A Metz, Valls tacle son ambitieux ministre Emmanuel Macron
Manuel Valls a critiqué la volonté de son ministre de l’Economie de lancer un parti qui n’est ni de gauche, ni de droite lors de la poste de la première pierre du futur centre des congrès de Metz, en Moselle.
"Il serait absurde de vouloir effacer" les différences entre la gauche et la droite, a déclaré jeudi à Metz Manuel Valls, au lendemain du lancement du mouvement "transpartisan" du ministre de l'Économie Emmanuel Macron baptisé En Marche !
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Hollande sur Macron: "Ça s'appelle faire de la politique"
Dans une démocratie, "il y a forcément des forces politiques. Il y a même une gauche et même une droite. Il y a des extrêmes gauches et une extrême droite. Et heureusement. C'est ainsi que fonctionne notre démocratie. Il serait absurde de vouloir effacer ces différences", a déclaré le Premier ministre, en marge de la cérémonie de la pose de la première pierre du centre des congrès Robert-Schuman à Metz.
"Mais nous savons aussi que ces perceptions ont changé, que les différences se sont estompées et parfois même elles ne sont pas perçues par nos concitoyens", a-t-il poursuivi. "C'est pourquoi nous devons être capables de dépasser les clivages partisans et de nous situer au-dessus des petites querelles."
Le ministre de l'Économie a annoncé mercredi soir à Amiens la création de son propre mouvement politique "ni de gauche ni de droite". "Un ministre veut dialoguer avec les citoyens, ça s'appelle faire de la politique et faire en sorte que des convictions puissent être partagées", a pour sa part simplement commenté jeudi le président François Hollande, lors d'une conférence de presse à l'issue d'un Conseil des ministres franco-allemand à Metz.
- Valls a pourtant vanté le rapprochement droite-gauche aux régionales -
Le Premier ministre qui critique la volonté de son ministre d’effacer les clivages gauche-droite alors qu’il avait appelé de ses vœux la gauche et la droite à se rapprocher face au FN lors des régionales de décembre 2015.
Invité du JT de 20H sur TF1, au lendemain du premier tour des élections régionales, le Premier ministre Manuel Valls avait indiqué assumer ses responsabilités, soulignant une "différence avec Nicolas Sarkozy." Et d'ajouter : "quand on aime son pays on n’hésite pas et on appelle à voter pour les Républicains." Manuel Valls avait en effet appelé à voter Philippe Richert dans le Grand-Est, Xavier Bertrand dans les Hauts de France et Christian Estrosi en PACA face au risque de victoire du Front national.
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