A Nancy, une gay-pride sur fond de progression de "l’homophobie du quotidien"

Nancy - 04/06/2016 11h51
Lu 20 619 fois -   LORACTU.fr La Rédaction
A Nancy, une gay-pride sur fond de progression de "l’homophobie du quotidien"
Société
Photo : Arnaud Scherer/ LORACTU.fr

Les organisateurs de la gay-pride de Nancy espèrent passer entre les gouttes ce samedi après-midi. Une manifestation festive mais aussi militante de défense des droits des LGBT (personnes lesbiennes, gays, bis et transsexuels) sur fond de progression de l’homophobie en France.

La pluie pourrait être l’invitée indésirable de cette gay-pride nancéienne organisée dans les rues de la ville ce samedi après-midi. Un autre invité indésirable poursuit les organisateurs, partout ailleurs en France d’ailleurs, la progression latente de l’homophobie du quotidien depuis l’adoption en 2013 du mariage et de l’adoption du mariage homosexuel. Ce samedi après-midi la «marche des fiertés» est organisée par Équinoxe Nancy, avec plusieurs associations  partenaires du Centre LGBT Lorraine-Sud,  notamment l’Association Nationale Transgenre (ANT) et les étudiant-e-s LGBT de Spoutnik Nancy. En marge et non invités à l’organisation la Maison LGBT du Kreuji, marquant de nouveau les divisions au sein des associations LGBT de la cité ducale.

Parmi les revendications, les associations réclament plusieurs «avancées» à l’exécutif parmi lesquels l’application du mariage républicain dans toutes les mairies et pour tous les couples binationaux, l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, le changement d’état civil libre et gratuit, en mairie, pour les personnes transgenres et la réintégration des homosexuels et bisexuels masculins dans le circuit transfusionnel aux mêmes conditions que les autres donneurs. Pour ces associations, marquées à gauche, le gouvernement de M. Valls n’a pas été assez loin en actant en 2013 le mariage et l’adoption pour les couples de même sexe.

Toutefois, le chef du gouvernement avait rejeté les demandes des associations LGBT notamment l’ouverture de la PMA déchirant ouvertement la gauche. En 2014, M. Valls avait qualifié la PMA de «pratique intolérable de commercialisation des êtres humains et de marchandisation du corps des femmes» dans un entretien au quotidien catholique La Croix. Un avis qui a changé puisqu’en 2011, alors candidat à la primaire du PS, Manuel Valls avait assuré que «si celle-ci est maîtrisée, elle est acceptable, donc j’y suis favorable» dans une interview au magazine gay Têtu.

- Alerte sur l'homophobie touchant les mineurs -

Outre le côté festif et revendicateur de la marche des fiertés, les associations s’inquiètent toujours de la progression des actes homophobes «du quotidien» en France. Le 20e rapport de l’association SOS homophobie publié en mai 2016 constate un retour à la situation d’avant 2013, mais appelle à rester vigilant face à une persistance de l’homophobie au quotidien.

En 2015, le chiffre a baissé de 40 % par rapport à 2014, avec «seulement» 1 318 témoignages provenant de personnes lesbiennes, gays, bi et trans. C’est loin de la situation de 2013, où trois fois plus de signalements avaient été recensés.  Le niveau «reste élevé et préoccupant» et atteste d’une «homophobie ordinaire» s’alarme SOS Homophobie. «Le nombre de témoignages reçus diminue par rapport aux trois années précédentes et nous replace dans la proportion des chiffres de 2006 à 2011, attestant d’une homophobie et d’une transphobie durablement installées».

Les insultes proférées sur Internet et les réseaux sociaux sont passées de 40 % de l’ensemble des cas à 20 % en 2015, grâce à une absence des sujets dans les médias et le débat politique par rapport à 2013, année de l’adoption de la loi Taubira. Elles sont toutefois peu à peu remplacées par les violences de la vie quotidienne, qui rassemblent 60 % des cas signalés. Une situation bien plus grave pour SOS Homophobie qui s’alarme de l’homophobie du quotidien au travail, à l’école ou dans le cercle familial. Autre constat qui ne rassure pas les associations : 69 % des témoignages recensés concernent des mineurs, contre 36 % en 2014.


La gay pride de Nancy quant à elle défilera dans les artères du centre-ville, arrivée prévue vers 17H sur la Place Charles III. 

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