Euro 2016: un Lorrain, arrêté en Ukraine, préparait 15 attentats

Faits Divers

La sécurité est renforcée dans les gares et aéroports du Grand-Est après les attentats de Bruxelles, mardi 22 mars 2016.

Un Français de 25 ans a été arrêté le 21 mai dans l'ouest de l'Ukraine, alors qu'il s'apprêtait à franchir la frontière avec la Pologne, selon M6 qui a révélé l'information ce week-end.  Grégoire M. a été arrêté par les gardes-frontières qui ont inspecté son utilitaire : les Ukrainiens y ont trouvé au moins trois lance-roquettes, plusieurs systèmes de visée, une centaine de détonateurs, plus de cent kilos de TNT, une demi-douzaine de Kalachnikov et plusieurs cagoules.

Le jeune homme, inconnu des services de renseignements et de la justice, projetait d'apporter ces armes en France pour y commettre un attentat. Il aurait pu vouloir cibler des synagogues et des mosquées françaises. Le Français aurait été repéré quelques jours avant son arrestation par les services de sécurité ukrainiens qui le soupçonnaient de vouloir acheter des armes. Selon ces mêmes services, l'homme projetait de préparer des attentats au moment de l'Euro 2016 en France qui s'ouvre ce vendredi dans plusieurs villes dont la région parisienne. "Le SBU a réussi à empêcher quinze actes terroristes qui étaient planifiés en France à la veille et pendant le championnat d'Europe de football", a indiqué le chef des services de sécurités ukrainiens, en précisant que ce Français avait fait part de son opposition à "la politique de son gouvernement concernant l'arrivée massive d'étrangers en France, la diffusion de l'islam et la mondialisation", confirmant qu'il est proche des thèses d'extrême droite.

Grégoire M. Est toujours détenu en Ukraine alors qu'une enquête préliminaire a été ouverte pour trafic d'armes en France par la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Nancy (Meurthe-et-Moselle).

- Il vit dans un petit village de 80 habitants en Meuse -

Le suspect vit dans ce corps de ferme dans un petit village de la Meuse. (PHOTO: GOOGLE STREET VIEW/ LORACTU.fr).

L'homme est domicilié à Nant-le-Petit, dans la Meuse, où il vit dans un grand corps de ferme qui appartient à sa famille. A l'abris des regards dans ce petit village, le jeune homme n'était pas connu des services de renseignements ou de la police même pour des faits mineurs. Le 25 mai derniers, les hommes du SRPJ de Nancy avaient effectué pendant plusieurs heures une perquisition de ce domicile situé au coeur d'un village de 80 habitants. Les enquêteurs ont retrouvé des composants d'explosifs et un t-shirt faisant l'appologie d'un groupe d'extrême droite. 

Le suspect travaillit en Alsace dans le département du Bas-Rhin comme inséminateur et aurait pris la direction de l'Ukraine avec un véhicule appartenant à son employeur, selon des sources proches de l'enquête. 

François Hollande a prévenu dimanche que la menace contre la sécurité de l'Euro-2016 "existe" et "vaut pour un temps qui sera long", lançant également un appel implicite à l'arrêt des grèves à la SNCF ou à Air France avant le début de la compétition. "Elle existe, la menace" même s'il "ne faut jamais se laisser impressionner", a affirmé François Hollande sur France Inter, avant de se rendre dans la soirée à Clairefontaine pour y rencontrer les Bleus à huis clos et à cinq jours du match d'ouverture France-Roumanie.

"Cette menace, elle vaut, hélas, pour un temps qui sera long", a-t-il ajouté, "donc il faut que l'on prenne toutes les garanties pour que cet Euro-2016 soit réussi". Rappelant qu'il avait décidé quelques jours après les attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis (130 morts) de maintenir la COP21, le président Hollande a souligné qu'il avait, de la même manière, "décidé qu'il fallait non seulement maintenir la compétition et garder les fan zones" mais "faire en sorte que ce soit une fête européenne, populaire et sportive". "Pour cela, il faut y mettre les moyens, 90.000 personnes affectées à la sécurité", a-t-il cependant observé, assurant avoir "mis tous les moyens pour réussir".