Face à une impossible campagne, Fillon maintient sa candidature
Le candidat Les Républicains à la présidentielle a dû affronter une nouvelle fronde d’élus parlementaires de son camp alors que sa campagne est de plus en plus impossible. François Fillon réaffirme sa volonté d’être le candidat de la droite alors que de nouvelles révélations pourraient encore l’affaiblir mercredi.
François Fillon a de nouveau exclu mardi devant les députés LR tout retrait de sa candidature à la présidentielle qui "créerait une crise majeure" et martelé "qu'il n'y avait pas de solution alternative", selon des participants à la réunion de groupe LR à l'Assemblée.
Un retrait engendrerait "une crise majeure" avec un risque "d'effacement" de la droite durant cette campagne présidentielle, a affirmé M. Fillon lors de cette réunion où il a rejeté l'idée de réunir un bureau politique, réclamé par certains parlementaires LR, pour en débattre.
"Honnêtement, ça serait peut-être plus facile pour moi personnellement et ma famille de ne pas être dans cette compétition aujourd'hui. Cette décision (de rester), je l'ai prise, je ne reviendrai pas dessus", a lancé le vainqueur de la primaire de la droite. "Je suis harcelé par la presse nationale. J'ai le harcèlement judiciaire. Je ne voudrais pas avoir en plus le harcèlement parlementaire parce que ça va commencer à devenir difficile (...) Moi j'ai besoin que vous m'aidiez", a-t-il encore exhorté les députés LR.
"Maintenant, chacun prend ses responsabilités. La question, c'est +est-ce que vous m'aidez ou est-ce que vous me compliquez la tâche ?+", a ajouté l'ancien Premier ministre alors que certains parlementaires, notamment des sarkozystes, lui ont demandé de réunir le bureau politique des Républicains et jugent qu'il est désormais "impossible de faire campagne" pour M. Fillon sur le terrain. Selon des parlementaires présents, "90% des députés" qui assistaient à cette réunion ont toutefois exprimé "des messages d'union et de soutien".
- De possibles nouvelles révélations -
M. Fillon a dû annuler la même réunion devant les sénateurs prévue en début de journée tandis qu’il doit déjeuner mercredi avec Nicolas Sarkozy, ex-président de la République et candidat défait dès le premier tour de la primaire de la droite et du centre gagnée par le député de Paris.
Cette nouvelle fronde intervient alors que François Fillon avait demandé à ses troupes de tenir 15 jours derrière lui dans l’attente de l’issue judiciaire autour de l’enquête ouverte par le parquet national financier sur les soupçons d’emplois fictifs présumés. Un délai en passe d’être dépassé alors que la justice pourrait rendre son verdict sur les suites à donner au "PenelopeGate". Le Journal du Dimanche assurait que la décision du parquet était imminente tandis que le Canard Enchaîné de mercredi dernier assurait que les enquêteurs ont des éléments permettant d’exclure le classement sans suite.
Le parquet national financier avait démenti les informations du JDD, affirmant qu’il n’avait pas de calendrier quant à la suite de l’affaire Fillon.
Ce contexte difficile intervient après trois jours de déplacement du candidat à La Réunion et alors que ses équipes peinent à organiser sa campagne en métropole. D’après Le Figaro, le maire LR de Limoges a refusé que le candidat y tienne un meeting cette semaine tandis qu’à Clermont-Ferrand, un autre meeting n’a pas encore de date arrêtée. Jeudi, M. Fillon doit tenir une conférence de presse à son QG de campagne où on ignore encore les sujets abordés avec les journalistes.
- Toujours donné battu dans les sondages -
Tous les sondages publiés depuis l’éclatement de cette affaire donne le candidat de la droite éliminé dès le premier tour. François Fillon résiste à Emmanuel Macron au premier tour de l'élection présidentielle, mais ne parviendrait pas à se qualifier pour le second face à Marine Le Pen, qui accentue son avance, selon un nouveau sondage Opinionway publié ce mardi.
En troisième position avec 20% d'intentions de vote, le candidat de la droite et du centre est stable sur une semaine et réduit d'un point l'écart qui le sépare de l'ex-ministre de l'économie, en légère baisse à 22%. Emmanuel Macron serait opposé au second tour à la candidate du Front national, qui gagne deux points à 27%, selon cette enquête pour Les Echos, Radio Classique et Orpi. Benoît Hamon (15%), le vainqueur de la primaire socialiste élargie, gagne un point d'intentions de vote et Jean-Luc Mélenchon (11%) en perd un.
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