Le département de Meurthe-et-Moselle veut relancer le projet de gare TGV à Vandières
Le projet de gare TGV d’interconnexion avec le réseau TER de Vandières (Meurthe-et-Moselle) pourrait être prochainement relancé. Le président (PS) du département fait pression sur celui de la nouvelle région Grand-Est. Le projet avait été abandonné par l’ex-président de la région Lorraine.
Mathieu Klein, président (PS) du département de Meurthe-et-Moselle a annoncé ce mardi vouloir officiellement relancer le projet de gare TGV-TER de Vandières situé à une trentaine de kilomètres au nord de Nancy, abandonné par l’ex-région Lorraine à l’issue d’une consultation de la population qui n’a pas remporté d’adhésion des électeurs. Le président du département va soumettre le 4 février la relance du projet à Philippe Richert (Les Républicains) élu à la tête de l’Alsace-Champagne-Ardenne début janvier.
"La Lorraine ne peut pas être le cul de sac ferroviaire de la nouvelle région. L’Alsace et la Champagne-Ardenne ont chacune une gare TGV connectée à leur réseau régional. La gare de Vandières doit être un dossier prioritaire. Son financement est assuré et des travaux d’aménagement ont déjà été engagés à hauteur de plus de 20 millions d’euros" plaide M. Klein qui a rendez-vous début février à Strasbourg avec le nouveau président de région. "Cette gare a un intérêt général au-delà des clivages politiques et territoriaux " assure le seul président socialiste des 10 départements du Grand-Est.
La Lorraine ne peut pas être un cul de sac
L’ex-président PS de la région Lorraine, Jean-Pierre Masseret, avait annoncé que le projet controversé d'une nouvelle gare TGV ne pouvait "pas être engagé" après la victoire du "non" lors d'une consultation publique régionale le 1er février 2015. "Les Lorrains ont dit majoritairement non à Vandières, point final. Cela ne peut pas se discuter en démocratie", avait déclaré M. Masseret à la presse à l'issue d'une séance plénière du conseil régional consacrée à l'analyse de la consultation publique. Celle-ci avait très faiblement mobilisé les quelque 1,6 millions de Lorrains inscrits sur les listes électorales, avec plus de 90% d'abstention. Parmi les votants, 58,57% s'étaient exprimés contre la nouvelle gare, située à moins de 20 km d'une autre gare TGV à Louvigny (Moselle).
L'actuelle gare Lorraine TGV à Louvigny (Moselle) accueille 600 000 passagers par an.
Conscient de l’hostilité d’une partie de l’opinion à ce projet d’une nouvelle gare, M. Klein assure que "le contexte a changé avec la création de la nouvelle région. La Lorraine va réellement être isolée" regrette-t-il. "Il faut dépolitiser le débat, 2016 est une année sans élections, profitons-en" assure le président de la Meurthe-et-Moselle qui compte bien convaincre une partie de la droite et du centre hostile au projet. Les maires de Nancy, d’Epinal, de Metz, Thionville, les présidents de départements de Moselle ou de Meuse craignent que leur ville ne soit plus desservie par le TGV au profit de la future desserte de Vandières.
Dès 2000, les collectivités lorraines et l'Etat s'étaient engagés à prévoir une gare TGV à Vandières, petite commune entre Metz et Nancy, à l'endroit où le réseau TER croise aujourd'hui la ligne LGV Est. Cependant en raison de contraintes techniques sur ce site, liées notamment au relief et à l'urbanisation, la création d'une gare TGV temporaire à Louvigny, en rase campagne, avait été décidée auparavant pour être dans les délais de la mise en service du premier tronçon de la LGV Est en 2007.
Philippe Richert laisse la porte ouverte
Bien qu'uniquement accessible par la route, la gare de Louvigny, qui a coûté près de 63 millions d'euros selon la Cour des comptes, rencontre aujourd'hui un certain succès, dépassant ses objectifs initiaux avec plus de 600.000 voyageurs par an. Vieille promesse électorale de M. Masseret, le projet de construire Vandières avait été relancé en octobre dernier, l'Etat ayant donné son feu vert à son financement via les recettes de la taxe régionale sur les carburants (TICPE) à hauteur de 120 millions d'euros.
Mais les anti-Vandières redoutaient une facture réelle beaucoup plus élevée, notamment en raison des aménagements routiers à réaliser et de la reconversion incertaine de Louvigny en gare de fret à grande vitesse. A cela, Mathieu Klein répond que si on veut "relier la gare de Louvigny au réseau TER c’est plus d’un milliard d’euros" fustige-t-il. "La gare d’interconnexion de Vandières c’est plus de voyageurs potentiels reliés à la grande vitesse (…) c’est une meilleure liaison vers les deux autres régions avec lesquelles nous avons fusionné et le reste de la France" défend l’élu local.
Philippe Richert, président du Grand-Est ne serait pas hostile à une prorogation de la déclaration d’utilité publique (DUP) du projet de la gare de Vandières qui prend fin en mai. "Un bon signal" pour Mathieu Klein. Interrogé pendant la campagne par LORACTU.fr sur la gare TGV de Vandières, Philippe Richert avait plus ou moins écarté ce dossier. Assurant qu’une consultation populaire avait rejeté le projet jadis porté par Jean-Pierre Masseret, il n’était pas de bon ton de le réaliser quelques mois après ce rejet. Conscient que le contexte politique a changé, élu grâce à la gauche, Philippe Richert va peut-être changer d’avis. Au lendemain de son élection, M. Richert promet de se pencher sur le dossier sans toutefois assurer qu’il fera Vandières. Reste à obtenir un large consensus dans la région.
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