Moselle: 12 ans de prison pour le militaire qui a éliminé son frère de 114 coups de couteau
La Cour d’assises de Moselle s'est prononcée sur le sort d’un homme qui a tué en 2013 son frère de 114 coups de couteau pour une dette d’argent. Le meurtrier présumé, rattaché au camp militaire de Bitche au moment des faits avait hébergé son frère durant ce week-end dramatique.
Le procès de Kevin D. s’est refermé ce mercredi devant la Cour d’assises de la Moselle. En juillet 2013, le jeune homme alors âgé de 22 ans a tué de plusieurs coups d’arme blanche son frère cadet avec lequel il a partagé la même famille d’accueil pendant son enfance. S’ils ne sont pas frères biologiques, ils ont tout les deux grandit avec les mêmes parents et sont devenus frères adoptifs. Lors d’une soirée au camp militaire de Bitche (Moselle) dans lequel le suspect était en poste, il a tué de 114 coups de couteau son frère alors âgé de 21 ans.
Le mobile du meurtre est l’argent. C’est le plus jeune qui vient en Moselle durant ce week-end pour réclamer son dû à son frère aîné. Toutefois, devant l’impossibilité de le rembourser, les deux hommes vont avoir une violente dispute dans une chambre du camp militaire. Le suspect rattaché au groupe de soutien de la base de défense de Phalsbourg était l’un des engagés volontaire dans l’armée au 16ème bataillon de chasseurs de Bitche. Durant l’instruction, le meurtrier présumé a expliqué ne pas vouloir se trouver définitivement – notamment sur le plan financier – sous la coupe de son petit frère d’où l’idée d’en finir en le tuant de plusieurs coups de couteau.
- Il ne supportait plus être soumis à son frère -
Les deux frères adoptifs originaires du Havre avaient des relations tendues avant le meurtre. Après avoir tué son frère, Kevin D. s’était également porté lui-même plusieurs coups de couteau à la jambe pour faire croire à une dispute. Le prévenu qui avait été placé en détention provisoire risquait la réclusion criminelle à perpétuité.
Le jeune homme a été condamné à 12 ans de réclusion criminelle mercredi à l’issue de deux jours de procès suivant les réquisitions de l’avocat général. Durant ces deux jours d’audience particulièrement délicats, la personnalité de l’accusé a été passée au crible ainsi que la relation qu’il entretenait avec son frère adoptif élevé dans la même famille. La relation de soumission de Kévin D. était manifeste par rapport à son petit frère rendant la situation, selon lui, insupportable et plus tenable dans la durée.
La relation entre les «deux orphelins» comme les ont surnommés l’avocat de l’accusé était à la fois forte et protectrice et à la fois destructrice et basée sur des rapports de force. L’expert psychiatre mandaté pendant le procès a soutenu l’altération du discernement de Kevin D. au moment de frapper ces dizaines de coups d’arme blanche, lui permettant d’avoir une peine plus clémente. Le prévenu a été placé en détention à l’issue du procès.
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