28/03/2013 |
Ce soir, à 20h15, sur France 2, François Hollande s’entretiendra avec David Pujadas. A quelques heures de l’interview, prise de température dans les rues messines. L’avis des lorrains.
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Madame T. est lassée de la «misère qui s’est installée en France. «Cela ne date pas d’hier, bien sur. Le président n’est pas forcément responsable. Elle s’est installée avant lui, et continuera sûrement après lui». Ce qu’elle attend du discours de ce soir ? Sa réponse est sans appel. «Je ne m’attend à rien. Je ne pense pas que des choses révolutionnaires vont être abordées. Ce n’est pas vraiment la politique qui gouverne. Ce sont les banques, la finance. L’argent est le premier pouvoir. Et en ces temps difficiles, les politiques ne savent pas trop comment réagir». Pourtant, elle n’exclut pas une prise de parole réfléchie du Président.
«Le chômage et le social sont deux aspects que j’aimerais qu’il aborde. Le chômage, cela semble évident. Les chiffres ont augmenté cette année. Qu’a-t-il prévu de faire pour changer ça ? Le social, parce qu’à titre personnel, je trouve que l’on fait bien trop de social en France. Notamment, vis-à-vis des immigrés. La tendance est à l’individualisme, ou au communautarisme, non à l’intégration. Parfois, il y a de l’abus. Comme de la fraude pour les allocations. Mais ils ne sont pas les seuls. Ce n’est pas un cas isolé. De nombreux français se contentent des allocations pour vivre au lieu de se dépasser. Alors qu’il y a tant de gens qui vivent avec moins de 600 euros par mois. Des personnes âgées, des jeunes. Parfois, cela va bien plus bas que ce chiffre. D’autres n’ont rien. Et le social en France n’aborde pas ces exceptions qu’elles soient abusives ou au détriment de la personne».
Le pessimisme s’en ressent
Jean Reuter est lui aussi bien sceptique quant au devenir de la France. «Ce n’est pas tant le Président en lui-même, c’est surtout la situation actuelle. Il y avait déjà la crise avant lui. Et le chômage n’a pas l’air de descendre depuis plus de 30 ans ! Je n’attends rien du tout de ce discours. Ce sera du vent. La situation actuelle n’a pas vraiment besoin de commentaire. Ce discours ne peut pas apporter grand chose. Ce seront peut-être des promesses. Mais tout le monde attend des actes. Et dans un discours, les actes n’y sont pas. Un discours en soi n’a pas grande utilité. J’ai l’air un peu pessimiste, oui. Mais, il ne faut pas se mentir, ce sont les actes qui forgent les changements, pas les paroles».
Des réponses. Voilà ce que réclame Jean Reuter. Et il n’est sûrement pas le seul. En effet, si un tel procédé politique a lieu, c’est à l’origine, pour en apporter. Mais quels sont les thèmes qui devraient y figurer ? «Le chômage est le seul sujet qui me parait vraiment être commun à tous les français. Que l’on soit riche, pauvre, salarié, ou sans-emploi, le chômage nous concerne tous. J’espère que des solutions seront abordées pour enrayer ce problème. Mais une fois de plus, il faudra mettre en acte les paroles. Je reste sceptique quant au futur. J’ai bien peur que la situation actuelle ne soit sans issue pour le moment. Et que les efforts bons ou mauvais, juste ces tentatives, ne soient vains».
Des avis bien maussades et peu enclins à un nouvel espoir pour la France. Les avis auront peut-être raison de leur pessimisme, à moins qu’ils ne soient surpris, ce soir à 20h15, sur France 2, par l’interview de François Hollande. Il s’agira de première prise de parole de l’année depuis sa grande conférence de presse de novembre dernier.
Signé : Manif pour Tous