Valls estime que Filippetti "se perd" dans des critiques "absurdes" et "stériles"
Manuel Valls a taclé jeudi soir lors d’un discours à Metz (Moselle) la députée PS locale Aurélie Filippetti. L’ex-ministre de la Culture est devenue l’une des frondeuses de la majorité. Celle qui a vivement critiqué Emmanuel Macron estime que le gouvernement «n’est plus de gauche».
Le chef du gouvernement qui a distribué ses pics contre Emmanuel Macron jeudi et qui a confirmé ses divergences avec Angela Merkel sur le dossier de l’accueil des réfugiés n’a pas épargné Aurélie Filippetti. Lors d’un discours au Centre Pompidou en marge de la pose de la première pierre du futur centre des congrès, M. Valls a chargé l’ex-ministre de la Culture et de la Communication.
Valls a évoqué « une élue d’ici (la députée PS Aurélie Filippetti sans la citer, NDLR) qui croyait plus en l’avenir et qui ne se perdait pas dans des critiques absurdes et stériles» alors qu’il faut « être capable de saluer l’engagement du gouvernement » sur le budget de la culture. Dans le même temps, Manuel Valls et la nouvelle ministre de la Culture Audrey Azoulay annonçaient un dégel de 50 millions d’euros en faveur du spectacle vivant.
Plus tôt dans la journée de jeudi, Aurélie Filippetti faisait partie du comité d’accueil avec d’autres élus locaux pour saluer l’arrivée d’Angela Merkel et de François Hollande en marge du conseil des ministres franco-allemand. Le matin même, le quotidien régional Le Télégramme publiait une interview de Mme Filippetti où elle assurait que le gouvernement actuel «n’était plus de gauche».
Le gouvernement "n'est plus de gauche"
La députée (PS) de Moselle y fait part de son profond désaccord avec la "philosophie" du projet de loi travail. Il "revient, en fait, à donner un permis de délocaliser aux grandes entreprises multinationales", affirme-t-elle. "Je déplore que ce soit un gouvernement de gauche qui propose une loi sur le travail qui est, en fait, une loi contre les travailleurs."
Interrogée au sujet de Nuit debout, qui s'étend à la province et se structure, l'ancienne ministre (2012-2014) parle de "mouvement salutaire". "Si ce mouvement surgit, c'est parce que la nature a horreur du vide, et que les partis sont discrédités", dit-elle. "Il y a, aujourd'hui, de moins en moins de gens qui ont envie d'adhérer à des partis politiques. Il est donc bien que des mouvements se créent pour assurer ce relais citoyen."
"Aujourd'hui, c'est le gouvernement qui n'est plus de gauche", poursuit Aurélie Filippetti. "Je ne me considère pas comme quelqu'un appartenant à la gauche de la gauche, mais simplement comme quelqu'un de gauche." "J'appartiens à la majorité des Français qui ont élu François Hollande en 2012, mais qui ne se reconnaissent plus dans la politique qui est menée. C'est le gouvernement qui s'est lui-même mis en minorité par rapport à ceux qui l'ont porté au pouvoir en 2012."
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