Epinal: 15 et 18 ans de réclusion pour deux pères qui avaient violé la fille de l'un d'eux
Le verdict du procès de l’horreur qui s’est ouvert cette semaine dans les Vosges est tombé vendredi soir. Un couple et un père de famille sont accusés d’avoir échangé leurs enfants pour les violer dans le cadre de relations sexuelles échangistes entre adultes.
Deux pères de famille, qui s'étaient rencontrés sur un site échangiste, ont été condamnés vendredi soir à Epinal à 15 et 18 ans de réclusion criminelle pour avoir violé la fille de l'un d'entre eux, alors âgée de cinq ans.
Au terme de quatre jours d'audience, la cour d'assises des Vosges a infligé la peine la plus lourde à un ambulancier de 40 ans, à qui la petite victime avait été "proposée" par son père, en "échange" d'un rapport sexuel avec sa femme. Le père de la fillette, un ébéniste divorcé de 37 ans domicilié en Charente, a été condamné pour "complicité" de ce viol, mais également pour avoir violé lui-même sa fille aînée, ainsi que pour avoir agressé sexuellement sa cadette, âgée de 18 mois.
L'ambulancier, domicilié dans les Vosges, a par ailleurs été condamné pour des agressions sexuelles sur ses deux fils, alors âgés de 8 et 11 ans, et dont l'un est handicapé. Des faits également perpétrés par leur mère - qui comparaissait aux côtés de son mari et de leur partenaire sexuel -, ce qui lui a valu cinq ans de prison, assortis d'un suivi socio-judiciaire de cinq ans.
"La mère de famille victime du syndrome de l'otage"
Le parquet avait souligné que cette femme de 37 ans, auxiliaire de vie de profession, souffrait d'une "syndrome de l'otage", et qu'elle "était tombée amoureuse de son geôlier au point d'en oublier le tabou de l'inceste", ce qui avait "altéré son discernement". Les trois accusés ont également été condamnés pour détention d'images à caractère pédo-pornographiques.
Les deux hommes, contre qui le parquet avait requis la même peine de 18 ans de réclusion, ont été déchus de leur autorité parentale. La cour d'assises a assorti leur peine d'un suivi socio-judiciaire de 7 ans pour le Charentais, et 10 ans pour le Vosgien.
Les faits ont eu lieu en 2012, à Eloyes (Vosges) au domicile du couple, et à Confolens (Charente), chez leur partenaire. En septembre 2012, le Vosgien avait confié son attirance pour les mineurs au cours d'une discussion sur un site internet échangiste. L'administrateur et un usager du site avaient alerté la gendarmerie à l'issue de cette conversation, ce qui avait permis l'ouverture d'une enquête.
Lors du procès, le père de famille vosgien "a reconnu les faits et n'a pas cherché à se cacher derrière des explications vaseuses", a plaidé son avocate, Me Adeline Marchetti. Il a été pris dans une "dynamique de groupe", a expliqué son autre avocate, Me Laurence Bourdeaux. Quant au Charentais, il "a conscience de la souffrance qu'il a infligée", a dit son défenseur Me Rémi Stephan, décrivant un homme "récupérable", qui a "identifié ses démons et cherche à les combattre".
(Avec AFP)
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