Le futur centre des Congrès Robert Schumann de Metz mis sur orbite par Valls
Metz a officiellement lancé le chantier de son futur centre des congrès qui sera baptisé Robert Schumann. Le chef du gouvernement Manuel Valls a posé la première pierre de cette grande infrastructure défendue par l’agglomération mais contestée par de nombreux élus.
Le futur centre des congrès dont le nom a été dévoilé jeudi, Robert Schuman, sera opérationnel mi 2018 selon ses promoteurs qui ont posé sa première pierre posée par Manuel Valls. Le chef du gouvernement a profité de sa présence au sommet franco-allemand de Metz pour faire un crocher sur les lieux de l’un des chantiers les plus important de l’agglomération.
D’une superficie de 15 300 m², le futur Centre de Congrès de Metz est situé dans un quartier en pleine mutation, face au Centre Pompidou-Metz, et en étroite liaison avec la gare centrale. Ce bâtiment sera un trait d’union entre le nouveau quartier de l’Amphithéâtre et le centre historique de Metz, deux univers architecturaux diamétralement opposés. L’implantation du Centre de Congrès de Metz offrira une troisième face au triangle du Parvis des Droits de l’Homme sur la rue aux Arènes. Pour conférer au bâtiment une identité forte, les façades feront l’objet d’un travail spécifique. Elles s’inspirent du jeu d’ombre et de lumière que l’on peut percevoir sur la façade de la cathédrale, en proposant un maillage perforé mariant opacité et transparence. Le projet comprend cinq niveaux : un rez-de-chaussée, un rez-de-parvis, deux niveaux supérieurs et une mezzanine. Chaque niveau propose une programmation lisible et un jeu de circulations latérales permettant aux usagers de profiter au maximum des vues panoramiques sur la ville. Horizontalement, l’organisation est scindée en deux parties bien distinctes : au nord se situent les zones liées aux expositions, tandis que la moitié sud est réservée aux parties logistiques et techniques, ainsi qu’à l’auditorium de 1 200 places.
- Un soutien financier de l'Etat -
D’un budget de 67 millions d’euros au total financé par la ville de Metz, Metz Métropole, la CCI, et l’Etat via le contrat de plan Etat-Région. Pour Manuel Valls, «à travers le contrat État-Région, nous avons apporté 6 millions d’€. C’est la preuve que quand l’État et les collectivités locales travaillent ensemble, nous pouvons faire beaucoup, ce bâtiment illustre la capacité de faire ensemble. Investir 57 M€ ici, c’est une belle cohérence» a-t-il assuré lors d’un discours au Centre Pompidou-Metz qu’il a brièvement visité avec la nouvelle ministre de la Culture.
La Ville de Metz, Metz Métropole, M3Congrès et la Caisse des Dépôts, ont identifié le projet de construction d’un Centre de Congrès comme étant un «projet de long terme, structurant pour le territoire» et dont le financement s’inscrit dans le cadre de à l’enveloppe de 20 millions d’€ de prêts sur fonds d’épargne mise à la disposition du secteur public local par la Caisse des Dépôts. La Caisse des Dépôts s’est engagée à prêter 5 millions d’euros sur les 10 restants à trouver pour boucler le budget. Ces 10 millions d’euros devaient être apportés par le Conseil départemental de la Moselle qui a finalement abandonné sa participation au projet dans le cadre de relations tendues entre son président (UDI) et le maire (PS) de Metz.
Manuel Valls lors d’une visite à Metz en juillet 2015 avait également confirmé que le nouveau Plan Etat-Région 2015-2020 allait consacrer une participation, 10% du budget du chantier, à ce futur centre des congrès.
La Ville de Metz finance le projet à hauteur de 30 millions d’euros et Metz Métropole à hauteur de 10 millions d’euros Outre les deux principaux financeurs, le projet du futur Centre de Congrès est également soutenu par : l’Etat, dont la contribution s’élève à 3,5 millions d’euros pour la conception/ construction et 2,8 millions d’euros pour la préparation du terrain, la CCI de la Moselle, avec une contribution au projet de 2,5 millions d’euros, la Région Lorraine désormais Grand-Est), avec un soutien à hauteur de 500 000 € au titre du développement du tourisme d’affaires et un soutien à hauteur de 500 000 € pour l’amélioration des échanges multimodaux et des circulations autour du bâtiment.
«Contrairement à ce que l’on croit souvent, il n’y a pas moins de congrès qu’avant » malgré la crise économique, avait assuré le maire de Metz Dominique Gros (PS). «Le tourisme d’affaires est une réalité qui fonctionne plutôt bien en ce moment (…). Nous voulons être sur ce marché parce que Metz est une très belle ville. Ceux qui y sont déjà venus le savent. Notre problème c’est de les faire venir au moins une fois», a-t-il ajouté.
- Dans un quartier en pleine construction à côté de Pompidou -
Le coût et l’ampleur du projet, à l’heure où les communes et les collectivités territoriales se serrent la ceinture, ont suscité de vifs débats, notamment pendant la dernière campagne municipale à Metz. D’autant que Nancy, la grande ville voisine, vient d’inaugurer son propre palais des congrès en septembre.
Toutefois pour le président de Metz Métropole Jean-Luc Bohl (UDI), le projet messin offrira une «complémentarité bien pensée» avec Nancy. Avec ces deux centres de congrès il s’agira aussi de « raffermir le poids économique » du sillon lorrain dans le contexte de la nouvelle grande région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, a-t-il insisté.
Le quartier situé derrière la gare TGV de Metz comprend aussi le Centre Pompidou Metz ouvert en 2010 et qui a accueilli plus de 2,5 millions de visiteurs. Muse, un centre commercial ultra-moderne de 110 boutiques, restaurants et services est en chantier pour une ouverture d’ici 2017. Des bureaux, des logements et des commerces sont en cours de construction dans le quartier de l’Amphithéâtre. Des sites de loisirs notamment un complexe de salle de cinémas est aussi en projet. Enfin, le projet le plus spectaculaire est le premier hôtel dessiné et dont Philippe Stark prêtera son nom qui doit ouvrir en 2018.
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