A Lorraine Airport, on espère un "petit" équilibre financier d’ici 2020

Economie

La nouvelle piste de l'aéroport régional "Lorraine Airport", dont les travaux ont coûté 3,5 millions d'euros.

Le chantier qui attend Philippe Richert est titanesque. Le président (Les Républicains) de la région Grand-Est (Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine) a été élu ce lundi à la tête de l’aéroport, propriétaire de la région. Un nouveau conseil d’administration a été composé dont le vice-président est Patrick Weiten, vice-président de la Région et patron du département de la Moselle. Dans le conseil, des élus de la majorité, un socialiste et grande nouveauté : deux conseillers régionaux FN. Selon M. Richert, l’objectif est d’atteindre l’objectif de l’équilibre financier d’ici 2020, soit dans quatre ans.

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Confronté à un fort déficit, boudé par les habitants de la région et confronté à une concurrence régionale et frontalière sans pitié, l’aéroport de Lorraine qui est entièrement subventionné par la région qui est en propriétaire entend retrouver l’équilibre. «Retrouver un petit équilibre financier d’ici 2020 me paraît un objectif raisonnable» assure son nouveau président, Philippe Richert. Sa nomination qui n’était pas évoquée il y a plusieurs semaines où le nom du maire de la commune proche de Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle) était cité se veut «un signal fort» pour «montrer que le dossier de l’aéroport de Lorraine est prioritaire» assure-t-on dans l’entourage de M. Richert.

La première étape pour relancer l’activité de l’aéroport passe par une rénovation complète de la piste dont les travaux se sont déroulés plus vite que prévus. Les premiers passagers se sont posés jeudi et ils sont bien connus du public. L’avion d’Angela Merkel accompagnée d’une quinzaine de ministres allemands et les Falcons français de François Hollande, de Manuel Valls et du gouvernement ont utilisé la toute nouvelle piste jeudi en marge du sommet franco-allemand qui se tenait à Metz (Moselle). Puis les premiers vacanciers ont pu poser un pied sur le nouveau tarmac vendredi. Le temps de la fermeture du 29 mars au 6 avril, les vols étaient délestés sur l’aéroport de Luxembourg.

- Une nouvelle ligne vers Perpignan dès la mi-mai -

Philippe Richert, président de la région Grand-Est désormais à la tête de l'aéroport. (PHOTO: REGION GRAND-EST)

«L’aéroport est bien placé et sa fréquentation est en hausse de 4%» note M. Richert, affirmant «ne pas imaginer qu’un tel aéroport –même en cas de non retour à l’équilibre – puisse être en mesure d’être remis en cause». Dans une interview à LORACTU.fr, le président de la région avait assuré la semaine dernière que la Lorraine avait besoin d’un aéroport. M. Richert a par ailleurs annoncé des «économies de fonctionnement» pour permettre à l’aéroport de gagner en recettes : électricité, chauffage, organisation, communication… sans toutefois couper dans les dépenses de personnel, assure-t-il.

L’objectif de fréquentation est de «continuer à enregistrer une hausse de 4% par an» pour «atteindre 300 000 voyageurs» selon Philippe Richert qui souhaite booster le nombre de vols et l’accueil de nouvelles compagnies notamment vers le Maghreb ou encore le sud de la France. Lundi, la compagnie Chalair a annoncé son arrivée à Lorraine Airport où elle ouvre une ligne régulière vers Perpignan dès le 14 mai avec deux allers-retours par semaine (jeudi et dimanche) «à partir de 89 euros tout compris pour un aller» selon son directeur général qui n’exclut pas, en cas de succès, d’ouvrir de nouvelles lignes depuis Metz-Nancy.

Assurant avoir hérité d’un «dossier difficile» de la précédente mandature socialiste, sans attaquer frontalement Jean-Pierre Masseret (ex-président de la Lorraine), il a promis de rencontrer les syndicats «dans les semaines à venir». Plusieurs syndicats contestent les méthodes de management de Françoise Herment, directrice générale de l’aéroport qui affirme ne pas connaître son sort au sein de l’établissement public. «J’ai la confiance de Philippe Richert pour l’instant, le nouveau Conseil d’administration se réunit mercredi prochain pour voter le budget 2016» assure-t-elle. Philippe Richert a annoncé ce lundi sa volonté de verser 3 à 4 millions d’euros de subvention de fonctionnement par an jusqu’en 2020. «Il faut dépenser moins en accueillant plus», telle est la feuille de route du nouveau président.