Les annulations d’événements estivaux pleuvent après les attentats de juillet
Suite à l'attentat du 14 juillet à Nice, les annulations d'événements se poursuivent un peu partout en France. Dès le lendemain de l'attaque, plusieurs manifestations n'avaient pas eu lieu. L’attaque d’une église en Normandie a replongé la France dans l’horreur qui doit désormais vivre avec le terrorisme.
La mairie de Marseille a ainsi décidé en début de semaine, "en plein accord avec le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Laurent Nnuez, et dans le cadre de l'état d'urgence (...) d'annuler le meeting aérien de la Patrouille de France", qui devait se tenir le samedi 13 août. A Saint-Cyprien et à la Baule, le feu du 15 août n'aura également pas lieu. Dans le Nord, à Berck-sur-Mer, l'édition 2016 des Plages Musicales a aussi été annulée. "Il s'avère impossible techniquement et financièrement, à 48 heures de l'événement, d'apporter une réponse sécuritaire satisfaisante au niveau demandé", explique la mairie dans un communiqué daté du 2 août.
La 26ème édition de la "Nuit des étoiles" qui doit se tenir les 5, 6 et 7 août 2016 va être perturbée. A Paris, la Cité des sciences a informé le public de l'annulation des festivités prévues. Il en est de même à Marseille, où la soirée devait initialement se dérouler à l'observatoire historique de la ville. A Paris, la piétonisation en août des Champs-Elysées a également été annulée, le gouvernement appelant concrètement les collectivités locales à maintenir les manifestations sauf en cas de doutes sur les moyens déployés pour assurer une sécurisation optimale.
- Beaucoup d'événements annulés dans le sud de la France -
CARTE - Risques d'attentats : de plus en plus de festivités annulées cet été (@francebleu). https://t.co/MUyIi0hff0 pic.twitter.com/PB7aFn86PO
— Visactu (@visactu) 3 août 2016
Jamais la France n’a vécu un tel été, entre attentats meurtriers, deuil national, déclarations politiques martiales, militaires sur les plages, annulation d’événements et doutes sur leur mode de vie. Lors d'une visite à Lyon (Rhône) cette semaine, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a été contraint de justifier ces annulations en cascade. "Nous sommes en situation de guerre. Donc, par moments, il faut interdire des manifestations si les normes de sécurité ne sont pas respectées", a-t-il assuré en saluant le travail des militaires de l’opération Sentinelles, 10 000 hommes dont 4 000 mobilisés à Paris et 6 000 sur les plages et dans les événements estivaux notamment les festivals.
Dans le sud, plusieurs manifestations estivales notamment des feux d’artifice ont été maintenues à cause du risque d’attaques dans la foule ou par manque d’effectifs de police et de gendarmerie déjà mobilisés sur des opérations. À La Baule, c’est la configuration du front de mer « semblable à celle de Nice », qui a décidé le maire LR Yves Métaireau à ne «faire prendre aucun risque au public et à ses administrés » et à annuler le feu d’artifice du 15 août. En Normandie, région touchée par l’attaque de l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray, plusieurs manifestations ont également dû être annulées par les pouvoirs publics.
- Dans le Grand-Est, événements maintenus et sécurité renforccée -
A Nancy (Meurthe-et-Moselle), la municipalité a décidé d’installer une trentaine de plots en béton de plus de deux tonnes tout autour de la Place Stanislas, haut lieu de rassemblements pendant l’été. Une décision qui a fait polémique mais qui est assumée par le maire (UDI) Laurent Hénart. Chaque soir, jusqu’à la mi-septembre se joue le son et lumière Rendez-vous Place Stanislas puis à la rentrée se déroulera l’un des plus grands salons littéraire Le Livre sur la Place. Son adjoint à la sécurité, l’ex-juge antiterroriste Gilbert Thiel a par ailleurs assuré qu’à Nancy il y aura moins de manifestations mais mieux sécurisées.
A Gérardmer dans les Vosges, le traditionnel feu d’artifice de la mi-août tiré depuis le lac de la ville prévu le dimanche 14 août est maintenu, a-t-on appris de la municipalité qui a promis une plus grande mobilisation des forces de l’ordre, de la police municipale et des restrictions d’accès et de circulation dans la ville.
A Metz (Moselle), fin juillet, la préfecture et la mairie n’ont pas autorisé une gigantesque chasse aux Pokémons organisée par des joueurs du nouveau jeu à succès PokémonGo, arguant le possible trouble à l’ordre public et la difficile sécurisation de milliers de participants attendus. La ville a toutefois maintenu Metz Plage jusqu’au 15 août, avec moins de points d’entrées et ses festivités de la Mirabelle à la fin du mois d’août.
Fin juillet, le lac de Madine (Meuse) qui organisait un grand feu d’artifice avait maintenu l’événement mais en renforçant la sécurité et en filtrant l’accès des spectateurs. Des fouilles de sac sur des points d’entrées avaient été mise en place. A Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle), les concerts estivaux ont été maintenus mais les accès à la place principale étaient filtrés par la police et les prochains au mois d'août le seront également, selon des sources sécuritaires.
La foire aux vins de Colmar (Haut-Rhin), qui s’ouvre demain vendredi 5 août et attend 300 000 visiteurs jusqu’au 15 août promet aussi des mesures renforcées. A Strasbourg (Bas-Rhin), le maire (PS) Roland Ries a maintenu le week-end dernier la grande braderie mais en déployant un dispositif de sécurité inédit. Outre une mobilisation sans précédent des forces de l’ordre et des militaires, des camions benne et techniques de l’agglomération empêchaient l’accès à des rues et des barrages filtrants où les passants étaient fouillés.
Paris Plages est aussi sous haute surveillance des autorités tandis que selon la presse une réunion d’urgence s’est déroulée mercredi à cause de menace d’attentats imminente dans la capitale, un réfugié étant d’ailleurs activement recherché à cause d’une suspicion de perpétration d’actes de terrorisme.
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