A Metz, un vaste trafic qui profitait des demandeurs d’asile démantelé
Une information judiciaire a été ouverte à Metz (Moselle) portant sur un vaste trafic qui visait à favoriser la demande d’asile faite par certains étrangers arrivés dans la région ces derniers mois. Un objectif : se faire de l’argent sur le dos de personnes en grande difficultés.
Quatorze personnes ont été placées en garde-à-vue et sont entendues depuis lundi à Metz dans le cadre d’une enquête visant un vaste trafic portant sur les demandeurs d’asile, a-t-on appris de source policière confirmant une information publiée ce mardi par Le Républicain Lorrain. D’après le quotidien, des médecins, des agents de la préfecture de Moselle, des interprètes et traductrices attachés à des associations d’aide aux réfugiés sont placés en garde-à-vue dans le cadre de cette enquête ouverte il y a un an.
Les personnes arrêtées par la police aux frontières lundi sont soupçonnées d’avoir favorisé l’obtention de titres de séjour pour raisons médicales à ces demandeurs d’asile en échange d’argent. Impliqués dans ce vaste trafic à l’étendue qui s’annonce inédite en France, les suspects avaient guidé ces demandeurs d’asile dans les procédures administratives et juridiques. Selon le journal, les médecins au nombre de quatre, se montraient «très compréhensifs, ou peu regardants, sur l’état de santé réel des Albanais et Kosovars amenés par les interprètes».
Des agents de la préfecture et des médecins impliqués
Des agents de la préfecture de Moselle seraient également impliqués dans ce vaste trafic. L’enquête qui se poursuit doit désormais déterminer l’ampleur du trafic, le nombre de demande d’asiles acceptées et la somme engendrée par le trafic. Au terme de "plusieurs mois d'enquête", ces personnes ont été interpellées lundi puis placées en garde à vue, a confirmé le procureur de Metz, Christian Mercuri. Au moins trois interprètes qui travaillent dans des associations d'aide à l'accueil des réfugiés et parfois pour le tribunal, faisaient venir des familles en France en signant des attestations d'accueil.
Elles leur conseillaient ensuite de demander des titres de séjour pour raison médicale, puis les envoyaient vers des médecins pour le moins arrangeants. Quatre ont été arrêtés lundi. On ignore combien de titres de séjours ont été délivrés, ni combien d'argent le réseau a récolté - les gardes à vue peuvent durer plus de 48 heures, a précisé M. Mercuri à l'AFP.
Depuis le 1er janvier 2015, la préfecture de la région Lorraine a enregistré pour la Lorraine 2 374 demandes d'asile émanant de 1 645 adultes accompagnés de 729 mineurs dont la Moselle : 1 567 demandes de 1 072 adultes accompagnés de 495 mineurs. Et concernant l'hébergement, pour la Lorraine, 2 166 demandeurs d'asile sont pris en charge par l'Etat et hébergés en centre d'accueil pour demandeurs d'asile ou en hébergement d'urgence pour demandeurs d'asile, dont 815 en Moselle, selon des chiffres communiqués par la préfecture au début du mois de septembre dernier.
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