Législatives: En Marche! renonce à présenter un candidat face à Philippot (FN) à Forbach
Le mouvement d'Emmanuel Macron renonce à présenter un candidat aux législatives dans la circonscription de Forbach (Moselle) où se présente le vice-président du FN Florian Philippot. Pour la première fois, cette circonscription pourrait basculer à l'extrême droite au vue des scores du FN aux dernières élections notamment à la présidentielle. L'ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon a renoncé à porter les couleurs d'En Marche.
Le mouvement La République en Marche a renoncé à présenter des candidats dans 55 circonscriptions notamment où il a jugé que des candidats du PS ou des Républicains étaient compatibles avec la ligne politique d'Emmanuel Macron. Face à Manuel Valls, à Bruno Le Maire, Stéphane Le Foll (PS), dans la Sarthe, de Myriam El Khomri (PS) à Paris, de Thierry Solère (LR) dans les Hauts-de-Seine ou encore de Franck Riester (LR) en Seine-et-Marne. Quand il était en campagne pour la présidentielle, Emmanuel Macron avait pourtant indiqué qu'il présenterait des candidats dans chacune des 577 circonscriptions.
Du côté de Forbach, le mouvement a jeté l'éponge alors que la 6ème circonscription de Moselle peut être gagnée par le FN en juin prochain avec la candidature de Florian Philippot, vice-président du FN de plus en plus ancré dans la région. Même s'il est absent du terrain en ce début de campagne, préférant les plateaux de télévision et les studios de radio, le numéro 2 du Front national qui avait perdu aux législatives de 2012 affrontera un candidat PS, Les Républicains ou encore Insoumis mais pas de candidat du mouvement d'Emmanuel Macron. Une chance pour Florian Philippot dans cette circonscription où Marine Le Pen est arrivée en tête au premier tour de la présidentielle et a frôlé la majorité des voix au second tour en réunissant 48,64% des voix.
- Incompréhensions locales -
L'ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon avait réfléchi à se présenter sous la bannière La République en Marche mais a finalement renoncé cette semaine. "Dans l’entre-deux tours des législatives, je suis ainsi mobilisé par l’accrochage d’une exposition dont j’assure le commissariat. Je ne pourrais donc pas faire convenablement campagne" a expliqué celui qui a déjà exercé un mandat de conseiller régional en Lorraine. Le maire PS de Forbach et député sortant, Laurent Kalinowski qui avait battu Philippot il y a cinq ans ne se représente pas et laisse le soin à son poulain Jean-Christophe Kinnel d'être le candidat socialiste.
Localement, les représentants d'En Marche! à Forbach ne comprennent pas le choix des instances nationales du mouvement. "Au vue du score de Philippot aux régionales, aux municipales et de Marine Le Pen à cette présidentielle dans la ville et la circonscription, c'est hallucinant. Au-delà du risque qui existe même s'il y avait un candidat, c'est un signe de faiblesse, c'est dire +c'est pas grave, on a pas de candidat de poids, donc les autres vont faire le boulot" s'insurge un cadre local. "Mais le PS n'existe quasiment plus ici et la droite est divisée !" s'alarme-t-il considérant que le FN a "un boulevard". "Même si Philippot est pas très présent ici, il est connu, il est cadre au FN, il bénéficie d'une grande couverture médiatique et il est venu ici dès 2012, ça suffit pour gagner. Et puis il a jusqu'au second tour pour faire encore beaucoup de terrain" s'agace un autre militant. "Ici, on avait des candidats motivés qui vivent et bossent ici, qui conaissent bien la circonscription... je pensais que Macron voulait changer les choses, c'est pour ça que je me suis engagé chez En Marche!" lance une militante qui a déjà envie de jeter l'éponge et quitter le mouvement.
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