Fonctionnaires: Macron envisage des "non-renouvellements", sans en préciser le nombre
Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle, a déclaré vendredi que des "non-renouvellements" de fonctionnaires étaient "inévitables" au nom de la modernisation, tout en annonçant des recrutements dans la police, la sécurité, l'éducation, et un maintien des effectifs hospitaliers.
"Je vais embaucher des fonctionnaires dans la police, la sécurité, dans l'Éducation nationale et on n'en supprimera pas dans la fonction publique hospitalière qui en a besoin", a déclaré l'ancien ministre de l'Économie à l'antenne de Radio Classique et Paris Première. "Il y a des non-renouvellements qui peuvent être faits dans d'autres secteurs et qui sont inévitables parce qu'on va moderniser", a-t-il cependant ajouté.
"Ce sera secteur par secteur. Il y aura un chiffre, un sérieux budgétaire, une méthode et une crédibilité, (...) et on reste dans nos engagements européens sur le déficit", a assuré M. Macron, qui doit annoncer le chiffrage de son programme le 22 février, et l'intégralité de ses mesures le 2 mars.
M. Macron a également défendu sa proposition de transformation de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF): "Je ne change rien sur la partie immobilière. Vous avez le même seuil qu'aujourd'hui, les mêmes abattements. Je ne vais pas me mettre à taxer les œuvres d'art ou autres, toutes les exonérations existantes sont maintenues", a-t-il assuré.
"Je sors de l'assiette de l'impôt sur la fortune tout ce qui est détention de titre, de part d'entreprise, et de ce qui finance l'activité économique", a-t-il développé, disant avoir "besoin de femmes et d'hommes qui entreprennent, qui investissent dans l'activité économique".
- 10 000 créations de poste de gendarmes et policiers -
"Qui paye l'ISF? Pas les gens du CAC 40", a-t-il avancé. "Avec le système actuel ils n'ont pas besoin de se servir des revenus, ils vivent sur de l'endettement qu'ils ont constitué, ils ont des montages qui leur permettent de ne pas payer l'ISF", a-t-il analysé. "Qui paye l'ISF? Les gens riches ou moyennement riches, qui ont besoin de revenus (...) et ne peuvent pas optimiser", a-t-il assuré. "Quelle est la conséquence? Les gens qui entreprennent qui créent de la valeur dans le pays ou qui pourraient en créer, partent parce qu'ils ne veulent pas le payer", a-t-il expliqué.
A Lyon, lors de son grand meeting le 4 février Emmanuel Macron avait assuré qu’il entendait recruter 10 000 policiers et gendarmes sur le quinquennat en cas de victoire. Lors de son interview sur Radio Classique, le candidat d’En Marche ! n’a pas précisé combien de fonctionnaires seraient concernés par sa mesure de "non renouvellement". Selon le journal Les Echos de jeudi, le candidat crédité de 20 à 23% des intentions de vote en seconde position ambitionne de faire 60 milliards d’euros d’économies durant son quinquennat (100 milliards pour François Fillon, Ndlr).
"L'ancien ministre de l'Economie ambitionne de faire baisser sur le prochain quinquennat de trois points de pourcentage le ratio des dépenses publiques par rapport au PIB, actuellement proche de 56,5%. Trois points qui signifient environ 60 milliards d'euros d'économies", écrit le quotidien. "A un horizon plus lointain, l'objectif d'Emmanuel Macron est de faire descendre ce taux à 50%", ajoute Les Echos. Les "deux grands postes d'économies" seront la masse salariale des agents de l'Etat et les dotations aux collectivités locales, précise le quotidien.
Pour rappel, François Fillon, le candidat Les Républicains, ambitionne de supprimer 500 000 fonctionnaires en cinq ans.
1 Commentaire