Neuf ans de prison pour le père qui a tué son bébé, agacé par ses pleurs
Le père de famille qui a tué en 2012 son bébé de deux mois en l’étouffant et en le secouant a été condamné à neuf ans de prison ferme mardi soir par la Cour d’assises des Vosges.
La Cour d’assises des Vosges s’est penché lundi et mardi sur le cas d’un père accusé d’avoir mortellement secoué son bébé de deux mois.. En l’absence de la mère, le papa de ce nourrisson de deux mois a perdu ses nerfs face aux pleurs en 2012, dans un village de la banlieue d’Epinal. Après son bain, le père de famille a tenté de calmer le bébé. En vain. C’est là qu’il perd le contrôle en agitant l’enfant mais aussi en lui plaçant une chaussette dans la bouche pour faire cesser ses cris. L’homme a secoué plusieurs fois le petit corps fragile du bébé, provoquant d’importantes blessures.
- Une chaussette dans la bouche -
L’enfant a été amené par le père à l’hôpital d’Epinal lorsque la mère est rentrée au domicile familial. Constatant les pleurs encore insistants de sa fille de deux mois, elle demande à son conjoint de conduire rapidement leur enfant aux urgences. Le nourrisson est pris en charge et souffre du syndrome du bébé secoué avec d’importantes blessures neurologiques, constatent les médecins.
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La petite victime est morte quelques heures plus tard aux urgences des enfants au CHU de Vandœuvre-lès-Nancy. Le prévenu comparaissait pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner sur un mineur de moins de 15 ans. La mère de famille quant à elle n’est pas jugée. L’enquête a bien montré qu’elle était absente au moment des violences et que son conjoint lui a menti pour expliquer les pleurs de l’enfant. Il avait affirmé à la mère et aux médecins de l’hôpital que le nourrisson avait eu un accident dans son bain.
- "Pas de tristesse du père", selon des témoins -
Durant son procès, le père a justifié sa violence par des souvenirs «douloureux de l’enfance». Devant les jurés, il a dit qu’il ne supportait plus les cris de sa fille car cela lui rappelait ceux de ses sœurs abusées sexuellement par leur grand-père. Alors, dit-il, il a tout tenté pour stopper les pleurs de l’enfant quitte à faire usage de la violence qu’il avait d’abord nié devant les enquêteurs, en inventant le scénario d’un accident durant le bain du bébé. Un scénario rapidement démonté par les médecins et le légiste qui ont fait état de blessures liées au syndrome du bébé secoué.
Pendant les deux jours de procès, la présidente de la Cour et les jurés ont entendu des témoignages dressant un portrait glaçant du prévenu. «Pas triste» du décès de sa fille, «sans peine» pour cette dévastatrice nouvelle ou encore «impassible» lors d’une séance chez un psychiatre.
L’avocate générale avait requis 8 ans de prison ferme alors que le prévenu risquait 30 ans de réclusion criminelle.
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