Le nom de la future région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne fait débat

Politique

Comment va s’appeler la future région de l’est de la France qui comptera dès 2016 l’Alsace, la Lorraine et la Champagne-Ardenne ? Après le débat de la capitale – déjà réglé puisque confiée à Strasbourg (Bas-Rhin), vient celui du nom de la région. Appelée provisoirement ACAL  - Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, elle devra se trouver un nom définitif avant l’été 2016. Le futur conseil régional tranchera par un vote. Pendant le débat sur la réforme territorial, le nom d’usage était ALCA (Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne. Alors que la campagne des régionales s’est clairement ouverte, les candidats proposent chacun des noms bien différents.

Pour Philippe Richert, candidat des Républicains, la future région doit s’appeler «Grand Est» ou «Grand Est Europe». «Je pense qu'il faut éviter tout acronyme», affirme le président sortant de la région Alsace devant la caméra de France 3. «A l'étranger, personne ne connait PACA», mais la Provence et la Côte d'Azur, ça leur parle. Selon le candidat de la droite et du centre, la Champagne est une marque connue mondialement et l’Alsace bénéficie d’une importante notoriété. Le candidat estime toutefois que le nom ne doit pas être choisi uniquement par les élus mais invitent les habitants à peser dans le débat via internet ? La campagne des régionales devrait être l’occasion de lancer des consultations et des sondages sur les réseaux sociaux. «Un nom ce n’est pas rien» affirme M. Richert. Son cœur penche toutefois plus pour «Grand est Europe», affirmant que la situation est claire : «l’est de la France» et l’Europe montre l’ouverture vers les pays frontaliers.

Des élus plaident pour consulter les habitants

Son adversaire PS, Jean-Pierre Masseret penche plutôt pour «Eurorégion Est». Le président sortant de la Lorraine a fait cette proposition en juin et devrait l’utiliser durant sa campagne qui a déjà débuté, notamment en Alsace où il est peu connu. Le candidat socialiste envisage par ailleurs de consulter le public pendant la campagne. Une consultation qui pourrait même se faire après la victoire de son camp. Une consultation qui permettrait de déterminer par les habitants le nom de leur région ensuite validé par les conseillers régionaux.

Selon Roger Cayzelle, président du Conseil économique, social et environnemental de Lorraine "il faut éviter les sigles. La seule région qui a un sigle essaie de s'en sortir, c'est PACA [...] Je déteste ACAL et ALCA, c'est guère mieux. Il faut chercher quelque chose qui parle plus à l'imaginaire. Il faut aussi rejeter tous les noms un peu historiques" comme Austrasie a-t-il assuré sur France Bleu, plaidant pour qu’il y ait une évocation européenne dans ce futur nom.

Le maire (UDI) de Nancy, Laurent Hénart, est sur la même longueur d’onde et défend «Cœur d’Europe» et qui avait la préférence pour le préfet d’Alsace qui vient de quitter ses fonctions. Un préfet qui devait d’ailleurs gérer le dossier de la fusion des régions et l’accompagner jusqu’à son entrée en vigueur en janvier 2016. Le maire de Nancy propose aussi «Est Europe», évoquant le point fort de la situation géographique de cette région qui partage ses frontières avec l’Allemagne, le Luxembourg, la Suisse et la Belgique.