Metz lance ses marchés de Noël sous haute surveillance policière et militaire
La ville qui a décidé de maintenir ses marchés de Noël et ses fêtes de la Saint-Nicolas début décembre bénéfice également d’un dispositif de sécurité inédit. Après les attentats de Paris et l’instauration de l’état d’urgence prolongé de trois mois, l’armée se mêle aux visiteurs venus acheter cadeaux et produits artisanaux.
L’image est inédite. Dans les rues de Metz (Moselle) samedi, des dizaines de miliaires se mêlaient à la foule des marchés de Noël lancés ce week-end. «C’est une tradition forte. Derrière ces traditions c’est une manière de vivre. Maintenir cette tradition c’est être fort face au terrorisme» assure le préfet de Moselle qui a décidé de donner son feu vert à Dominique Gros, maire (PS) de Metz pour le maintien des festivités de fin d’années. «Les attentats et l’état d’urgence demandaient la mise en place d’un dispositif policier militaire fort» assure Nacer Medah, précisant que «les messins et les touristes peuvent venir en toute sécurité» déambuler sur les huit sites de Noël.
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Pour le maire de Metz, pas question d’ignorer la menace. «Il y a ici comme ailleurs des menaces. La République ne peut pas s’affaiblir, se coucher face aux terroristes. Metz est debout. Les habitants doivent continuer de pratiquer leurs loisirs» assure Dominique Gros qui précise que toutes les manifestations de la ville sont maintenues. «Tous les événements qui sont de mon fait ne sont pas annulées, à chaque fois on demande un appui de la police et de l’armée» assure-t-il, conscient de l’importante des marchés de Noël pour sa ville. Véritable vitrine pour la région, concurrents de Strasbourg, ces marchés attirent «jusqu’à 2 millions de personnes» selon le premier magistrat. Seule annulation au programme de la ville : le feu d’artifice de la Saint-Nicolas. «C’est une consigne nationale sur les pétards et artifices. On veut éviter de provoquer l’inquiétude des habitants (…)» assure le préfet. «Les victimes du Bataclan pensaient d’abord que des pétards explosaient dans la salle…» remarque le maire. D’ailleurs, selon l’adjoint à la sécurité de la ville, un arrêté est désormais en vigueur interdisant l’usage de pétards et d’artifices sur l’espace public.
Des dizaines de militaires lourdement armés
Le directeur de la police départementale de la Moselle se réjouit des moyens supplémentaires «mixtes». Police nationale, municipale et armée patrouillent ensemble sur les sites des marchés de Noël. «Entre 20 et 30 policiers sont mobilisés pour la surveillance des marché sen plus de patrouilles mobiles dans les rues et sans oublier les moyens habituels qui continuent de sécuriser l’agglomération» liste Hervé Niel. «Les moyens de police ont été renforcés et certains redistribués» assure-t-il en sachant que la police appuie également les douanes pour els contrôles aux frontières. «Des contrôles qui vont se poursuivre» assure le préfet de Moselle.
Du côté de l’armée mobilisée pour la première fois dans les rues en dehors de la surveillance des lieux de culte ou des gares comme en janvier, les moyens sont considérablement rehaussés. Au niveau national, 10 000 militaires sont mobilisés depuis vendredi dernier contre 7 000 après les attentats de Charlie. «La ville de Metz et la région profitent de moyens supplémentaires» assure le gouverneur militaire, précisant que 30 hommes assurent la surveillance des marchés de Noël et 30 autres pour les lieux de culte. Au total, 550 militaires sont déployés en région Lorraine. Les soldats sont lourdement armés. De quoi dissuader les personnes mal intentionnées. Les militaires dont l’arme est chargée peuvent intervenir dans le cadre «de la légitime défense» pour appuyer la police qui est responsable du maintien de la sécurité sur l’espace public.
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