Classes bilangues : "pas de dérogation" pour l'Alsace-Lorraine, selon le recteur
"Il n'y aura aucune dérogation, pour aucune académie, pour aucune région de France" a déclaré Gilles Pécout, recteur de l'académie Nancy-Metz et recteur coordonnateur de la future région ALCA.
La réforme des collèges de la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem n'a pas fini de faire parler d'elle. En effet, les classes bilangues qui permettaient aux collégiens de choisir une seconde langue vivante dès la 6ème sont amenées à disparaître à partir de la rentrée 2016, tout comme les sections européennes. Jugées trop "élitistes" par le gouvernement, ces classes concernaient 15% des élèves français.
La disparition de ces renforcements linguistiques proposés aux élèves dès leur entrée au collège ayant inquiété les élus locaux, des dispositions avaient été prises pour tenter de sauver ces classes bilangues. Cependant, le reteur coordonnateur de la future région ALCA a démenti en précisant "qu'aucune dérogation ne serait accordée à aucune région" car "il n'y a pas besoin de dérogation".
Les classes bilangues sont donc belles et bien condamnées à disparaître en 6ème pour les élèves pratiquant l'anglais en première langue vivante. Seuls les élèves suivant un enseignement de première langue vivante autre que l'anglais auront la possibilité de choisir une deuxième langue dès la 6ème. Pour les autres, il faudra attendre la 5ème. Les sections européennes, sont elles-aussi amenées à disparaître.
Selon André Rossinot, cette mesure est une "régression"
Président de la communauté d'agglomération du Grand Nancy, l'ancien ministre André Rossinot (UDI) est inquiet face à la disparition des classes bilangues en 6ème : "la mesure proposée par le gouvernement constitue une régression pour les partenaires associatifs, pour la communauté éducative et pour tous ceux qui, nombreux dans le Grand Nancy, oeuvrent quotidiennement, avec le Goethe Institut, avec l'Université de Lorraine, avec les communes, pour donner aux jeunes les moyens d'être, très tôt, des citoyens européens".
Selon l'ancien maire de la ville de Nancy, cette mesure pourrait bien compromettre certains partenariats entre la Sarre et la Lorraine, en termes économique et d'emploi, soutenus par le Grand Nancy. Il rappelle au passage qu'un besoin en main d'oeuvre à hauteur de 130 000 emplois supplémentaires est attendu par les partenaires de Sarre et de Rhénanie Palatinat.
L'Alsace avait pourtant indiqué avoir "sauvé" ses classes bilangues
Le recteur de l'académie de Strasbourg, Jacques-Pierre Gougeon, avait déclaré à nos confrères de France Bleu Alsace que l'Alsace allait conserver ces classes bilangues. La suppression des classes bilangues en sixième (16% des collégiens), prévue dans le cadre de la réforme des collèges, vise à permettre à 100% des élèves de commencer une deuxième langue plus tôt, en cinquième, selon le gouvernement. 60% des collégiens alsaciens, une région où l'allemand occupe une place particulière en raison de sa situation frontalière, sont dans une classe bilangue. Ce dispositif ne concerne que 15,9% des collégiens dans toute la France.
Mais finalement, la directrice générale de l’enseignement scolaire, Florence Robine a assuré qu'il n'y a pas de cas particulier en Alsace et que la réforme des collèges s'appliquera bien en Alsace comme dans le reste de la France, démentant par ailleurs les propos du recteur de la région. En Alsace comme en Lorraine, de nombreux élus se battent pour sauver ces classes bilangues et européennes en 6ème. En Lorraine, André Rossinot, Patrick Weiten, Célest Lett ou encore Nathalie Griesbeck se sont engagés. Dans le Haut-Rhin, le nouveau président UMP du département a même proposé de rendre obligatoire l'apprentissage de l'allemand en Alsace.
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