La Lorraine sous haute surveillance, les frontières contrôlées

Nancy - 16/11/2015 14h42 - mis à jour le 16/11/2015 14h48
LORACTU.fr La Rédaction
La Lorraine sous haute surveillance, les frontières contrôlées
Société
PHOTO : GENDARMERIE NATIONALE/ ILLUSTRATION

La région frontalière avec la Belgique, l’Allemagne et le Luxembourg est placé sous haute surveillance. Les événements sportifs et culturels, les rassemblements, les trains, les routes, les gares, les centres-villes… Le plan Vigipirate a été renforcé dans l’Est dans le cadre de l’état d’urgence.

Les forces de police, de gendarmerie et de l’armée sont sur les dents depuis vendredi soir. Le chef de l’Etat a décrété vendredi soir, alors que les attentats de Paris étaient encore en cours, l’état d’urgence pendant 12 jours. Un état d’urgence qui devrait être prolongé pendant trois mois sur modification de la loi qui devrait être précisée lors du discours de François Hollande ce lundi après-midi devant les sénateurs et députés réunis en Congrès à Versailles. Cet état d’urgence n’est pas seulement appliqué en Ile-de-France mais sur l’ensemble du pays ayant pour conséquence le renforcement du plan Vigipirate.

En Lorraine, les préfectures des quatre départements ont relevé le niveau de vigilance sur les points sensibles. Après Charlie, la surveillance était surtout concentrée sur les lieux de culte mais aussi les médias qui avaient été ciblés. Après les tueries du 13 novembre, les lieux grand public sont davantage dans le collimateur des autorités : rues de centres-villes, gares SNCF et trains, aéroports, axes routiers principaux, centres commerciaux, bars et restaurants, monuments touristiques, musées… Des centaines de points sensibles ont été identifiés dans la région.

La surveillance est notamment très renforcée sur les salles de concerts et les stades après les événements du Bataclan et du stade de France. Le Galaxie d’Amnéville qui doit accueillir deux concerts de Johny Hallyday les 17 et 18 novembre seront très surveillés et maintenus, selon les organisateurs. Les prochains matchs à domiciles du FC Metz et de l’ASNL feront l’objet d’encore plus de vigilance. «Ces points faisaient l’objet d’une surveillance et d’une présence de nos services, c’est naturel. Mais depuis les attentats de Paris, les Français se rendent comptent que tous les sites sont vulnérables. Nous allons redoubler d’efforts et de présence» assure une source policière.

Questions sur la sécurité des manifestations et événements

Les gares SNCF sont aussi surveillées, les lieux de culte également et les lieux de vies des centres-villes des grandes villes de la région. Pour une porte-parole de la préfecture de Meurthe-et-Moselle, «les effectifs de police sont redoublés» après l’instauration de l’état d’urgence. Pour le préfet, pas question d’annuler systématiquement les événements de masse de ces prochaines semaines. «Les possibles annulations seront étudiées au cas par cas» assure-t-on à la préfecture. «Chaque événement doit faire l’objet d’une étude particulière, on doit estimer si on peut maintenir ou non et quel dispositif de sécurité doit être mis en place s’il se déroule» apprend-t-on de même source.

Alors que les fêtes de Noël approchent, la question des marchés de Noël qui ouvrent fin novembre et des festivités de Saint-Nicolas se pose sur leur tenue. Pour le maire (Les Républicains) de Mulhouse (Haut-Rhin) pas question d’annulation. Par contre à Strasbourg et Colmar, les maires assurent que la question se pose. Soit une annulation – mais peu probable – soit une réorganisation drastique (portiques, société de sécurité privée, davantage de forces de l’ordre, restrictions de circulation, horaires modifiés…), aucune piste n’est écartée par la préfecture d’Alsace sur la question.  

A Nancy, le maire (UDI) Laurent Hénart a assuré qu’une liste des manifestations prévues dans les douze jours est transmise à la préfecture afin de prendre des décisions. Pas question, selon lui d’annoncer dès maintenant la tenue ou non d’événements comme le marché de la Saint-Nicolas ou de son spectacle. «Des décisions seront prises en temps voulu», selon lui.

Des bouchons entre France et Luxembourg à cause des contrôles

PHOTO : GENDARMERIE NATIONALE

Le président Hollande a également annoncé dès vendredi soir un renforcement des contrôles aux frontières du pays. Le même jour entrait en vigueur un contrôle dans le cadre de l’organisation prochaine du sommet climatique Cop21. Un dispositif de contrôles «renforcé» après les attentats, selon plusieurs sources concordantes. Des contrôles systématiques mais aussi des contrôles mobiles. Certains automobilistes s’interrogeaient ce week-end sur la non présence de contrôles sur la frontière France-Luxembourg. «Il peut s’agir de contrôles mobiles qui ne sont pas à des points fixes pour des opérations en continue» assure une source sécuritaire.

Tout le week-end, des contrôles s’effectuaient entre Strasbourg et l’Allemagne, Forbach e- Sarrebruck mais aussi aux frontières de la Meurthe-et-Moselle avec la Belgique et le Luxembourg. Même dispositif en Meuse qui partage ses frontières avec la Belgique où se concentre une partie de l’enquête des attentats de Paris. Selon plusieurs témoignages, des contrôles entre la frontière française et luxembourgeoise étaient en cours ce matin notamment à  Hussigny-Godbrange où d’importants bouchons se formaient.

Les contrôles entre la France et ses voisins sont aussi renforcé dans les transports collectifs. Des TGV ce matin en gare de Luxembourg en provenance et à destination de Paris qui passent notamment par Thionville ou Metz étaient effectués. Le ministre luxembourgeois de la Sécurité intérieure, Étienne Schneider (LSAP) a appelé les travailleurs frontaliers à utiliser le plus possible les transports en commun. Sur RTL, il a estimé qu'il fallait s'attendre à de forts ralentissements notamment pendant les heures de sortie de bureau.

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