"Allez brûler en enfer": la justice relaxe des militants d’extrême droite à Nancy pour une banderole homophobe
Deux militants d’extrême droite ont été relaxés en appel par le Tribunal correctionnel de Nancy (Meurthe-et-Moselle), trois après avoir participé au déploiement d’une banderole ouvertement homophobe en marge d’une gay-pride. «Allez brûler en enfer».
La justice, en appel, n’a pas considéré jeudi que la banderole déployée par plusieurs militants de Lorraine Nationaliste, un groupuscule d’extrême droite, fût une menace de mort ou un appel au meurtre visant les homosexuels. La cour d’appel de Nancy a relaxé deux militants de ce groupe qui ont été condamné en première instance à de la prison avec sursis. Ils avaient fait appel.
En 2014, à l’issue de la marche des fiertés, une banderole avait été déployée par plusieurs militants d’extrême droite sur le toit du parking du centre commercial Saint-Sébastien. «Allez brûler en enfer» note la banderole qui s’adresse ouvertement aux homosexuels qui sont alors rassemblés Place Charles III. L’association Equinoxe Centre LGBT Sud Lorraine avait déposé une plainte et obtenu la condamnation des deux militants d’extrême droite de 22 et 25 ans respectivement contraints à 6 et 8 mois de prison avec sursis mais aussi un stage de citoyenneté.
L’avocate générale, en appel, avait requis les mêmes peines qu’en première instance. Les magistrats ont toutefois estimé que la banderole n’était pas une menace de mort caractérisée ou un appel explicite au meurtre visant les homosexuels.
- "Un signal particulièrement inquiétant" de la justice -
L’association Equinoxe s’est dite «extrêmement choquée du dénouement de cette audience, qui intervient au terme de près de 3 ans de procédure» peut-on lire dans un communiqué public jeudi. Si la défense a invoqué, comme nous l’attendions et à l’image de l’audience en première instance, +un procès fait à des idées politiques qui dérangent+ et +son droit à la liberté d’expression+, nous espérions un message de grande fermeté envoyé par l’institution judiciaire à ce groupe néofasciste extrêmement virulent, dont les sympathisants n’avaient pas hésité à menacer directement l’officier de police qui a mené l’enquête» a dénoncé l’association de défense des droits des personnes LGBT.
«Cette décision judiciaire est un signal particulièrement inquiétant pour les minorités les plus discriminées, qui ne seront pas protégées par la jurisprudence face aux formations les plus radicalisées et les plus haineuses qui sévissent sur le territoire français. Menacer violemment une manifestation festive en faveur de l’égalité des droits relèvera désormais de la liberté d’expression» a regretté l’association.
Le parquet de Nancy peut encore contester la décision de la Cour d’appel et former un pourvoi en Cassation.
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