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Hollande, trois années agitées à l’Elysée : a-t-il tenu ses promesses sur la Lorraine ?

France - 06/05/2015 15h16 - mis à jour le 06/05/2015 15h22
LORACTU.fr La Rédaction
Hollande, trois années agitées à l’Elysée : a-t-il tenu ses promesses sur la Lorraine ?
Politique

François Hollande «fête» sans faste ses trois années de pouvoir à l’Elysée ce mercredi 6 mai 2015. Trois ans après une nette victoire sur Nicolas Sarkozy, le président de la République est au plus bas dans les sondages. Moins de deux Français sur dix lui estiment qu’il fait du bon travail. La Lorraine est-elle épargnée par des promesses non tenus ? 

SAUVER LES HAUTS-FOURNAUX DE FLORANGE (MOSELLE)

Non tenue. C’est l’une des promesses les plus emblématiques de la campagne présidentielle de 2012. Pendant l’hiver à quelques semaines du premier tour, juchée sur une camionnette de la CFDT, il promet aux ouvriers d’ArcelorMittal qu’il sauvera les hauts-fourneaux, menacés de fermeture. Malgré les promesses de nationalisation du site industriel portées par le ministre Arnaud Montebourg, l’option n’est pas retenue par Jean-Marc Ayrault premier ministre de l’époque et François Hollande.

A défaut de ne pas avoir trouvé d’issue favorable pour conserver les hauts-fourneaux, un accord est conclu entre ArcelorMittal et le gouvernement Ayrault en 2012. Une «solution» a ainsi été trouvée pour les 629 salariés des hauts fourneaux, dont 257 ont quitté le groupe sur une base volontaire et les autres ont été reclassés au sein de l’entreprise. Il n’y a pas eu de licenciements. Hollande s’est engagé à revenir chaque année sur le site, promesse pour le moment tenue, et a initié l’implantation d’un centre de recherche public qui doit ouvrir d’ici 2015. L’affaire Florange, qui a fracturé la gauche, a valu une crise gouvernementale au sommet. Arnaud Montebourg a failli démissionner avant de quitter le gouvernement à l’été 2014 suivi de l’élue de Moselle Aurélie Filippetti. En première ligne dans ce combat, elle a toujours estimé que François Hollande avait trahit les ouvriers de Florange.

SANCTUARISER LE DROIT LOCAL D’ALSACE-MOSELLE

Tenue. Le droit local d’Alsace-Moselle, totem dans trois départements (Bas et Haut Rhin, Moselle), est régulièrement au centre du débat. Malgré la fusion des régions Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne, François Hollande a assuré à plusieurs reprises qu’il ne toucherait pas au droit local. Pendant la campagne et à plusieurs reprises lors de déplacements en Lorraine et en Alsace. Récemment, à fusionner d’ici le 1er janvier 2016, ce droit local spécifique ne concernera que trois départements sur dix de la future région (Moselle, Bas-Rhin et Haut-Rhin).

«Votre future région comptera 6 millions d’habitants et elle ne retirera rien à l’Alsace» a rassuré hier le chef de l’Etat face à la fronde alsacienne qui s’est opposée à cette réforme territoriale. «Et certainement pas son droit local avec lequel elle est à juste raison attachée». François Hollande a aussi assuré que la région conservera «son identité» qui a «survécu aux guerres» avait-t-il dit face aux élus alors qu’il commémorait la journée nationale de la déportation au Struthof (Bas-Rhin), seul camp de concentration nazi installé sur le territoire français.

INVERSER LA COURBE DU CHÔMAGE

Non tenue. En Lorraine, le chômage est toujours au plus haut. En France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A est en augmentation (+0,4 %) fin mars 2015 par rapport au mois précédent (+4,9 % sur un an). Par département, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A varie de +0,4 % à +1,0 % fin mars 2015 par rapport à fin février 2015 : Meurthe-et-Moselle (+1,0 %), Meuse (+0,4 %), Moselle (+0,4 %), Vosges (+0,9 %). En Lorraine, le nombre de demandeurs d’emplois de catégorie A dépasse le cap des 130 000 personnes. Avec les catégories C et D (longue durée), le nombre de chômeurs en Lorraine dépasse le seuil des 190 000 personnes… frôlant dangereusement les 200 0000 !

APPLIQUER UNE ECOTAXE REGIONALE EN ALSACE-LORRAINE

Pas encore tenue. François Hollande s’était engagé à donner la possibilité aux régions Lorraine, Alsace et peut-être en Champagne-Ardenne d’expérimenter la taxe poids-lourd. Enterrée au niveau national, l’écotaxe ne verra pas le jour en France après une gronde importante des Bonnets Rouges. Les régions Alsace et Lorraine, confrontées à un fort trafic de camions internationaux veulent arrêter d’en pâtir. Le président (PS) de la Lorraine, des parlementaires ou encore le nouveau président (UMP) du Bas-Rhin font de nouveau pression sur l’exécutif. Aucune décision n’est encore prise à ce stade. La société Ecomouv’ avait dû licencier 160 personnes environ qu’Hollande s’est engagé à gérer.

COMPENSER LE PLAN SOCIAL ECOMOUV’ A METZ

En cours. François Hollande avait annoncé la création de "100 à 150 emplois" à Metz pour compenser la disparition d'Ecomouv', la société qui devait se charger de collecter l'écotaxe, enterrée par le gouvernement. Ces nouveaux emplois seront créés sur une "plateforme que Pôle Emploi va mettre en place" sur le site d'Ecomouv', installé dans l'ancienne base aérienne 128 dans la banlieue de Metz. Cette plateforme sera un centre d'appel téléphonique en lien avec Pôle Emploi, et elle devrait recruter "en priorité des anciens salariés d'Ecomouv'", a précisé le président de la communauté d'agglomération de Metz Métropole, Jean-Luc Bohl (UDI). La mise en route est prévue pour l'instant dans le courant du "deuxième semestre" 2015.

"Tous les salariés d'Ecomouv' disposeront de conditions dans le plan social exemplaires", a par ailleurs affirmé François Hollande vendredi. Outre les indemnités légales prévues pour tout plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), les quelque 150 salariés d'Ecomouv' ont récemment obtenu 5 mois nets d'indemnités en moyenne chacun, payés par l'entreprise, soit un paquet global de 6 millions d'euros. Le PSE prévoit également un congé de reclassement de 12 mois pour tous les salariés, une aide de 10.000 euros pour les formations qualifiantes et une aide à la création ou reprise d'entreprise de 15.000 euros hors taxes, avait indiqué la CGT.

L’A31BIS EST "UNE PRIORITE"

Pas encore tenue. François Hollande avait assuré aux élus locaux que la construction de l’A31bis est une «priorité» pour l’Etat. Il avait également indiqué qu’une réunion interministérielle allait se tenir au cours du mois de mai 2015 entre le Luxembourg et la France afin de préparer les grands chantiers d’infrastructures de transports entre les deux pays. Un débat public est actuellement ouvert jusqu’à l’été et des décisions pourraient être prises rapidement. Le dossier est toujours un serpent de mer. Si le projet venait à voir le jour, les premiers automobilistes pourrait circuler sur cette nouvelle A31 – à péages selon toute vraisemblance – d’ici 2040.

CONFORTER METZ LORS DE LA FUSION DES REGIONS

Pas encore tenue. Le président de la République a cédé face aux alsaciens en colère. Très mobilisés durant le vote de la loi sur la fusion des régions, les alsaciens ont tenter de faire plier l’exécutif et le gouvernement pour faire annuler un «mariage forcé» avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne. Une victoire pour l’Alsace : la ville de Strasbourg sera la capitale. Si les autres capitales régionales seront choisies par décret, Strasbourg a déjà été désigné capitale par la loi. Face à ce chouchoutage des alsaciens, les lorrains n’ont pas manqué à leur tour de se faire entendre. Le maire PS de Metz, Dominique Gros, a vivement fait pression pour avoir le siège du Conseil régional de la future région. François Hollande de son côté s’est engagé à conforter la place de Metz. 

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2Commentaires

Maxwai
Max P. - il y a 20 heures
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Franchement..... mais de qui se moque t-on ? La seule promesse qu'il a tenue c'est celle de ne rien changer (droit local Alsace-Moselle).... Et dire qu'il existe encore des gens qui trouvent son bilan positif.... Masochisme ? Répondre
Urgo
Victor U. - il y a 13 heures
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Il ne faut pas s'attendre à des miracles. La Lorraine n'est en rien prioritaire dans les préoccupations du président. Le soi-disant sauvetage des hauts-fourneaux de Florange a donné lieu à un show médiatico-politico-syndical dans le but d'endormir les populations. Mais dans leur for intérieur, les organisateurs savaient pertinemment que, sur un plan économique, l'opération était vouée à l'échec. L'acier de Dunkerque pouvant avantageusement remplacer celui de Florange. Quant au droit local, d'illustres personnages comme Clemenceau et De Gaulle, ont en leur temps réfléchi à son éventuelle abrogation. Ils y ont renoncé par crainte d'une crise politique. Pour le reste, l'Etat ne dispose d'aucun moyen financier pour créer de nouvelles infrastructures autoroutières, sauf à accorder une concession à un groupe de BTP. Donc, autoroute à péage. Dans le contexte actuel de pré-campagne électorale permanente, ce n'est pas le moment de fâcher l'électeur. La Lorraine a perdu son statut de région industrielle depuis plus de trois décennies et personne ne le lui rendra, pas même Hollande. Répondre
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