Le président du Grand-Est ne rejette pas le projet de gare TGV à Vandières
Philippe Richert, président (Les Républicains) étudie de près le projet de la gare TER/ TGV d’interconnexion à Vandières (Meurthe-et-Moselle) qui n’a toujours pas vu le jour. Dossier politique sensible et enterré par l’ancienne majorité socialiste, c’est finalement la droite qui l’a combattu qui pourrait bien le «relancer».
Les résultats des régionales a bien rebattu les cartes du paysage politique dans le Grand-Est. Une élection qui pourrait bien avoir des conséquences concrètes sur un vieux dossier qui a longtemps divisé droite et gauche en Lorraine : le projet de gare TER/ TGV d’interconnexion à Vandières, en Meurthe-et-Moselle, au nord de Nancy à une vingtaine de kilomètres seulement de la gare Lorraine TGV à Louvigny (Moselle) qui est censée être «provisoire».
Le président de la région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne a demandé la prolongation de la Déclaration d’utilité publique (DUP) du projet de gare TGV de Vandières qui prend fin en mars 2016. Si cette DUP n’est pas prolongée, le projet pourrait bien être juridiquement enterré. En prolongeant cette déclaration d’utilité publique, M. Richert ouvre la porte au projet et veut laisser «le temps de la réflexion» sans prendre position pour ou contre la construction de cette gare.
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Mathieu Klein, président (PS) de Meurthe-et-Moselle plaide de nouveau depuis la victoire de la droite aux régionales pour la relance du projet. Le président du département qui devrait accueillir cette gare sur son territoire assure que la «Lorraine ne peut pas rester le seul territoire de la nouvelle région sans gare interconnectée TER-TGV. C’est le cas pour Champagne-TGV et Strasbourg. La Lorraine ne doit pas devenir un cul de sac.
Conscient de l’hostilité d’une partie de l’opinion à ce projet d’une nouvelle gare, M. Klein assure que "le contexte a changé avec la création de la nouvelle région. La Lorraine va réellement être isolée" regrette-t-il. "Il faut dépolitiser le débat, 2016 est une année sans élections, profitons-en" assure le président de la Meurthe-et-Moselle qui compte bien convaincre une partie de la droite et du centre hostile au projet. Les maires de Nancy, d’Epinal, de Metz, Thionville, les présidents de départements de Moselle ou de Meuse craignent que leur ville ne soit plus desservie par le TGV au profit de la future desserte de Vandières.
Les lignes politiques bougent après les régionales
Dès 2000, les collectivités lorraines et l'Etat s'étaient engagés à prévoir une gare TGV à Vandières, petite commune entre Metz et Nancy, à l'endroit où le réseau TER croise aujourd'hui la ligne LGV Est. Cependant en raison de contraintes techniques sur ce site, liées notamment au relief et à l'urbanisation, la création d'une gare TGV temporaire à Louvigny, en rase campagne, avait été décidée auparavant pour être dans les délais de la mise en service du premier tronçon de la LGV Est en 2007.
Bien qu'uniquement accessible par la route, la gare de Louvigny, qui a coûté près de 63 millions d'euros selon la Cour des comptes, rencontre aujourd'hui un certain succès, dépassant ses objectifs initiaux avec plus de 600.000 voyageurs par an. Vieille promesse électorale de M. Masseret, le projet de construire Vandières avait été relancé en octobre dernier, l'Etat ayant donné son feu vert à son financement via les recettes de la taxe régionale sur les carburants (TICPE) à hauteur de 120 millions d'euros.
Hénart (maire de Nancy) n’est plus opposé au projet
Le maire (UDI) de Nancy (Meurthe-et-Moselle) qui avait milité contre Vandières se montre finalement plus ouvert. Ce lundi Laurent Hénart a assuré durant un conseil municipal vouloir «dépasser les clivages politiques» sur le dossier de cette gare TGV. «Ce n’est pas une fin de non recevoir mais il y a des priorités» a précisé le maire. «La première priorité c’est l’axe nord-sud. Il faut s’assurer que nous restons dans un corridor nord-sud» plaide M. Hénart. «Il faut laisser du temps au temps» sur le dossier de Vandières, «Philippe Richert a eu raison de prolonger la déclaration d’utilité publique (UDP)».
Selon l’entourage de M. Hénart, la priorité absolue de la région doit «être «d’améliorer les lignes vers le sud. Les temps de parcours vers Dijon et Lyon doivent être réduits». «La porte n’est pas fermée sur Vandières, il ne s’agit pas d’une opposition totale sur Vandières» poursuit-on autour du maire de Nancy qui avait pourtant activement bataillé contre Vandières en février 2015, il y a un an. «L’intérêt général doit primer» a conclut le maire de la ville. Assurément, la campagne des régionales qui a rapproché droite et gauche contre le FN dans le Grand-Est s’illustre déjà dans les grands dossiers.
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