A Folschviller, le coup de folie d’un père meurtrier qui avait prévenu de ses projets

Que s’est-il passé dans le huit-clos de ce pavillon d’un quartier tranquille de Folschviller (Moselle) lundi dernier? Le scénario macabre d’un meurtre commis par un père de famille ne supportant pas la séparation, qui s’est ensuite suicidé se précise.
Deux adultes et leurs deux enfants, âgés de 3 et 7 ans, ont été retrouvés morts lundi après-midi à leur domicile de Folschviller (Moselle), a-t-on appris auprès du parquet qui a de suite évoqué la piste d'un drame familial. Le père de famille aurait étranglé son épouse et ses deux enfants - un garçon et sa petite sœur - avant de s'ouvrir les veines, a précisé le procureur de Sarreguemines Jean-Luc Jaeg, qui s’était rendu sur place. Ces éléments devront cependant être confirmés par le rapport du médecin légiste. Selon le capitaine Guy Jung, de la gendarmerie locale, les quatre corps ont été découverts dans plusieurs pièces de la maison.
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C’est la sœur de la mère de famille retrouvée morte qui est tombée vers 15H lundi après-midi sur les corps dans différentes pièces de la maison. Sous le choc la sœur n’a pas pu appeler directement les secours, des voisins alertés par les cris de cette femme ont pris les devants. Les secours n’ont pu constater que des corps sans vie qui laissaient apparaître des blessures et des lésions.
- Un père de famille "exigeant et autoritaire" -
Le couple était visiblement en instance de séparation, selon plusieurs témoignages tandis que la famille – d’origine turque – était décrite comme calme et sans histoire. Les voisins voyaient régulièrement la fillette de 3 ans et le garçon de 7 ans jouer dans la rue sous la surveillance de leur mère âgée de 25 ans. Le couple vivait ensemble depuis une dizaine d’années environ. Mais outre le «calme» apparent de la famille (le père avait une société de travaux fermée au début de l’année et un restaurant traditionnel au nom de la mère est en activité à Saint-Avold), des témoignages dissonants d’une proche de la mère de la famille est relevé par Le Républicain Lorrain. Un homme «exigeant et autoritaire», affirme le quotidien régional se basant sur plusieurs témoignages.
Le couple était installé depuis 2 ans dans ce pavillon d’un quartier tranquille de Folschviller, ex-ville minière de 4 100 habitants située à une cinquantaine de kilomètres de Sarreguemines et de Metz. Puis finalement, au moment de la séparation, le père de famille s’est éloigné du secteur en prenant un appartement dans la région messine.
"Le médecin légiste s'est rendu sur place et a confirmé les constatations initiales des gendarmes. Ce serait bien un drame familial", a dit Jean-Luc Jaeg. Un terme qui n’a pas vraiment réjouit la ministre de la Famille qui a dénoncé sur les réseaux sociaux l’utilisation de cette formule, préférant évoquer un assassinat d’une femme et de ses deux enfants. Le père de famille de 36 ans "aurait tué sa femme et ses deux enfants. Il a étranglé sa femme avec une cordelette. Les deux enfants sont morts par asphyxie, mais à ce stade on ne sait pas si c'est par étouffement ou étranglement", a ajouté le procureur.
- L’homme avait prévenu des proches de son intention de tuer -
L'homme d'origine turque, comme son épouse âgée de 25 ans, s'est ensuite "ouvert les veines, tout en s'étant entouré le cou avec de l'adhésif", a dit M. Jaeg. Le couple était "séparé de fait depuis un an" et lorsque le père, qui vivait près de Metz et travaillait dans une entreprise de construction, venait chercher les enfants, c'était "toujours très tendu". C'est la sœur de la jeune femme qui a découvert les corps lundi vers 15H00, quelques heures après avoir essayé en vain de la joindre.
Selon les derniers éléments de l’enquête, la mère de famille a été étranglée avec une rallonge électrique enroulée autour de son cou, par huit fois selon une source proche de l’enquête. Les gendarmes ont également saisi un sécateur qui a servi à couper le câble électrique. Dans cette maison de l’horreur, le corps de la femme de 25 ans a été retrouvé dans sa chambre à coucher tandis que les deux enfants étaient inanimés dans la chambre de la fillette de 3 ans. Le père lui était dans le salon au moment de se donner la mort.
Le père de famille et sa compagne étaient déparés entretenaient des relations très tendues. Comble du glauque : l’homme a amené ses deux enfants - qu’il voyait régulièrement avec l’accord de leur mère – dans un fast-food pour partager un dernier moment avec eux avant de mettre son macabre scénario à exécution. Selon une source proche de l’enquête, le trentenaire qui vivait à Woippy (Moselle), près de Metz avait prévenu de son intention de «tuer sa femme» à des proches qui ne l’ont pas pris au sérieux. Fin juin, après une violente altercation avec son ex-compagne, les gendarmes interviennent mais ne procèdent pas à son interpellation.
Le motif du triple meurtre serait bien celui du drame de la séparation. Même s’il n’a pas laissé de mot ou de lettre, cet ouvrier du bâtiment qui travaillait dans la région messine aurait confié à des proches ne pas supporter l’issue du couple qu’il formait avec son ex-compagne qu’il a finalement tué.
Les autopsies des corps se dérouleront demain vendredi 15 juillet.
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