Départementales: Manuel Valls poursuit son tour anti-FN dans les campagnes de Meurthe-et-Moselle
Le Premier ministre qui tient pas moins de cinq meetings une semaine avant le Premier tour des élections départementales est attendu ce mardi en Meurthe-et-Moselle où la droite pourrait faire basculer le département géré par le PS depuis près de 20 ans.
Le premier ministre qui a assumé vouloir «stigmatiser» Marine Le Pen tient une dizaine de meetings en région et en Ile-de-France pour tenter de remobiliser ses troupes d’ici dimanche prochain. Selon les sondages, le PS et ses alliés (les accords avec les Verts ou le Front de gauche sont plus marginaux que d’habitude, occasionnant une division importante des forces de gauche) serait troisième au premier tour, derrière l’UMP-UDI et le FN à 19-21%.
En Meurthe-et-Moselle, Valls est attendu sur des terres où le FN a fait des scores «canons» aux dernières élections. Aux européennes, le parti a réalisé 28,25% des suffrages devant l’UMP à 19,08% et le PS à 15,86%. Dans le village de Dombasle-sur-Meurthe où le premier Ministre tiendra son meeting ce mardi à 20h, le parti de Marine Le Pen a réalisé un score encore plus puissant réunissant 34,58% aux européennes. A Lunéville, le FN est aussi arrivé en tête dans une terre détenue pourtant par la droite. Parmi les territoires où Manuel Valls est attendu, c’est à Baccarat, une petite ville où l’industrie du cristal a jadis développé le secteur. Le FN y a réalisé son meilleur score aux européennes avec 35,66% des voix. Dans cette ville qui souffre de la crise industrielle, le PS est tombé à 12%. Des scores qui pourraient se confirmer aux départementales.
"Il faut avoir peur du FN" estime Manuel Valls
A Metz, Bernard Cazeneuve assure que "le FN n'aime pas la République"
Lundi encore, le Premier ministre a poursuivi sa campagne anti-FN. Lui qui a peur que «la France se fracasse sur le score du Front national» à l’occasion des élections départementales, a répété qu’il fallait avoir «peur» du parti de Marine Le Pen. Sur le plateau de Canal + au Grand Journal, puis lors d’un meeting dans son fief de l’Essonne, Valls a évoqué un parti "pas républicain, pas patriote, qui n'aime pas la France" et dont les "propositions pourraient ruiner le pays". "Je peux comprendre la désespérance, le rejet du politique. C'est la raison pour laquelle nous nous mobilisons" a également déclaré Manuel Valls.
"L'extrême droit touche, un nerf sensible je ne sais pas, mais mon cœur oui (...) Il n'y a aucune excitation, il y a de la détermination". "Je vais au combat, je suis comme je suis, très déterminé. C'est le combat d'une vie. Vous savez, j'ai eu les mêmes commentaires, il y a un an quand je me suis battu contre M. Dieudonné M'bala M'bala" a poursuivi M. Valls. "La délinquance, elle est en train de baisser, dans les territoires urbains comme ruraux (...) La politique économique donne des résultats. Pour la première fois, il y a eu une baisse du chômage en janvier" a-t-il estimé, ajoutant que "la croissance va revenir progressivement au cours de l'année 2015".
Le PS qui gère la Meurthe-et-Moselle a "encore de l’espoir"
Mathieu Klein, président PS de Meurthe-et-Moselle lors de la campagne des élections départementales.
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Longtemps dominée par le populaire président Michel Dinet (PS), l'assemblée départementale de Meurthe-et-Moselle pourrait tomber dans l'escarcelle de la droite unie, sur fond d'impopularité gouvernementale et de poussée du FN. Pourtant, le socialiste Mathieu Klein, devenu président en avril 2014 au lendemain de la mort accidentelle de Michel Dinet et candidat à sa reconduction, assure sentir "une envie de retrouver l'espoir" malgré le contexte morose pour le PS.
Il est à la tête d'une confortable majorité (29 sièges sur 44) de gauche plurielle, où le Front de gauche tient une place de choix (8 sortants). "Mais nous sentons chez certains électeurs une déception, une forte interrogation, voire une colère, qui expriment une attente de solidarité, de création d'emplois. Il faut donc montrer que nous agissons concrètement", a dit à l'AFP l'actuel président de l'exécutif régional.
À gauche, cette hypothèse est également prise en compte, "parce que sur le terrain, c'est extrêmement dur, certains nous disent tout de suite qu'ils vont voter FN, que ce soit dans le rural ou l'urbain", confirme un cadre du PS. "Mais quand les candidats arrivent à parler du conseil général, ils attestent du bon bilan du département", veut-il se rassurer, bien que la droite reproche régulièrement à M. Klein, candidat malheureux à la mairie de Nancy en 2014, sa "maltraitance" dans ses dotations aux associations de la ville, chef-lieu du département.
Selon une récente étude d’ElectionScope, le FN pourrait remporter 4 cantons en Meurthe-et-Moselle, la droite unie 14 cantons et la gauche seulement 5. La gauche arriverait toutefois en tête du 1er tour dans ce département mais le FN est crédité d’un très bon potentiel en seconde position. La majorité, pour que le département bascule à droite, ne pourrait se jouer qu’à un siège.
(Avec AFP)
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