Des collégiens "désœuvrés" qui s’ennuyaient ravagent les Restos du Cœur en Moselle
Les adolescents entendus par les gendarmes dans le cadre de l’enquête sur l’attaque des locaux du Restos du Cœur dans une commune de Moselle ont reconnu le saccage. L’association avait porté plainte, la mairie également.
Six jeunes adolescents âgés de 12 ans étaient entendus mercredi par la gendarmerie, soupçonnés d'avoir dévasté à deux reprises ces derniers jours les locaux des Restos du cœur de Farébersviller (Moselle), a-t-on appris d'une source proche de l'enquête. C'est un témoin qui a permis aux enquêteurs d'identifier les six adolescents, âgés d'une douzaine d'années, après qu'ils ont saccagé mardi le local de l'association, auquel ils s'étaient déjà attaqués samedi.
Pour les enquêteurs, il s'agit "plus de bêtise" qu'autre chose, ce genre d'actes étant des phénomènes relativement récurrents pendant les vacances scolaires quand les enfants sont livrés à eux-mêmes. Les locaux des Restos du cœur se trouvent, comme d'autres associations, dans une ancienne école à Farébersviller, ville d'un peu plus de 5.000 habitants proche de la frontière allemande.
Selon Jacqueline Schutz, secrétaire et responsable de la communication de l'association pour la Moselle-Est, les dégâts s'élèvent à environ 10.000 euros, entre les meubles saccagés et la nourriture irrécupérable.
Mercredi, les jeunes mineurs ont finalement reconnu avoir dévasté à deux reprises, dimanche 10 et mardi 12 avril les locaux du Restaurant du Cœur sans but précis, rongés par l’ennui des vacances scolaires de printemps. Entendus par les gendarmes avec leurs parents, les mineurs devraient avoir à répondre de leurs actes devant un juge pour enfants. Les gendarmes n’ont toutefois pas encore transmis le dossier devant la justice car l’enquête se poursuit afin de déterminer si d’autres complices ont participé à ce saccage incompréhensible.
- Des gamins âgés de 12 ans -
"Nous y sommes depuis 3 ou 4 ans, et il n'y a jamais eu de problèmes. Il y a toujours du monde, la gendarmerie fait régulièrement des rondes", a expliqué la secrétaire des Restos, qui aident environ 200 personnes par semaine. Mardi midi, alors qu'une bénévole arrivait vers 13H30, elle a vu un déploiement de gendarmes autour du bâtiment. "La porte était à nouveau fracturée. Tout était pareil qu'il y a deux jours alors que nous avions tout nettoyé et réparé entre-temps".
Pour les bénévoles, le fait que ces actes paraissent gratuits - la nourriture a été répandue au sol mais pas dérobée -, rend les choses encore plus difficiles, a dit Mme Schutz.
"Si on avait pu voir là-dedans une action de quelqu'un qui avait faim, des pères de famille qui n'ont pas de quoi nourrir correctement leur famille, ça aurait bien sûr été révoltant mais on aurait pu comprendre. Mais savoir que tous ces produits, qui sont les fruits de la générosité, des dons, sont répandus par terre, explosés, cassés, pour faire le plus de dégâts possibles...", a-t-elle regretté.
Le maire de la commune de Farébersviller a également porté plainte car le local est prêté par la mairie et la porte après la première attaque avait été réparée aux frais de la municipalité. Par ailleurs, l’élu local s’est dit prêt à aider l’association à rassembler de nouveau du stock.
(Avec AFP)
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