Dans le Grand-Est, près de 40% des jeunes renoncent aux soins faute d’argent

Metz - 08/06/2016 11h36
Lu 11 900 fois -   LORACTU.fr La Rédaction
Dans le Grand-Est, près de 40% des jeunes renoncent aux soins faute d’argent
Economie
(PHOTO: DR)

Un sondage publié ce mercredi montre que les jeunes de la nouvelle région Grand-Est (Alsace, Champagne-Ardenne et Lorraine) se disent heureux mais doivent faire face à de grands défis notamment trouver un emploi et se soigner avec des budgets de plus en plus contraints. 

Des jeunes bien dans leurs baskets et en bonne santé, mais moins sereins sur leur avenir dans notre société et exposés aux comportements à risque : voici les grands enseignements qui ressortent de la 1re vague de «L’Observatoire santé et bien- être des 18-28 ans» menée par l’institut de sondages Viavoice pour le compte des mutuelles MGEL (Mutuelle Générale des Etudiants de l’Est), SMEBA et Harmonie Mutuelle. 

D’envergure nationale, cette étude a été déclinée en parallèle dans la nouvelle région Grand Est (Alsace, Champagne-Ardenne et Lorraine). Plus de 500 jeunes âgés de 18 à 28 ans, dont près de 170 étudiants, ont été invités à s’exprimer sur leur santé, leurs pratiques de soins, leur bien-être personnel ou encore leur sentiment d’intégration dans la société. Malgré certains points de vigilance mis en évidence par l’enquête (difficultés financières, comportements à risque persistants, notamment en matière d’alcool et d’alimentation, vision assombrie de leur avenir personnel et professionnel…), le résultat reste cependant résolument optimiste : à l’image de leurs homologues du reste de l’Hexagone, plus de 9 jeunes du Grand Est sur 10 se déclarent «en bonne santé».

- Globalement optimistes sauf pour l'emploi -

96% des jeunes de 18 à 28 ans en bonne santé, 90% satisfaits en matière de bien-être personnel : les fondamentaux sont bons pour la jeunesse du Grand Est, en dépit d’obstacles non négligeables. Les difficultés financières restent un frein à l’accès aux prestations de santé, puisque 37% des 18-28 ans déclarent avoir déjà renoncé à des soins pour ces raisons au cours de l’année écoulée. L’étude fait toutefois ressortir qu’au-delà des contraintes financières, c’est davantage la gestion des priorités qui s’impose comme la principale entrave des 18-28 ans en matière d’accès à la santé. Ainsi, le manque de temps et l’absence d’envie de parler de ses soucis de santé personnels représentent en réalité la principale difficulté. L’an dernier, près d’un jeune sur deux (49%) a ainsi renoncé à des soins par manque de temps.

Ce sondage fait apparaître un clivage entre deux jeunesses : l’une optimiste pour l’avenir (56%) et bien intégrée dans la société (51%), l’autre «ni optimiste ni pessimiste» (23%), voire pessimiste pour l’avenir (18%). Une proportion proche de ceux qui ne se sentent pas intégrés dans la société : 39%. Un sentiment largement nourri par les difficultés en matière d’emploi (emploi précaire, chômage…), principal facteur d’exclusion mis en avant (19%) devant le manque de relations sociales (14%) ou les discriminations (12%). 

- Sexe à risque, drogue et alcool -

La crainte de ne pas trouver d’emploi, principal souci des jeunes (pour 71% d’entre eux, dont 74% des étudiants) est très fortement liée à la crainte de ne pas avoir choisi la bonne formation ou la bonne voie professionnelle (60%). Avec 79% de citations chez les étudiants, la peur de rater ses études arrive même devant la crainte de ne pas trouver d’emploi.

Enfin, les consommations d’alcool et de drogues constituent une problématique réelle : 13% des jeunes du Grand Est continuent de consommer du cannabis, et 12% estiment que leur consommation d’alcool est problématique. Mais ces sujets, qui font souvent l’actualité, cachent parfois d’autres comportements à risque, moins présents dans la conscience collective : les comportements alimentaires problématiques touchent une majorité des jeunes du Grand Est. En effet, 54% d’entre eux ont été confrontés au cours de l’année écoulée à des problèmes de sous-alimentation ou de suralimentation (dont 11% « souvent »), les relations sexuelles non protégées ont concerné près d’un tiers d’entre eux au cours des douze derniers mois.

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