Alors que Metz prépare son stade en coulisses, Nancy se livre à une véritable bataille politique et juridique. Après un débat animé au Grand Nancy cette semaine, la justice a été saisie par Hervé Féron (maire PS de Tomblaine et député de Meurthe-et-Moselle). Retour sur un dossier sensible.

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Marcel Picot : Féron saisit la justice et accuse André Rossinot 

Le futur stade divise Nancy…

Crédits Photo : ASNL 

L’extension du stade Marcel Picot de Nancy va-t-elle être classée sans suite ? Si l’accord sur les financements de Picot n’est pas vite trouvé, cela semble être une issue possible. En effet sur les travaux coûtent plus cher que les aides allouées actuellement à l'AS Nancy Lorraine, le dossier pourrait être définitivement enterré. Jeudi dernier, le conseil de la Communauté Urbaine du Grand Nancy (CUGN) présidé par André Rossinot a choisi de lancer l’appel à candidature pour le « bail emphytéotique administratif » (BEA) par 52 voix pour, et 22 contre.

Hervé Féron (maire PS de Tomblaine, 54) a annoncé avoir saisi le tribunal. Le député-maire demande aux magistrats de se pencher sur la légalité de la délibération prise par la communauté urbaine le 10 décembre dernier. Vote auquel les élus PS n’avaient pas pris part. Il estime « illégal » le fait que la CUGN ait engagé le dossier de la rénovation-extension du stade en vue de l’Euro 2016 sous réserve qu’une loi soit votée au parlement permette à l’avenir aux collectivités de subventionner et se porter caution dans le cadre d’un bail emphytéotique administratif pourtant interdit. « Or la loi n’est pas rétroactive : ce n’est pas légal » déclare Hervé Féron qui avec une telle initiative peut faire capoter l’ensemble du projet de rénovation de Picot. Selon l’intéressé, « André Rossinot (ndlr. Maire de Nancy et président de la CUGN) a caché à la collectivité que le financement de Picot sera réalisé en partie avec des fonds publics et non pas avec uniquement des investissements privés. ». Par ailleurs il met sérieusement en doute le coût des travaux de Marcel Picot dont le « prix est situé dans une fourchette allant de 60 à 83 millions d’euros alors qu’au Mans on dépense 104 m€ pour un stade neuf similaire. » rajouté l’élu. « La moyenne cette saison est de 12.000 spectateurs : combien sont d’accord pour financer sur leurs impôts l’extension à 32.000 places ? » conclut enfin Hervé Féron qui doute sur la future capacité d’accueil du stade.

Simon Werner (majorité), souhaite recentrer le débat qui fait rage au sein du conseil. « Il faut vraiment trancher sur l’utilisation que nous allons faire du stade ». Michel Dufraisse, délégué auprès du Président aux sports professionnels, au stade Marcel Picot, au Palais des Sports Jean Weille et au Zénith met toute son énergie à le défendre. Le prix ? « Le stade du Havre coûtera : 80 M€ pour 25.000 places, 75 M€ à Valenciennes, nous, nous ne créons que 12.000 places : le prix paraît très cohérent. » indique l’homme qui défend corps et âme son bébé.  La participation de fonds publics ? « Au Mans : 52 M€ sont apportés par le privé, et 52 par les collectivités. » Mais surtout, le vice-président estime qu’il serait ridicule de « ne pas saisir sa chance, alors que ça va nous coûter moins cher en impôt, pour un agrandissement qu’il faudra de toute façon faire un jour. » Reste la question de l’ASNL qui connaît quelques difficultés.

L’ASNL en bas du classement

Jacques Rousselot, président de l’ASNL.

Crédit Photo : ASNL.

C’est non sans rappeler que l’équipe nancéienne est en bas de classement de Ligue 1, l’élite du football français. Quelle sera donc l’utilité de construire un stade pour une équipe à l’avenir très flou. Pour le moment, le club lutte toujours en bas du tableau. En bref, le Grand Nancy lance le BEA  par la voix de son Président mais c'est en fonction de la viabilité du projet qu'il prendra fin 2011 ou début 2012 la décision de l’extension du stade. Pour le moment l’ANSL est le club résident du Stade Marcel Picot, tout comme le FC Metz au Stade St Symphorien, elle ne sera pas forcement candidate à l'exploitation de la structure. Pourquoi ?  Elle peut créer une filiale afin d’exploiter quand même le stade, s'associer à un constructeur voire à un promoteur de spectacles et pourquoi pas laisser la place à un postulant ? Mais Jacques Rousselot (Président de L’ASNL) va-t-il abandonner l’exploitation du stade auquel il est très attaché et dans lequel il a imposé sa marque ? 

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Picot 2012
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