A Nancy, un big-bang se prépare à l’hôpital et à la maternité régionale
Le CHRU de Nancy (Meurthe-et-Moselle) confronté à un important déficit et à des problèmes d’organisation se prépare à un nouveau big-bang notamment entre son site de l’hôpital central et le plateau de Brabois qui prend en épaisseur. Il faudra aussi s’interroger sur l’état de l’hôpital de Brabois.
La maternité régionale de Nancy située à côté de l’hôpital central situé non loin du centre-ville va déménager d’ici 2020 sur le plateau de Brabois à côté du CHU, a annoncé hier le président du conseil de surveillance du CHRU et maire (UDI) de Nancy Laurent Hénart ainsi que Bernard Dupont, directeur général du CHRU Nancy et le Docteur Claudon, président de la commission médicale d’établissement. Avec un déficit de 35 millions d’euros et une dette abyssale de 430 millions, le CHRU de Nancy est condamné à évoluer, à dégraisser son personnel et à se réorganiser. Objectif : retrouver l’équilibre d’ici quatre ans tout en ne dégradant pas le parcours de soins.
Outre le déménagement de la maternité régionale sur le site de l’hôpital de Brabois à Vandœuvre-lès-Nancy, l’hôpital central de Nancy accueillera à terme le site ambulatoire de soins spécialisés. Le site de Saint-Julien ouvert en hospice au début XIVe siècle devrait fermer ses portes d’ici une dizaine d’années selon le patron du CHRU. Le gigantesque paquebot économique que constitue le CHRU avec ses sites multiples sur l’agglomération emploie 8 000 personnes dont 10% de médecins. Un effort est en cours sur le nombre de postes puisque 200 sur les 572 annoncés sont déjà supprimés, a indiqué M. Dupont.
L’objectif pour le CHRU de Nancy est de réaliser des économies sur l’entretien et le fonctionnement de certains bâtiments notamment ceux de Saint-Julien et de la maternité régionale qui ne seront plus en fonction. La fermeture du site de Saint-Julien par exemple représente 2 millions d’euros d’économies par an. Le CHRU veut aussi anticiper les importants investissements que représentent la réfection et la mise aux normes du bâtiment principal du site de l’hôpital de Brabois, plus de 400 M d’euros selon une première estimation. Des travaux importants seront ainsi engagés.
La nouvelle région Grand-Est pose désormais de nouveaux défis à Nancy connu pour la qualité de ses sites hospitaliers. Si la concurrence Nancy-Metz semble dépassée, M. Hénart reconnaît désormais que Strasbourg et Reims sont des pôles qui font face à Nancy. D’ailleurs dans la bataille politique qui a fait rage avant la naissance de la nouvelle région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, la cité ducale a réussi à maintenir le siège de l’Agence Régionale de Santé (ARS). L’ARS qui a d’ailleurs retoqué le budget du CHRU qui n’est pas à l’équilibre.
- Des postes en cours de suppression -
En 2013, un rapport pointait du doigt la vétusté de l’hôpital installé sur le plateau de Brabois. Des travaux qui sont nécessaires notamment le bâtiment principal qui accueille la plupart des activités. Le site ouvert en 1973 a vu son activité à la hausse en 2015. Avec 482 526 consultations, 136 559 hospitalisations, 80 410 passages aux urgences adultes et enfants (221 par jour), 3 186 naissances, 35 900 interventions chirurgicales. Une activité en hausse de 15% représentant une hausse des recettes de 15 millions d’euros.
Le plateau de Brabois va d’ailleurs regrouper d’autres activités en lien avec la santé. Est prévue, la réhabilitation et la restructuration de plusieurs bâtiments de la faculté de médecine, en particulier les amphithéâtres et des surfaces permettant l’implantation des laboratoires de recherche associés à la faculté de pharmacie, la création d’une nouvelle salle de lecture au sein de la bibliothèque universitaire ; la mutualisation et la rationalisation des infrastructures pédagogiques et scientifiques en concertation avec le Centre Hospitalier Universitaire et un complément d’aménagement des espaces extérieurs du site. Le chantier qui doit démarrer en septembre 2016 doit s’achever en mai 2018. Le projet comprend aussi la reconstruction des facultés de pharmacie (actuellement face à l’hôpital central près de la place des Vosges) et dentaire (situé près de l’hôpital central) ; la construction d’un amphithéâtre de 400 places et de surfaces administratives partagées, le tout regroupé dans un bâtiment principal (8 570 m2) ; la restructuration des accès au site et du parking principal de 850 places ; la reconstruction de l’animalerie centrale (1 850 m2) pour la recherche et l’école de chirurgie et la création d’un parking de 250 places.
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