A Florange, les syndicats divisés sur la tenue des engagements d’ArcelorMittal
Les syndicats d’ArcelorMittal sont divisés quant à la tenue des engagements de l’industriel et du président de la République attendu ce lundi sur le site pour la quatrième fois de son quinquennat. Pour la CFDT ou la CFE-CGC, le pacte est respecté. Pas pour FO, Sud ou la CGT.
Le front syndical est particulièrement divisé ce lundi, jour de la visite très attendue du chef de l’Etat venu défendre ses engagements de la campagne présidentielle de 2012 et plus globalement son bilan industriel alors que le quinquennat touche à sa fin/ Venu sur le toit d’une camionnette syndicale en pleine course à la présidentielle, M. Hollande s’était engagé à tout faire pour éviter une fermeture des hauts-fourneaux. Un an plus tard, ils étaient éteints par le géant ArcelorMittal qui s’était toutefois engagé à reclasser les 629 salariés de la filière chaude et à investir 180 millions d’euros d’ici 2017. Si l’industriel et le président de la République affirment que les engagements sont tenus voire leurs objectifs dépassés, tous les syndicats ne sont pas du même avis.
LIRE AUSSI. ArcelorMittal emploie toujours plus de 2 000 personnes sur son site de Florange
Des engagements avancés par ArcelorMittal que confirme le très médiatique Edouard Martin. Celui qui avait porté le combat des salariés sous la bannière de la CFDT assure ce lundi, jour du déplacement de M. Hollande, que «Florange embauche encore ! Son carnet de commande est rempli» a-t-il lancé sur RMC. «Ce jour-là (le jour de son discours sur le toit de la camionnette pendant la campagne de 2012, NDLR) Hollande n’a jamais pris l’engagement d’empêcher Mittal de fermer les hauts-fourneaux. En revanche Jean-Marc Ayrault a bien signé cette promesse. La fermeture des hauts-fourneaux reste une blessure ouverte. Certes, il n’y a pas eu de licenciements, les investissements sont là, mais on est passé de 3000 à 2000 salariés sur le site» assure dans L’Est républicain le député européen PS élu en 2014. Il sera d’ailleurs bien présent aux côtés du chef de l’Etat ce lundi.
Pour le représentant CGT, on n’est pas sur la même longueur d’onde. «Sur les 200 millions d'euros, c'est stipulé dans des documents officiels via la commission de suivi de l'accord entre le gouvernement et le groupe, il n'y a que 53 millions qui ont été investis sur des investissements stratégiques qui permettent de pérenniser notre site» affirme Lionel Burriello, représentant CGT interrogé par Franceinfo: qui a décidé de boycotter la visite de M. Hollande ce jeudi. «Il faut savoir que sur les 629 suppressions d'emplois d'ArcelorMittal, il y a encore certains salariés qui n'ont pas été mutés. Ils sont sur des postes non pérennes» contredit le syndicaliste, en désaccord avec le constat fait par M. Martin.
Le représentant CGT a d’ailleurs confirmé ce week-end sa candidature aux législatives de juin 2017 sous la bannière du rassemblement de Jean-Luc Mélenchon, "la France insoumise".
- La CGT, Sud et FO refusent de voir François Hollande -
Seuls la CFDT et la CFE-CGC ont accepté de rencontrer le président de la République ce lundi. Les deux syndicats avaient signé l’accord de décembre 2012 entre le gouvernement et Mittal. Dans l’entourage du chef de l’Etat on minimise l’absence autour de la table de la CGT, de FO ou de Sud qui ne représenteraient que 30% des salariés, 70% pour les deux autres principaux syndicats.
Hollande à Florange pour défendre son bilan industriel, attendu de pied ferme par les syndicats
«Je constate qu'on a perdu 1.000 emplois directs et indirects», a déploré Walter Brocoli, ancien syndicalisteForce Ouvrière de Florange et aujourd'hui conseiller régional MoDem, sur RTL. «On a aussi perdu le projet du haut fourneau écologique qui devait être payé en grande partie par l'Europe et ce, à la suite de la décision de François Hollande. Quant aux 180 millions d'euros d'investissement, ils n'ont servi qu'à une remise à niveau des outils et à de l'entretien courant, ce n'est pas ce que j'appelle de l'investissement», poursuit l'ancien syndicaliste.
Ce lundi, à l’entrée du site ArcelorMittal de Florange, plusieurs militants CGT étaient présents pour y distribuer des tracts et manifester. L’occasion pour eux de dénoncer les promesses non tenues de François Hollande et de l’industriel qu’ils ont accusé durant une conférence de presse d’avoir supprimé 10 000 emplois industriels ces dix dernières années, soit 1 000 emplois en moins chaque année. Hollande vient à Florange pour "redorer le blason de sa politique industrielle", a aussi accusé la CGT.
1 Commentaire