Une caissière de Cora Mondelange licenciée à cause d’une cliente voleuse
La direction de l’hypermarché Cora de Mondelange (Moselle) près de Metz a procédé au licenciement d’une hôtesse de caisse accusée d’avoir favorisé une cliente voleuse. Stéphanie Mardonao est accusée de ne pas avoir vu des dizaines de vols de la même cliente à sa caisse.
Un bras de fer s’est engagé entre une hôtesse de caisse renvoyée et la direction de l’hypermarché de Cora à Mondelange en Moselle. En février dernier, Stéphanie Mardonao a reçu une lettre lui signifiant son licenciement «sans avertissement» après 11 ans de collaboration. Selon le Républicain Lorrain de mardi qui recueille le témoignage de l’employée, la direction lui a signifié son limogeage après l’interpellation d’une cliente qui ne payant pas tous ses achats. Cette femme passait systémiquement à la caisse de Stéphanie.
«Toutes les caissières ont leurs habituées. Seulement, on me reproche de ne pas avoir assez contrôlé cette cliente, ce qui aurait facilité les vols» explique Mme Mardonao. Selon la direction de Cora, la cliente voleuse est passée 18 fois à la même caisse parfois jusqu’à deux fois par jour en payant en moyenne 4,46 euros de marchandises. Sauf qu’à chaque passage à la caisse de Stéphanie, la fraudeuse avait bien plus dans son caddie à en croire les caméras de vidéosurveillance. Le jour de son interpellation, la cliente avait 160 euros d’articles mais n’a payé «qu’une bouteille» à 4,63 euros.
Considérant son licenciement comme abusif, la caissière a décidé de trainer son ex-employeur devant le tribunal des prud’hommes de Metz. «Lorsque cette dame est passée à ma caisse, je me rappelle qu’elle a elle-même soulevé son cabas. S’il y avait eu tout ça dedans, je l’aurais vu» se défend l’ex-salariée de la chaîne d’hypermarchés. Elle assure qu’il est impossible de vérifier systématiquement le contenu des chariots de tous les clients pour éviter les longues files d’attente.
- Rappel de l'affaire de la "caissière de Cora" en 2011 -
La direction n’a pas souhaité faire de commentaires tandis que le syndicat CGT défend la salariée dénonçant au passage un climat tendu au sein de l’hypermarché. Une affaire qui n’est pas sans rappeler celle de la caissière Anne-Marie Costa, mise à pied en 2011 dans le même hypermarché. Accusé d’avoir ramassé un ticket de caisse d’une cliente où figurait une offre promotionnelle au dos, elle avait été accusée de vol par sa direction.
L’affaire avait défrayé la chronique et mobilisé des milliers d’anonymes sur les réseaux sociaux. Face à la fronde et à la polémique, la direction de Cora Mondelange avait finalement réintégré la caissière dans ses effectifs. Le parquet avait reconnu l’infraction de vol en infligeant un rappel à la loi à la caissière. La CGT avait pris la tête de la contestation, aidée par le parti EELV et la députée PS de Moselle Aurélie Filippetti.
Anne-Marie Costa était devenue un symbole profitant d’une couverture médiatique impressionnante jusqu’au célèbre portrait de l’émission Sept à Huit diffusée sur TF1.
0 Commentaire