Le président PS de la région Lorraine s'élève contre la suppression des classes bilangues
Suite à la suppression des classes bilangues et des sections européennes, Jean-Pierre Masseret tente de sauver ces dernières en écrivant un courrier à Madame Najat Vallaud-Belkacem.
Dans un courrier - que s'est procuré LORACTU.fr - à l'attention de la ministre de l'Education Nationale et de l'Enseignement Supérieur, Najat Vallaud-Belkacem, le président (PS) du Conseil Régional de Lorraine et Sénateur de la Moselle, Jean Pierre Masseret, lui fait part de sa peur concernant la réforme du collège et plus particulièrement l'enseignement de l'allemand en Lorraine.
"Un aspect dangereux de la réforme du collège"
Suite à l'annonce de la disparition des classes bilangues en 6ème pour les élèves ayant appris l'anglais en primaire, Jean-Pierre Masseret rappelle à la ministre combien il est "important" pour la région Lorraine de préserver l'enseignement de l'allemand dans des conditions optimales. Selon lui, cette disparition est "dangereuse pour l'apprentissage de l'allemand, en Lorraine tout particulièrement" et pourrait bien "porter un coup fatal à l'apprentissage de la langue de Goethe en Lorraine".
Toujours selon M. Masseret, les 200 classes bilangues au collège et les 187 sections européennes allemand au lycée restent "le socle de l'apprentissage de l'allemand en Lorraine" et permettent de "développer de nombreux projets scolaires franco-allemands". Le président du Conseil Régional rappelle que "l'Académie de Nancy-Metz permet à 45% des jeunes Lorrains d'apprendre l'allemand" et dénonce par ailleurs la possible "précarisation du métier d'enseignant" en cas d'une diminution des heures allouées à chaque établissement pour l'enseignement de la langue allemande.
L'apprentissage de l'allemand, "indispensable" en Lorraine
Afin de "développer le bilinguisme français-allemand" qui est "fondamental" pour le territoire lorrain, la Région Lorraine a développé, avec l'aide du Rectorat Nancy-Metz et l'Université de Lorraine, une "Stratégie Allemagne". Cette stratégie sera présentée à l'occasion de la conférence ministérielle franco-allemande le 7 juillet à Metz.
"Il se dit que l'Académie de Strasbourg aurait obtenu le maintien de son statut quo. Si tel était le cas, une décision identique devra s'appliquer à la Lorraine", déclare Jean-Pierre Masseret dans son courrier. Pourtant, lors d'une conférence de presse tenue la semaine dernière, le recteur de Lorraine a assuré qu'il n'y avait "pas de dérogation pour l'Alsace-Lorraine".
Levée de boucliers politiques dans la région, Aurélie Filippetti inquiète
La députée européenne (Modem) Nathalie Griesbeck veut aussi sauver les classes bilangues de collèges. «Ce choix est incompréhensible et nuisible que l’enjeu est aussi – et peut-être même avant tout – d’emploi. Et à double titre : les emplois que dans les années et les décennies à venir la Sarre va devoir pouvoir pourvoir de la manière la plus stable et la plus sûre pour elle, c’est-à-dire les emplois qui seront offerts en premier lieu aux Mosellans et aux transfrontaliers en général» s’offusque l’élue de Metz. L’eurodéputée, le président (UDI) de la Moselle et le maire (UMP) de Sarreguemines, ville proche de la frontière avec l’Allemagne font pression pour que la région conserve ses classes européennes et bilangues en sixième.
La députée PS de Moselle, Aurélie Filippetti, a récemment critiqué la réforme du collège lors d'une émission diffusée sur LCP. "Moi je partage ces inquiétudes aussi bien concernant les langues anciennes, puisque je suis comme François Bayrou, on est agrégés de lettres classiques donc on a eu la chance de découvrir les charmes du latin et du grec. Et sur les langues vivantes, je regrette profondément la suppression des classes bi-langues, où, dès la sixième, les élèves avaient deux langues en apprentissage", explique Aurélie Filippetti, rappelant qu'elle est élue de Lorraine.
"Je pense que c'est une erreur (de les supprimer). On nous dit que l'on va compenser car on va apprendre une deuxième langue dès la cinquième mais comme le volume horaire global n'augmente pas, finalement ça va être une perte sèche pour tous ceux qui avaient la chance d'aller dans les classes bi-langues", s'élève la parlementaire qui assure que les premiers bénéficiaires de ces enseignements «ce ne sont pas que les élèves des milieux favorisés", comme cela est avancé par la ministre de l'Education nationale.
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