Le 26 décembre est un jour férié en Alsace-Moselle, une particularité propre à trois départements
Après Noël, seule la Moselle inscrit un jour férié en Lorraine. Aux côtés de l’Alsace, les salariés bénéficient d’un jour de repos supplémentaire. Impossible de trouver un magasin ou un service public ouvert. Beaucoup de mosellans migrent en Meurthe-et-Moselle le temps d’une journée.
Pourquoi les mosellans et alsaciens bénéficient-ils d’un jour férié le 26 décembre ? Il s’agit en fait d’une vieille tradition qui compose le droit local d’Alsace-Moselle. Une ordonnance du 16 août 1892 précise le jour chômé. Les Alsaciens et les Mosellans ont deux jours fériés supplémentaires (par rapport au reste de la France) : le jour de Saint Étienne, fêté le 26 dé-cembre, et le Vendredi Saint (qui précède le dimanche de Pâques). Ainsi, c’est Saint Etienne qui est à l’honneur ce jour là, premier martyr de l’histoire du christianisme.
Ce jour du 26 décembre était chômé en France avant 1905, date où l’Alsace et la Moselle étaient encore sous contrôle allemand. Après que la France laïque ait décidé de se séparer de ce jour férié car religieux, les trois départements réunis à la France en 1918 refusèrent d’abandonner les avantages que l’Allemagne de Guillaume II leur avait offerts.
Ce jour férié particulier à la Moselle a de petites répercutions sur les habitudes des mosellans. Entre repos et aller-retour du côté du département voisin, chacun apprécie à sa manière ce jour chômé. Ainsi de nombreux commerces et services publics seront fermés en ce lundi 26 décembre 2016. «De nombreux clients se tournent vers la Meurthe-et-Moselle pour faire leurs achats après Noël et dépenser leurs étrennes» constate un commerçant messin. Le Luxembourg quant à lui affiche aussi un jour férié.
Avec la fusion en janvier 2016 de l’Alsace, de la Lorraine et de la Champagne-Ardenne, le débat de l’adaptation ou de la suppression des particularités propres aux trois départements de la Moselle, du Bas et du Haut-Rhin a été relancé. Le gouvernement actuel a toujours ras-suré les défenseurs du concordat en affirmant qu’il ne comptait pas y toucher mais au con-traire le «préserver».
- Le gouvernement s'est engagé à ne pas toucher au concordat -
François Hollande s’était d’ailleurs engagé pendant la campagne présidentielle de 2012, avant son élection, de ne pas toucher au droit local. «Je ne remettrai pas en cause les dispositions de lois spécifiques qui s’appliquent à l’Alsace-Moselle. Elles sont l’héritage historique du rattachement de ces régions à l’Allemagne entre 1871 et 1918 et sont une composante essentielle de l’identité alsacienne au même titre que le bilinguisme et la culture régionale. Notre République est et restera respectueuse des identités et des diversités locales» avait assuré le candidat PS au quotidien gratuit 20 Minutes.
Afin de calmer la colère des alsaciens déjà fortement agacés de cette fusion, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve (aujourd’hui Premier ministre, NDLR) avait assuré pendant les débats à l’Assemblée Nationale que le droit d’Alsace-Moselle ne disparaîtrait pas. Pour le mi-nistre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, il y aura l’absence «d’antinomie entre l’identité et la modernité» Strasbourg se trouvera plus forte si, dans son statut de capitale européenne, elle devient la capitale d’une grande région», le droit particulier des Alsaciens et Mosellans sera préservé avait-il assuré pendant les débats à l’Assemblée nationale sur la nouvelle carte à 13 régions.
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