PHOTOS. En Lorraine, des milliers de personnes unies contre la barbarie
Des milliers de personnes se sont réunies lundi après-midi pour rendre hommage aux victimes des attentats de Paris. Même si le nombre de personnes est moins important que pour les attentats de janvier en raison de l’état d’urgence, les Lorrains dans la rue ne veulent pas céder à la peur imposée par les terroristes. Reportage à Nancy.
De 4 à 5 000 personnes étaient réunies à 12H sur la Place Stanislas de Nancy ce lundi à l’heure de la minute de silence nationale trois jours après les attentats de Paris. La ville – qui avait appelé les habitants à se réunir – étaient certes moins nombreux que pour la mobilisation du 11 janvier au lendemain des attentats de Charlie – mais les nancéiens étaient nombreux malgré l’état d’urgence. «Nous ne devons pas nous taire, nous ne devons pas arrêter de nous rassembler, de nous unir» affirme un participant, rose à la main.
Alors que dès le lendemain des attentats, des rassemblements spontanés se sont organisés autour de la statue de la Place Stanislas. Des portraits de victimes, des bougies et des fleurs sont posées quasiment 24H24h depuis vendredi soir. Dimanche soir après minuit, des habitants de la ville déposaient encore des bougies et des roses alors que la Place Stanislas était plongé dans un silence pesant. Le temps était suspendu.
"Moi musulmane, eux terroristes !"
PHOTO : STEPHANE NOLL/ LORACTU.fr
Lundi midi, avant une minute de silence emprunt d’émotion, le maire (UDI) de Nancy Laurent Hénart a assuré lors d’un bref discours rendre un hommage au papa de Marie Mossier abattue par les terroristes au Bataclan. Marc Mosser a rejoint les équipes du service santé et hygiène de la Ville de Nancy en 2005, a précisé M. Hénart en introduction de son discours. Le père de famille qui travaille au sein des 1 200 salariés de la municipalité a perdu sa fille, Marie âgée de 24 ans, dans la tuerie du Bataclan.
«Elle avait fait une grande partie de ses études ici, où elles avaient de nombreux amis. Face à un tel drame, les mots sont bien peu de choses. Au nom de tous les agents de la Ville de Nancy, au nom du Conseil Municipal, je veux dire à cette famille innocente, frappée subitement par l’horreur et le deuil, combien nous sommes tristes et choqués par cette folie meurtrière» a dit M. Hénart avant la minute de silence. «Nous sommes en colère.
Nous voulons que la loi s’applique, que les coupables soient punis, que justice soit faite, que la République montre sa force implacable» a assuré le maire avant d’ajouter que «nous vous entourons de toute notre affection et de toutes nos pensées».
Un hommage à Marie, tuée au Bataclan
PHOTO : STEPHANE NOLL/ LORACTU.fr
«Nous les adressons aussi à tous ceux qui doivent vivre cette épreuve, à Paris, dans toute la France, de par le monde, et en Lorraine, car plusieurs jeunes lorrains sont tombés lors des attaques de vendredi. Nous pensons à vous et à ceux qui, en regardant le ciel, en se réveillant la nuit, voudraient que tout cela ne soit jamais arrivé. Parce que c’est dans la solidarité et la fraternité que nous vaincrons la barbarie, je vous demande de vous rassembler et de respecter une minute de silence, en hommage à nos frères et sœurs assassinés» a conclut Laurent Hénart.
Des centaines de personnes se sont empressées devant l’Hôtel de ville de déposer des fleurs ou allumer une bougie. Des larmes, des voix enrouées, des phrases saccadées: peu d’habitants pouvaient retenir leur émotion et leur effroi après les attentats. «Tout cela est bien fragile, l’unité est trop fragile» a regretté Laurent Hénart à LORACTU.fr en marge du rassemblement, assurant qu’il souhaite une «union totale des habitants».
Dans la foule des drapeaux français sur le dos, plusieurs participants affirmaient leur attachement à la France. «On s’est attaqué à notre pays, à notre culture, à ce qu’on est» témoigne Stéphane. Une femme voilée a mis un drapeau Français sur sa bouche. Elle tient dans la main une affiche: «Moi musulmane, eux terroristes !», assurant que les «gens ne doivent pas confondre, les musulmans ne sont pas des terroristes. La violence, la barbarie de ces hommes c’est du terrorisme, pas de la religion» assure cette femme qui n’a «cessé de le répéter autour d’elle depuis les attentats de Charlie» assure-t-elle, déterminée.
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