02/06/2013 |
Jacqueline Lejeune, directrice générale de Walygator est épuisée. La femme d’affaires nancéienne qui a fait le pari de relancer le parc d’attractions de Maizières-lès-Metz a été lâché par le maire de la commune et le journal local.
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Vendredi, la mairie de Maizières-lès-Metz et d’Hagondange sur lesquelles le parc de loisirs est installé émettaient un arrêté municipal assassin. En effet, la direction générale des services de la mairie de Maizières a décidé à la dernière minute, quelques heures avant l’ouverture de Walygator d’interdire le fonctionnement de 29 attractions sur 35 que compte le site. Pourquoi ? «J’ai décidé d’envoyer le rapport de la TUV, organisme de contrôle pour la sécurité des manèges, aux maires d’Hagondange et Maizières-lès-Metz» explique Jacqueline Lejeune. En effet, la nouvelle patronne souhaitait jouer la transparence. «Toutes les attractions étaient autorisées à ouvrir et avaient l’aval de la TUV» explique François Jérôme Parent, monsieur manège de Walygator.
Pourquoi les deux élus, Gérard Terrier (PS) et Jean-Claude Malher (DVD) ont finalement décidé de tuer le poussin dans l’œuf ? En fait, il faut y voir une mauvaise lecture du rapport de la TUV, le fameux organisme de sécurité. En effet, pour ces spécialistes de la sécurité, toutes les attractions du parc bénéficiaient d’une certification A ou B. Selon le rapport que s’est procuré LOR’Actu.fr, l’ensemble des attractions étaient officiellement autorisées à ouvrir. Dans un courrier adressé en urgence à Walygator, cet organisme international explique comment lire ses recommandations. «Les recommandations 2-3 et 4 ne posent pas de danger immédiat pour le public et personnel et n’empêchent donc pas une ouverture au public pour la saison 2013» écrit la TUV dans ce courrier publié par LOR’Actu.fr. On constate en effet dans le tableau de contrôle des attractions, qu’une seule attraction sur 35 n’aurait pas du ouvrir : le Waly Mille Pattes de catégorie 1. Et non pas 29 comme l’affirme Le Républicain Lorrain… «Soit c’est une mauvaise lecture du rapport, soit c’est volontaire pour qu’on n’ouvre pas le parc» assure Jacqueline Lejeune qui cherche encore les raisons de cet acharnement. «On nous a mis un nombre incalculable de bâtons dans les roues depuis qu’on a racheté le parc… » glisse Mme Lejeune. Finalement après une visite éclair du parc, sans aucune compétence technique, Gérard Terrier a autorisé le parc a ouvrir l’ensemble de ses attractions. A 9h… deux heures avant l’ouverture officielle. Pour justifier l’arrêt municipal, le maire assure que le rapport de la TUV comportait des observations qui auraient pu impacter la sécurité des visiteurs. «La sécurité avant tout» assure le maire. Mais encore une fois, le rapport de la TUV qui prévaut sur l’arrêté municipal prouve qu’il n’y avait aucun danger.
Quand le journal gâche la fête
Le plus dangereux pour la santé financière du parc n’est pas l’arrêté municipal finalement annulé par un autre arrêté quelques heures plus tard. C’est la Une assassine du RL qui a gâché la fête. «Walygator : l’arrêt qui fait mal !» titrait le journal local. Le nombre de personnes qui a vu l’article et la Une se compte en milliers. «Nous avons du mettre trois standardistes pour éteindre l’incendie». En effet les appels vers le parc se sont multipliés. Question sur la sécurité, peur de fermeture du parc. Avec les rumeurs qui se sont multipliées quant à l’avenir du parc, Walygator n’avait pas besoin de cette contre-publicité le jour J de l’ouverture.
Problème, jamais ce rapport de la TUV sur l’état de sécurité des attractions n’aurait dû se retrouver dans la presse. «On a donné ce rapport aux maires mais jamais les élus n’auraient du donner ce rapport à un journaliste !» s’agace Jacqueline. Seul le parc Walygator peut décider à qui de droit ce rapport peut être publié. «On va étudier ce qu’on peut faire» glisse Jacqueline Lejeune. Comprendre de possibles suites par avocats interposés. Autre conséquence, le départ le matin même du metteur en scène et des artistes du parc. En lisant le journal, ils pensaient en effet que le parc allait fermer. Du coup il a fallu recruter dans l’urgence de nouveaux artistes.
«Nous avons fait 3 000 entrées seulement alors qu’il y avait un potentiel de plus de 8 000 et du soleil !» regrette Frédérique Drouin, responsable de la communication. Du coup, Jacqueline Lejeune et ses associés ont pensé à abandonner en cours de route. «On a injecté 3 millions d’euros, fait travailler des entreprises de la région qui sont payées, maintenu les emplois et ouvert le parc en un temps record» résume Jacqueline Lejeune. «Le maire de Maizières s’est précipité et n’a pas compris le rapport de la TUV» dit-elle. En fait le plus embarrassant est le fait que sous la gestion des Le Douarin, Gérard Terrier n’a pas bougé le petit doigt pour intervenir sur la sécurité des installations. «Et pourtant il y avait tout à refaire… Nous on a tout mis aux normes» glisse François Jérôme Parent.
Malgré cet obstacle qui a mobilisé tous les salariés du parc (ndlr, les salariés voulaient aller manifester leur mécontentement devant la mairie), Jacqueline Lejeune a retrouvé le sourire avec le soleil qui sort de son trou ce week-end. «Certes aujourd’hui la fréquentation a pris un coup» dit-elle en parlant de samedi mais «les gens sont heureux de retrouver leur parc, tout fonctionne et les familles viennent».
EXCLUSIF. Les documents qui prouvent la sécurité des attractions
I) Le rapport sur la sécurité des attractions
II) Le premier arrêté municipal qui interdit le parc d'ouvrir ses manèges
III) Le deuxième arrêté qui annule le premier... daté du même jour
Maintenant, il faudrait dans les mairies, des gens compétents qui sachent lire correctement les rapports de sécurité. Car il est incompréhensible de prononcer une interdiction et de la lever peu de temps après, sans motivation technique réelle.
ca sent le coup monté......pas possible autrement.
Ca frise plus l'incompetence, mais la stupidité force 12000......j'espere que la proprio ira chercher les coupables qui ont,c'est certain, gaché la fete.