Joeuf : qui est l’agresseur du petit Lucas, poignardé en pleine rue ?
La ville de Joeuf (Meurthe-et-Moselle) est toujours sous le choc après la mort de Lucas. Les habitants ne comprennent pas comme un homme, voisin de la famille, très discret dans la ville a pu s’en prendre à un enfant de 7 ans qui rentrait de l’école.
Le témoignage des parents a été bref mais émouvant. Hier dans les rues de Joeuf, tous les visages étaient fermés, le silence pesant. Devant l’immeuble de la famille du petit Lucas, des centaines de fleurs, des peluches et des bougies ont été déposées par des proches mais aussi des habitants qui ne connaissaient pas la famille installée depuis quelques mois dans cette rue calme et reculée du centre-ville. Lucas, 7 ans, vivait là avec sa mère, son frère Paolo et son beau-père.
Les parents et le beau-père du petit garçon se sont adressé à des journalistes à 15 heures mardi et ont souhaité que "justice soit faite". "Respectez nos silences", ont-il également déclaré, demandant à la presse de laisser les proches faire leur deuil en paix. La maman de Lucas veut que l’agresseur "finisse ses jours en taule et qu’on lui fasse le plus de mal possible" a-t-elle lancé, en sanglots, lors d’une conférence de presse. "C’est une ordure !" a lancé la mère de famille entourée de ses proches et de l’avocat de la famille. Le papa du petit a quant à lui déploré la présence d’un "prédateur" dans le quartier où se trouvait Lucas.
Malmené en prison à Nancy
L'agresseur présumé, un homme né en 1985, s'était immédiatement rendu au commissariat de Briey, à quelques kilomètres de Joeuf après les faits. Il est mis en examen à Nancy. Selon une première expertise, effectuée lors de sa garde à vue, il souffre de troubles psychiatriques qui ont altéré son jugement, mais ne l'ont pas aboli. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. L'avocat de la famille, Me Xavier Iochum, s'est félicité qu'une première expertise "contemporaine des faits" ait eu lieu et a assuré qu'il y en aurait autant que nécessaire au cours de la procédure judiciaire. Le suspect avait "un antécédent judiciaire non marquant" - il avait été condamné en 2013 dans le sud de la France pour des faits de violence - et n'avait "aucun comportement particulier" à Joeuf, a ajouté Me Iochum.
Selon nos informations, l’agresseur présumé a été incarcéré à la prison de Nancy-Maxéville. Ses conditions de détention sont difficiles avec les autres détenus. L’homme, prénommé Dany, ferait l’objet de menaces et de pressions en raison de la gravité du drame de Joeuf. Les autres détenus ne supporteraient pas de côtoyer le "meurtrier d’un enfant de 7 ans", selon une source proche. A cause de la grève des avocats, l’homme n’a pas pu être représenté par un conseil commis d’office. Par ailleurs, il s’est complètement muré dans le silence devant les enquêteurs puis devant le juge qui lui avait signifié sa mise en examen. "Oui, il s’est passé des choses" aurait-il toutefois murmuré devant les enquêteurs sans s’expliquer.
Le meurtrier "n’est pas fou"
Dany Crapanzano devrait prochainement être extrait de sa cellule pour être représenté à un juge pour voir sa mise en examen requalifiée pour meurtre sur mineur de moins de 15 ans. L’assassinat – c'est-à-dire la préméditation – ne devrait pas être retenue, selon une source proche. D’après les premiers éléments de l’instruction, le suspect ne serait pas +fou+ mais aurait été touché par un excès de violence encore inexpliqué. Le trentenaire, sans emploi, ne connaissait pas le petit garçon et ne connaissait visiblement pas sa famille. La piste de la vengeance ne tient donc pas.
L’arme du crime – un grand couteau de cuisine – a été retrouvée dans la rue où le garçon a été attaqué. Par ailleurs, des perquisitions au domicile de la mère de Dany où il était hébergé n’auraient rien donné, selon une source proche. Pour la poursuite de l’enquête, le juge d’instruction compte sur une vidéo saisie sur le téléphone portable d’une riveraine qui a filmé la scène. Une vidéo d’une violence inouïe où l’on voit clairement l’agresseur s’acharner sur Lucas avec son couteau. Les résultats de l’autopsie pratiquée mardi ne sont pas encore connus mais la maman de Lucas évoque neuf coups de couteau et non sept comme évoqué ces derniers jours.
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