EXCLUSIF. Fusillade mortelle de Nancy: les proches de la victime veulent comprendre
Un homme a été abattu de plusieurs balles en pleine rue ce samedi matin à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Trois suspects en fuite sont activement recherchés. En fin d’après-midi, des proches se sont rendus sur les lieux afin de déposer des roses et se recueillir.
Après le travail de la police scientifique qui est restée sur les lieux jusqu’à 16H ce samedi après-midi, moins d’une dizaine de proches se sont recueillis pour rendre hommage au jeune homme tué par balles dans la matinée, a-t-on constaté sur place. Des roses ont été posées d’abord sur la façade d’une maison touchée par des tirs lors de la fusillade puis autour d’un arbre dans le petit parc voisin.
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Un voisin a en effet demandé à la famille de ne pas poser de fleurs sur la façade de son immeuble car "c’est chez lui" et qu’il "ne veut pas faire partie de cette affaire". "C’est comme si j’étais lié directement aux faits" a-t-il regretté, demandant aux proches dans un contexte tendu de se recueillir ailleurs. "On n’est pas des passants mais des proches en deuil, pas des curieux" a répondu l’une des proches de la victime âgée de 35 ans et père de deux enfants. Le parquet n’a pas encore confirmé l’âge et l’identité de la victime et devrait faire d’avantage de commentaires lors d’une conférence de presse ce lundi. A l’issue d’une discussion plus apaisée, le riverain est rentré chez lui et des roses blanches ont été accrochées à un arbre du parc de la Croix de Bourgogne.
La police scientifique sur les lieux de la fusillade, samedi 30 avril. (PHOTO: LORACTU.fr)
"C’était un homme bien, un homme gentil" a assuré une amie qui a refusé de dire si ce père de famille était connu des services de police ou de la justice. Effondrée, une très proche n’a pas de mots pour décrire sa colère et sa tristesse, se contentant de dire qu’elle "veut comprendre". "Au pire, il prendront 8 ans ! " s’agace-t-elle, en larmes. "Comment peut-on tuer comme ça ? Se réveiller un matin et aller abattre un homme ? ". L’homme, père de deux jumeaux qui vivait à Nancy et "travaillait dans l’immobilier" selon ses proches rénovait un appartement qu’il venait d’acheter dans le quartier.
Selon un autre témoin qui a vu la scène, la victime "travaillait sur un chantier dans le quartier".
- Un riverain refuse que la famille se recueille devant chez lui -
Un autre témoin, interrogé par LORACTU.fr a vu toute la scène depuis sa fenêtre. "J’étais en train de petit-déjeuner avec mon épouse quand j’ai entendu ce que je pensais être des pétards" assure-t-il. Quand il ouvre sa fenêtre, la victime est déjà couchée au sol sur le bitume. Là, deux hommes cagoulés ont chacun une petite arme de poing dans la main et tirent "à bout portant". "C’est une exécution en règle. Quand il était pare-terre, ils continuaient à tirer. C’était des coups en continu. Tant qu’il bougeait, ils lui tiraient dessus" a poursuivi ce riverain. Après avoir abattu ce jeune homme, ils ont couru vers un petit utilitaire blanc de type Kangoo, selon lui, avec un autre homme à bord qui conduisait le véhicule.
Outre une vingtaine de douilles retrouvées au sol sur le trottoir et dans la rue, on notait plusieurs impacts de balles sur une voiture stationnée et sur une porte de garage. Sur le mur du petit immeuble situé à l’angle de la rue de la fusillade, un tag noir « TUE» avait visiblement été inscrit après le départ des policiers.
Le corps de la victime gisait sur la route enveloppé dans un drap blanc, samedi matin, dans l'attente du médecin légiste.
(PHOTO: LORACTU.fr)
"Aucune piste n'est privilégiée" mais les enquêteurs pensent que la victime n'a pas été visée de manière "fortuite", a dit aux journalistes le vice-procureur Michel-Simon Journo. Selon un témoignage recueilli par l'AFP, les faits ont eu lieu vers 9h20, dans ce quartier réputé calme proche du centre, à quelques centaines de mètres de la gare de Nancy. "J'ai entendu des détonations. J'ai vu deux hommes grands et fins, cagoulés, qui tiraient sur un autre, au niveau du passage piétons. Il s'est écroulé", a raconté une femme qui a assisté à la scène, depuis le salon d'esthéticienne tout proche où elle travaille. "Il n'y a eu aucun cri, aucune parole d'échangée", a-t-elle ajouté. A LORACTU.fr, elle a précisé que les deux tireurs "n’étaient pas dans un état d’agitation".
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Selon cette femme, les assaillants sont ensuite montés dans une camionnette blanche, et ont pris la fuite. Le parquet - qui s'est refusé à tout autre commentaire d'ici lundi, notamment sur l'identité de la victime - a évoqué trois suspects, mais selon les témoins, seuls deux hommes auraient ouvert le feu.
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