Agriculteurs en colère : nouvelles actions en Alsace et en Lorraine

Economie

Des agriculteurs en colère brûlent des pneus sur une place de Lunéville (Meurthe-et-Moselle), vendredi 5 février 2016. (PHOTO : DR/ Facebook Info Radar Meurthe et Moselle)

Plusieurs dizaines d’agriculteurs ont manifesté dans le département des Vosges vendredi matin, à Remiremont et à Epinal pour dire leur agacement de la baisse du prix du lait. Dans la première ville, les agriculteurs en colère se sont mobilisés contre la grande distribution tandis que dans la seconde, une rencontre se tenait entre les Jeunes Agriculteurs du département et le sénateur (PS) Jackie Pierre.

A Nancy (Meurthe-et-Moselle), plusieurs agriculteurs du département ont bloqué la cité administrative au centre-ville dans le quartier où se situent la préfecture ou encore la mairie, en bordure de la Place Stanislas. La FDSEA départementale empêche les usagers d’entrer dans le bâtiment public. Une trentaine de personnes sont sur place, selon nos constatations. Les agriculteurs se mobilisaient cette fois contre les normes agacées par leur empilement. Les charges trop importantes, la fiscalité ou les aides européennes sont aussi au cœur de l’agacement des professionnels du secteur. L’Agence de service et de paiement en charge de la distribution des aides européennes, située dans la Tour Tiers dans le quartier gare, a également été la cible des paysans.

En Moselle, une vingtaine de tracteurs ont tenté de bloquer l’entrée de Château-Salins où le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve effectuait un déplacement en début d’après-midi. Les agriculteurs ont tenté d’interpeller le ministre. La gendarmerie a d'abord bloqué l’accès à la ville et a empêché les manifestants d’approcher me convoi ministériel. Finalement, le ministre a rencontré des représentants des agriculteurs avant d'inaugurer la maison de l'Etat de Château-Salins. 

Les représentants de la grande distribution avaient été reçus lundi par Manuel Valls, déjà en compagnie des ministres de l’Agriculture et de l’Économie, alors que les négociations annuelles entre la grande distribution et ses fournisseurs battent leur plein.

Des annonces d’Hollande pas assez satisfaisantes

A cette occasion Emmanuel Macron avait insisté sur l’importance des négociations tripartites. «Il faut que les distributeurs, les industriels et les producteurs puissent se mettre autour de la table», avait-il déclaré. Ce sera chose faite ce soir avec une réunion qui doit également être un signe d’apaisement envers des agriculteurs à bout, qui ont multiplié les actions dans la nuit de jeudi à vendredi, après l’annonce du remaniement.

En Alsace, les actions des agriculteurs se concentraient vendredi matin aux abords des zones d’activités commerciales, à l’appel de la FDSEA du Bas-Rhin. «Une des questions, c’est celle de la répartition des marges, c’est pour ça qu’on est dans une zone commerciale aujourd’hui», a déclaré le président de la FDSEA 67 Franck Sander qui participait à une action à Vendenheim, au nord de Strasbourg.

«Le premier ministre va annoncer avant le 17 février une nouvelle baisse des cotisations sociales pour l'ensemble des agriculteurs», a affirmé François Hollande jeudi soir au 20H de TF1 et de France 2. Le président a promis que les choses allaient bouger lors du Conseil européen sur l’Agriculture prévu lundi à Bruxelles où la France compte notamment demander «un plan européen de stockage» pour désengorger le marché de la surproduction de lait et de porc.

Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, a été maintenu en poste à l’issue du remaniement de jeudi alors que la situation est toujours explosive sur le terrain.