Le 11 janvier, plus de 120 000 lorrains marchaient pour Charlie et la République
Le 11 janvier 2015, cinq jours après l’attaque de la rédaction de Charlie Hebdo à Paris et deux jours après la prise d’otage du magasin juif l’Hyper Cacher à la Porte de Vincennes, des millions de Français ont marché dans la rue au nom de la liberté d’expression et de la République. En Lorraine, ils étaient plusieurs dizaines de milliers.
Jamais les principales villes de Lorraine n’avaient connues de telles manifestations massives. Le 11 janvier, il y a un an jour pour jour, des dizaines de milliers de lorrains s’étaient réunis dans les rues de Metz (Moselle) et Nancy (Meurthe-et-Moselle) pour défiler contre le terrorisme. Quelques jours plus tard, les mêmes lorrains s’étaient arraché le Charlie Hebdo, numéro de résistance après l’attentat qui avait frappé sa rédaction et fait 12 morts dont deux policiers et un agent d’entretien.
Dans la cité ducale, plus de 50 000 personnes s’étaient rassemblées près de la gare SNCF pour prendre direction de la Place Stanislas rapidement noire de monde. Jamais, la célèbre place classée au Patrimoine Mondial de l’Unesco n’avait vu une telle marée humaine. «Je suis Charlie» pouvait-on lire sur des pancartes, des unes du célèbre hebdomadaire satirique tenues par des enfants ou encore «Je suis juif, je suis policier, je suis la République». Ailleurs dans le département de Meurthe-et-Moselle, plus de 3 000 manifestants étaient rassemblés à Toul avec les mêmes revendications.
Du côté de Metz, des milliers de personnes – environ 45 000 – s’étaient massées sur la Place Mazelle, trop petite pour accueillir tous les participants. Le cortège dans un silence inédit avait pris la direction de la Place de la République où la foule avait spontanément observé une minute de silence et entonné La Marseillaise. Les noms des victimes de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher avaient été égrenés devant des participants très émus.
Du jamais vu depuis la Libération
La marche républicaine avait également rassemblé 8 000 personnes à Epinal, selon la préfecture des Vosges. Dans le département on décomptait 2 000 manifestants à Remiremont, 1 500 au Val d’Ajol et 1 000 à Vittel. Enfin, 5 000 «Charlie» étaient réunis à Bar-le-Duc dans la Meuse, selon les organisateurs.
Le Front national avait été officiellement exclut de la manifestation nationale organisée à Paris (plus de 2 millions de participants). En Lorraine, le maire (FN) d’Hayange (Moselle) avait rassemblé environ 300 participants dans sa commune tandis que le vice-président du parti Florian Philippot avait marché à Metz parmi les 45 000 participants en présence d’élus de son parti sans se joindre à la tête de cortège occupée par des élus socialistes, Républicains, de journalistes ou de représentants religieux.
Du côté de Thionville, la manifestation de soutien à Charlie Hebdo avait rassemblé plus de 6 000 personnes la veille samedi 10 janvier 2015. Au soir même des attentats de Charlie Hebdo (7 janvier), des manifestations spontanées s’étaient organisées dans la plupart des villes et des villages de la région. A Metz devant l’hôtel de ville ou encore sur la Place Stanislas, des dizaines de milliers de personnes déposaient des roses et des bougies en hommage aux victimes.
Un an après les attentats contre Charlie Hebdo, près de trois quart des Français déclarent toujours «Je suis Charlie» (76% -1 pt), selon un sondage BVA pour I-TELE et Orange publié samedi. Sur le plan politique, 90% des sympathisants de la gauche déclarent «Je suis Charlie» (et 92% chez les sympathisants du Parti socialiste) contre 67% chez les sympathisants de la droite (62% chez ceux des Républicains) et 64% chez les sympathisants du Front national.
A Nancy, un magazine hommage un an après les attentats
#Edition : un an après les #attentats de Paris, la Ville de #Nancy sort un hors-série Hommage pic.twitter.com/aDlCr0HZsf
— Laurent Hénart (@LaurentHenart) 11 Janvier 2016
La ville de Nancy a présenté ce lundi 11 janvier, un an jour pour jour après la manifestation, un magazine municipal hors-série consacré exclusivement aux événements. Ce magazine de 24 pages sera distribué dans les boîtes aux lettres des nancéiens dans la semaine, a annoncé la municipalité.
Plusieurs artistes tous liés à Nancy, Charlélie Couture, Philippe Claudel, Yann Lindingre, Rémy Malingrëy ont participé à sa réalisation..., des témoignages de nombreux jeunes du Conseil Nancéien de la jeunesse et de l'IUT Charlemagne, et tant de messages d'anonymes glissés, dans une douleur partagée, dans le livre d'Or mis à leur disposition. Des textes, des illustrations, qui «rendent hommage et redonnent de l'espoir» explique la ville.
"En 2015, nous avons retrouvé l'amour du drapeau français, De cette année, il faut retenir des gestes, des minutes de silence sous un ciel gris, l'envie de prendre la main de quelqu'un qu'on ne connaît pas mais qui partage un même sentiment. Il faut que la marche engagée le 11 janvier ne s'arrête jamais..." avait assuré Laurent Hénart , maire (UDI) de Nancy lors de ses vœux début janvier
"Sur les pavés immaculés de lumière de cette place Stanislas, écrivons tous ensemble le mot liberté. En cet automne sanglant, pensons à tous les innocents qui sont partis injustement et faisons de ce siècle un nouveau siècle des lumières. Non à l'obscurantisme. Oui à la vie" peut-on lire dans ce magazine hors-série.
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