Gardes-à-vue, perquisitions, auditions, Hayange: Marine Le Pen et le FN dans le viseur de la justice
Le Front national traverse une période d’ennuis judiciaires après une période compliquée pour François Fillon. Mardi et mercredi, l’enquête autour d’emplois fictifs présumés au Parlement européens s’accélère. Dans le même temps, le maire FN d’Hayange a été mis en examen dans une autre affaire.
Le garde du corps et la cheffe de cabinet de Marine Le Pen, visés par l'enquête sur des soupçons d'emplois fictifs des assistants du Front national au Parlement européen, sont entendus mercredi à Nanterre sous le régime de la garde à vue, a-t-on appris de source proche de l'enquête.
Les auditions de Thierry Légier et Catherine Griset par les policiers de l'Office anticorruption (Oclciff) ont lieu dans le cadre de l'enquête confiée par le parquet de Paris à des juges d'instruction depuis décembre, a précisé cette source, confirmant une information de BFMTV et RTL. Après François Fillon,
Marine Le Pen est à son tour gênée par une affaire d'assistants parlementaires en pleine campagne présidentielle: son garde du corps et sa cheffe de cabinet étaient entendus mercredi par la police sur des soupçons d'emplois fictifs au Parlement européen avant d’être placés en garde-à-vue.
La candidate du Front national à l'Elysée, en tête dans les sondages pour le premier tour, a aussitôt dénoncé une "cabale politique". "Les Français savent exactement faire la différence entre les vraies affaires et les cabales politiques. Ils le savent pertinemment", a-t-elle déclaré en marge d'un déplacement en Seine-et-Marne où elle rencontrait des syndicalistes pénitentiaires dans une prison.
- Une "cabale politique", selon Marine Le Pen -
Les enquêteurs français saisis par le Parlement européen se posent une question: le parti d'extrême droite a-t-il mis en place un système pour que le Parlement européen prenne en charge, via des contrats d'assistants parlementaires, des salaires de cadres ou d'employés du mouvement en France?
L'information judiciaire est ouverte pour des délits présumés d'abus de confiance et recel, escroqueries en bande organisée, faux et usage de faux, et travail dissimulé. Les cas des deux assistants frontistes, salariés en 2011 pour Thierry Légier, et de 2010 à 2016 pour Catherine Griset, ne sont pas les seuls visés par les juges d'instruction, mais le Parlement européen les considère suffisamment établis pour avoir réclamé à Marine Le Pen un total de 339.946 euros de salaires qu'il considère indûment versés.
En l'absence de remboursement de la présidente du FN, l'assemblée européenne devait commencer mi-février à recouvrer ces sommes en amputant de moitié l'indemnité de Marine Le Pen. Son avocat, Marcel Ceccaldi, avait annoncé un recours contre ce recouvrement devant le tribunal du Luxembourg.
L’affaire qui touche, qui n’est pas la seule, puisque le parti est également visé par une information judiciaire concernant le financement de la campagne des législatives de 2012. Le parti est accusé d’avoir surfacturé, comme l’affaire Bygmalion touchant l’ex-UMP, des kits de campagne à ses 577 candidats.
- En Moselle, le maire d'Hayange également dans le viseur -
Localement, le maire FN d’Hayange (Moselle) a été mis en examen la semaine dernière dans une autre affaire touchant la gestion de commune. Fabien Engelmann est soupçonné de ne pas avoir respecté le code des marchés public en équipant les écoles d’Hayange en photocopieurs pour une somme proche de 100 000 euros. Contestant les accusations, une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Thionville et les investigations se poursuivent.
La présidente du FN, candidate à l’élection présidentielle, ne semble pas payer ses ennuies judicaires dans les sondages. Selon un sondage Elabe publié mardi, elle gagne même deux points à 28% au premier tour loin devant François Fillon et Emmanuel Macron. Elle serait toutefois battue au second tour quel que soit son adversaire, selon toutes les enquêtes d’opinion publiées ces derniers mois.
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