Visite "bidonnée" d’Hollande à Lucette: le maire PS de Vandoeuvre et l’Elysée se défendent

Nancy - 02/11/2015 12h24
LORACTU.fr La Rédaction
Visite "bidonnée" d’Hollande à Lucette: le maire PS de Vandoeuvre et l’Elysée se défendent
Politique
Vandoeuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle), jeudi 29 octobre 2015. Le président de la République François Hollande s'offre un bain de foule dans un quartier populaire de la ville qui a majoritairement voté pour lui en 2012.

Les coulisses de la visite de François Hollande à une retraitée de Vandoeuvre-lès-Nancy, bien trop mise en scène agitent la classe politique et les réseaux sociaux. Le maire PS de la ville et l’Elysée se défendent, assurant que cette retraitée n’a pas été censurée par les conseillers de François Hollande. 

L’Elysée et le maire PS de Vandoeuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle) qui ont organisé la visite de François Hollande dans un appartement d’une retraitée de la ville jeudi dernier montent au front. Ils rejettent tout bidonnage ou mise en scène excessive. Certes la venue du président de la République est préparée comme tout déplacement mais les proches de M. Hollande rejettent toute volonté de manipulation de l’opinion.

Selon L'Express, qui a interrogé le maire socialiste de la seconde ville de Meurthe-et-Moselle, l'Elysée lui a bien donné "carte blanche" pour organiser la visite, ça le fait "marrer d'entendre dire qu'on aurait dit à Lucette de fermer sa gueule [au sujet des immigrés]. Parce que sur le fond et dans son raisonnement, je la rejoins!". Simplement, poursuit-il, comme la visite du chef de l'Etat ne devait durer qu'un quart d'heure, "mieux valait  ne pas parler d'autre chose que du logement". La retraitée a affirmé dans plusieurs médias, dont BFMTV, qu’elle voulait interroger François Hollande sur le sort des SDF qui «crèvent dans les rues» alors que le chef de l’Etat «s’occupe des réfugiés» qui arrivent en France. L’ancienne infirmière de 69 ans, qui se dit proche du maire et sympathisante socialiste, a dit qu’un «gars de l’Elysée» venu repérer les lieux deux jours avant la venue de François Hollande

«Il n'y a eu aucun sujet tabou lors de cette visite. Lucette n'a pas reçu un coup de fil de l'Elysée mais de la directrice de cabinet du préfet. La visite d'un chef de l'Etat doit s'organiser, avec des impératifs de sécurité. L'Elysée n'y est pour rien, je le jure» affirme-t-il interrogé par Metronews. «Ce n'était ni une mise en scène, ni une pièce de théâtre» assure le maire PS.

"Il n’y a eu aucun sujet tabou pendant la visite"

Selon nos informations, dans la semaine, deux jours avant son déplacement, l’Elysée ne confirmait pas cette visite d’un quartier populaire de Vandoeuvre-lès-Nancy et ce café express chez Lucette. L’Elysée se bornait à donner le programme officiel : une visite du Service Militaire Volontaire à Montigny-lès-Metz en Moselle puis une réunion avec les élus de Meurthe-et-Moselle au Conseil départemental à huit-clos et enfin un discours fleuve où Hollande devait faire des annonces sur le logement et assumé le «cap réformateur» de son gouvernement. En local, la visite de Vandoeuvre-lès-Nancy avait fuité via plusieurs sources concordantes dont le PS départemental. La visite chez Lucette n’a fuité qu’à la dernière minute jeudi après-midi pour que les journalistes puissent arriver dans le petit F2 de la retraitée avant le président, le maire et les ministres. Parfait pour les images et mettre en scène l’effet de surprise.

Du côté de l’Elysée, on affirme que les questions étaient totalement «improvisées» selon un conseiller cité par l’Express. «Les questions étaient à anticiper puisque l’objet du déplacement était la rénovation urbaine. Je ne vois pas l’intérêt de faire tout cela (d’empêcher Lucette de poser ses questions, NDLR) sachant comment la presse fonctionne aujourd’hui» poursuit ce conseiller. L’Elysée assure également que la mairie a tout organisé en lien avec les services de la préfecture de Meurthe-et-Moselle. Le service de presse de l’Elysée note uniquement un suivi concernant la sécurité du logement et de l’immeuble lors de sa visite, renforcée par le plan Vigipirate depuis les attentats de janvier. 

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