La Meurthe-et-Moselle va tester la mixité sociale dans ses collèges
La Meurthe-et-Moselle va expérimenter la mixité dans ses collèges parmi 16 autres départements en France. La ministre de l’Education nationale veut favoriser la diversité des profils d’élèves dans les établissements scolaires, des provenances sociales en passant par le niveau scolaire.
Le département de la Meurthe-et-Moselle sera l’un des premiers départements, parmi une vingtaine d’autres, à tester la mixité sociale dans ses collèges. Dès la rentrée 2016 de nouveaux outils, en concertation avec les parents et l'Education nationale, seront expérimentés afin d'améliorer la mixité sociale dans leurs collèges et tenter de mélanger les enfants favorisés et ceux qui le sont moins. Les 17 départements, de droite comme de gauche, concernés à ce stade par l'expérimentation sont: Doubs, Haute-Loire, Puy-de-Dôme, Seine-Saint-Denis, Haute-Savoie, Loire, Hérault, Meurthe-et-Moselle, Maine-et-Loire, Eure-et-Loir, Indre-et-Loire, Paris, Charente-Maritime, Ille-et-Vilaine, Bas-Rhin, Tarn et Haute-Garonne.
"La nouveauté de notre démarche, c'est de dire que les solutions vont se construire dans les territoires", a précisé mardi la ministre sur France Info. "Ce n'est pas une réforme qui se décide d'en haut pour s'appliquer de manière uniforme" a dit Najat-Vallaud Belkacem, consciente du caractère explosif de cette réforme déjà vivement critiquée à droite mais aussi par les parents d’élèves.
Pour qu’un département puisse expérimenter ces dispositifs, il doit compter plusieurs collèges suffisamment proches pour que les enfants puissent se rendre facilement dans l'un ou l'autre, et les établissements être peu mixtes, a précisé la ministre. «Les familles d'un secteur multi collèges pourront classer par ordre de préférence les établissements de leur zone d'affectation. Si les capacités d'accueil ne permettent pas de répondre au premier choix des familles, l'affectation se fera en fonction de critères décidés "avec le département et en associant pleinement" les parents.
Mélanger les élèves favorisés et défavorisés
"La mixité sociale n’est ni un slogan, ni une chimère, ou un totem. En République, c’est une nécessité", estime Najat Vallaud-Belkacem. "L’enjeu de la mixité sociale est central pour la réussite des élèves, notamment les plus fragiles (...). Les meilleurs élèves n'y perdent pas non plus : ils ne sont pas pénalisés scolairement et la mixité sociale constitue un enrichissement pour leur construction individuelle et citoyenne", justifie-t-elle.
Parmi tous les établissements français, "70 collèges accueillent plus de 82% de collégiens d'origine sociale défavorisée". A l'inverse, "70 collèges accueillent moins de 3% de collégiens d’origine sociale défavorisée". Cette ségrégation est "plus forte" dans les départements urbains selon le ministère de l’Education nationale. "La singularité de cette démarche repose sur une logique de construction à partir des acteurs et des besoins des territoires, le ministère se positionnant en impulsion et en appui de l’initiative locale", estime le ministère. La nouvelle carte scolaire, notamment en milieu urbain, pourrait être recomposée à partir du réseau de transports en commun.
Le recteur de l'académie de Nancy-Metz et le président (PS) du Conseil départemental de la Meurthe-et-Moselle, département pilote, doivent expliquer ce jeudi dans le détail le dispositif qui sera testé dès septembre 2016.
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