A Nancy, Emmanuel Macron à l’épreuve de sa popularité en berne

Nancy - 09/06/2016 15h58 - mis à jour le 10/06/2016 10h24
Lu 12 743 fois -   LORACTU.fr La Rédaction
A Nancy, Emmanuel Macron à l’épreuve de sa popularité en berne
Politique
Emmanuel Macron avec une sympathisante de son mouvement "En Marche" à Nancy (Meurthe-et-Moselle), vendredi 10 juin 2016. (PHOTO: LORACTU.fr)

Si l’ultra-médiatique ministre de l’Economie n’est pas encore au niveau de ses deux patrons, François Hollande et Manuel Valls, il commence à enregistrer une première baisse de popularité après des sorties controversées. A Nancy (Meurthe-et-Moselle), Emmanuel Macron va tenter de se concentrer sur le fond.

Le plus populaire ministre du gouvernement Valls est attendu vendredi matin pour un déplacement express à Nancy (Meurthe-et-Moselle) afin d’inaugurer un forum consacré aux matériaux. Un événement qui réunit de nombreuses entreprises qui se veut le «Davos» des matériaux, ouvert depuis jeudi 9 juin. M. Macron, dont la côte de popularité commence à dévisser dans l’opinion, va tenter de se concentrer sur le fond en réservant ses deux heures au forum économique où il prendra la parole.

L’édition 2016 est consacrée «à promouvoir une utilisation des matériaux plus rationnelle et respectueuse de l’environnement, tout en continuant à offrir aux consommateurs des produits de qualité et à des prix raisonnables. Le ministre interviendra en séance plénière» présidée par le PDG d’Areva, Philippe Varin (ex-PSA). L’homme qui a lancé «En Marché !», son mouvement politique en avril dernier va d’abord rencontrer des élus locaux et des parlementaires à la préfecture puis prendre la parole devant les participants du forum. Après son allocution où chaque mot sera scalpé et analysé par la presse nationale, M. Macron échangera brièvement avec les participants du salon où le ministre mettra à l’épreuve sa popularité largement acquise dans les milieux économiques. Dans l’après-midi, il est attendu en Saône-et-Loire.

- A Nancy pour un forum économique sur les matériaux -

Depuis plusieurs mois, le ministre enchaîne les coups d’éclats, les déclarations fracassantes et les recadrages de l’Elysée et de Matignon à tel point que s’est installé une rivalité difficile à cacher lui et Manuel Valls qui bat des records d’impopularité après deux ans de gouvernance. Mais le ministre den l’Economie n’échappe pas à la spirale infernale des sondages. Selon une dernière enquête Ifop pour Le Figaro Magazine, 57% des personnes interrogées le trouvent "compétent" et 54% "sympathique". Une chute respectivement de 6 et 9 points par rapport au mois d'avril. Seuls 33% des Français qualifient le ministre de l'Économie de "proche de leurs préoccupations", contre 40% il y a deux mois. La proportion de sondés qui le pensent "capable de rassembler" est tombée de 45% à 36%.

Le ministre également chargé du Numérique et de l’Industrie paie cher ses dernières sorties polémiques. Outre les jets d’œuf dont il a été la cible pendant la visite d’un bureau de La Poste à Montreuil, M. Macron est aussi touché par l’affaire du «costard». Vendredi 27 mai, alors qu'il effectue une visite à Lunel, dans l'Hérault, le patron de Bercy a un accrochage avec plusieurs militants hostiles à la loi Travail. L'un d'entre eux fait une remarque sur le fait qu'il ne peut pas s'offrir un "costard" aussi onéreux que celui du ministre. Et ce dernier de répondre vivement : "Vous n'allez pas me faire peur avec votre t-shirt. La meilleure façon de se payer un costard, c'est de travailler." La petite phrase ne passe pas inaperçue et casse l’image de proximité du ministre, taxé de mépris de classe. Il avait déjà défrayé la chronique en qualifiant des ouvriers de l’usine Gad d’illettrées avant de s’excuser publiquement à l’Assemblée nationale.

- Un Français sur deux souhaite sa démission -

Les dernières révélations de presse sur la sous-estimation de son patrimoine qui va l’obliger à payer l’Impôt sur la Fortune (ISF) qu’il veut supprimer n’ont pas aidé le ministre de l’Economie à redorer son blason auprès des Français. Par ailleurs, le patron du paquebot Bercy où il doit cohabiter avec Michel Sapin, très proche de Hollande, est souvent taxer d’être trop libéral et à droite. De fait, 53% des sympathisants Les Républicains trouvent le patron de Bercy "capable de rassembler les Français", un chiffre stable entre avril et juin. En revanche, ils ne sont que 36% des sympathisants PS à penser la même chose, en chute de 23 points sur la période. De même, 55% des sympathisants de droite le jugent "proche des préoccupations des Français", contre seulement 30% des sympathisants de gauche. Sur la polémique du costard, l’homme divise là aussi selon les clivages politiques. Si une courte majorité de proches de la gauche (51%) se dit choquée par ses propos, ce n'est le cas que de 28% des sympathisants de droite.

Enfin, celui qui viserait 2017 est toujours dans une situation ambivalente au gouvernement où certains ministres le pressent de clarifier sa position. Certains à droite ou au FN estiment qu’il doit d’ailleurs démissionner s’il souhaite se lancer dans la course à la présidentielle. Selon un sondage Odoxa pour iTELE publié il y a une semaine,  une courte majorité de Français (52%) souhaite la démission du gouvernement.

A Nancy vendredi matin, M. Macron pourrait faire face à un comité d’accueil une nouvelle fois tendu. Selon nos informations, une poignée de militants anti-loi travail, des syndicats mais aussi des personnes engagées contre le site d’enfouissement des déchets de Bure (Meuse) comptent manifester. Dans un contexte social ultra-tendu, le ministre qui reste l’une des personnalités préférées des Français devra cette fois éviter les œufs et les échanges musclés. 

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