A Hayange, la crise demeure entre le FN et le Secours Populaire
Le conflit qui oppose le maire FNJ d’Hayange (Moselle) et le Secours Populaire ne connaît pas de trêve de Noël. Mardi, le président national de l’association et Valérie Trierweiler sont venus distribuer des jouets aux enfants et soutenir des bénévoles éprouvés.
Le maire FN Fabien Engelmann et le Secours Populaire d’Hayange continuent de s’opposer sur fond de conflit politique intense dans une ville secouée depuis la victoire du parti frontiste en mars 2014. Le conflit ouvert notamment par l’élu du parti de Marine Le Pen est devenu symbolique et devient notamment pour la gauche un passage obligé. En octobre dernier, le candidat à la primaire Arnaud Montebourg était venu soutenir les bénévoles qui occupent désormais un local sans chauffage et sans électricité.
En juillet dernier, la missive du maire d’Hayange est reçue par les bénévoles de l’antenne locale de l’association caritative. Le message est clair: ils doivent quitter rapidement le local mis à disposition gratuitement par la mairie car la directrice de l’antenne du Secours Populaire est accusée par l’élue de «faire de la politique». Anne Duflot-Allievi, la présidente du comité local de l'association caritative qui aide plus de 750 personnes par mois a critiqué à plusieurs reprises notamment dans Libération la politique de M. Engelmann, ce qui a fortement déplu au maire FN. M. Engelmann avait indiqué qu'outre ces questions de bail, iln reprochait aux responsables du Secours Populaire de Hayange de faire "de la propagande promigrants toute l'année" et d'utiliser «l'image du Secours Populaire pour faire de la politique».
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Fin septembre, le Secours Populaire a refusé de rendre les clés à l’huissier de justice envoyé par la mairie FN. En représailles, Fabien Engelmann a décidé de couper l’électricité et le chauffage faisant perdre de nombreuses victuailles à l’association qui continue malgré les conditions difficiles sa collecte et sa distribution. L’occasion pour le président national du Secours Populaire de venir en personnage constater la situation délicate de ces bénévoles mardi 20 décembre. Pour elle, la «haine du Front national» a et a «voulu priver les enfants» de Noël.
- Valérie Trierweiler distribue des jouets aux enfants -
Bons baisers de Hayange. La solidarité plus forte que la haine du FN. @SecoursPop pic.twitter.com/QpTVbhSVZl
— Valerie Trierweiler (@valtrier) 20 décembre 2016
La bataille entre les défenseurs du Secours Populaire et le FN s’est également matérialisée par l’enseigne de l’association plusieurs fois retirée par la municipalité. Lundi, des militants qui défendent l’action ont tenté de remettre l’enseigne en place mais sans succès. Prévenue, la ville a envoyé la police municipale et la police nationale tandis que M. Engelmann envisage de déposer une plainte pour «dégradation de biens publics». Quant à la présence de l’ex-compagne de M. Hollande dans sa ville, Fabien Engelmann a jugé que l’opération visait à «lui faire de la publicité» malgré elle.
«Si donner à manger à des réfugiés, c'est politique, alors oui peut-être ! Mais je vous assure que non, le Secours populaire ne fait pas de politique» se défend Marie-Françoise Thull, présidente du Secours populaire de Moselle. «Qu'il y ait des personnes engagées politiquement dans nos équipes, pourquoi pas, s'explique Marie-Françoise Thull. Mais quand elles sont à l'association, elles font leur travail d'humanitaire. Ce n'est pas un travail politique» a-t-elle assuré.
Le conflit a débuté il y a un an lors du dernier Noël. Le maire avait organisé un goûter pour les enfants qui n’était pas ouvert aux «gamins de réfugiés, exclusivement à ceux qui touchent les minimas sociaux» assure le Secours Populaire. Une initiative dénoncée dans la presse par Anne Duflot-Allievi qui a fortement agacé M. Engelmann. Le soutien de l’association anti-FN «Hayange en résistance» n’a pas arrangé les relations entre les deux parties.
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