Frontières: contrôles renforcés, carte d’identité obligatoire pour entrer en France
Le ministre de l’Intérieur avait annoncé une «fermeture» des frontières de la France pendant la Cop21, le sommet pour le climat qui se tient à Paris au mois de décembre. Les frontaliers français qui font l’aller-retour quotidien vers le Luxembourg étaient inquiets. La préfecture précise ce jeudi les modalités d’entrées dans le pays.
La France accueillera à Paris, du 30 novembre au 11 décembre 2015, la 21ème Conférence des parties à la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique (COP21) qui rassemblera 80 chefs d’Etat, 25 000 participants accrédités et attirera des dizaines de milliers de visiteurs, a indiqué la préfecture de la région Lorraine dans un communiqué ce jeudi, notant l’ampleur de la manifestation. Le gouvernement a décidé de rétablir les contrôles aux frontières intérieures terrestres (routières et ferroviaires), avec la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne, la Confédération Suisse, l’Italie et l’Espagne, ainsi que dans des aéroports internationaux, pour la période du 13 novembre au 13 décembre 2015.
Toute personne franchissant une frontière entre la France et les autres Etats membres de l’espace «Schengen» pendant cette période «pourra, quel que soit son moyen de transport, faire l’objet d’un contrôle par les services de l’Etat chargés du contrôle aux frontières (police aux frontières et douane)» précisent les services préfectoraux à la veille de l’entrée en vigueur de ces contrôles aléatoires puis renforcés. A compter du 13 novembre 2015, l’entrée en France métropolitaine par tout moyen de transport sera subordonnée à la présentation de pièces justificatives.
Des contrôles renforcés à la frontière franco-luxembourgeoise, allemande et suisse
Pour les ressortissants d’un Etat membre de l’espace « Schengen » (France, Espagne, Italie, Portugal, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Allemagne, Autriche, Hongrie, Pologne, République Tchèque, Suisse, Islande, Norvège, Suède, Finlande, Liechtenstein ; Malte ; Estonie, Lituanie, Lettonie, Danemark, Grèce, Slovénie, Slovaquie) : un passeport ou une carte d’identité en cours de validité, y compris pour les ressortissants français, qui sont invités à pouvoir présenter ce document à chaque passage de frontière.
Pour les ressortissants d’un pays n’appartenant pas à l’espace « Schengen » : un passeport, un visa pour les nationalités concernées, un justificatif d’hébergement, la preuve de ressources financières suffisantes, le billet retour, une attestation d’assurance maladie et un document émanant de la Convention des Nations Unies sur le changement climatique qui confirme la participation à la COP21 pour ceux dont la durée de séjour serait limitée à celle de cet évènement.
30 000 policiers mobilisés aux frontières
Trente mille policiers seront mobilisés pour l'opération de contrôle aux frontières mise en place pour un mois à partir de vendredi a précisé jeudi le ministre de l’Intérieur. Quelque 26.000 d'entre eux sont essentiellement "issus de la direction centrale de la sécurité publique", a déclaré le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, interrogé par le sénateur Les Républicains André Reichardt, lors des questions aux gouvernement. 4.000 seront "des acteurs de la direction centrale de la police aux frontières" (PAF), a précisé le ministère de l'Intérieur.
Ces fonctionnaires auront pour mission de "procéder entre le 13 et le 19 novembre à des contrôles mobiles et aléatoires qui ne perturberont en rien la possibilité de mouvement de ceux qui sont transfrontaliers", a souligné Bernard Cazeneuve au Sénat. "Nous allons renforcer ces contrôles dix jours avant les manifestations des 29 novembre et 12 décembre et, quatre jours avant ces manifestations, les contrôles seront plus systématiques", a-t-il dit.
"Nous n'allons pas fermer les frontières contrairement à ce que certains ont prétendu, instrumentalisant cette décision de raison pour faire de la propagande électorale de mauvaise qualité", a ajouté le ministre. "Nous allons mettre en place des contrôles aux frontières pendant un mois, comme le prévoient les articles 23 à 25 du code frontières Schengen, de manière à prévenir l'intrusion sur le territoire national d'individus qui pourraient représenter un risque"
Chaque jour, plus de 86 000 frontaliers français font l’aller-retour entre la France et le Luxembourg en voiture ou en train. Plus de 30 000 frontaliers font la même chose entre l'Allemagne et la Moselle. Les frontières entre les Ardennes, la Meuse et la Belgique seront également renforcés. Enfin, dans l'Est, les frontières entre l'Alsace et l'Allemagne et la Suisse seront très surveillées comme ce fut le cas lors du renforcemen des contrôles dans le cadre de la crise européenne des migrants.
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