A la télévision, Marine Le Pen "assume la priorité que je veux donner aux Français dans leur pays"
Marine Le Pen, candidate Front national à la présidentielle, a été longuement questionnée jeudi soir sur son programme pour son premier grand oral sur France 2, où elle a débattu avec Najat Vallaud-Belkacem et Patrick Buisson. Mise en difficulté sur les affaires d’emplois fictifs au Parlement européen, Mme Le Pen a surtout critiqué l’Europe.
En pleine affaire Fillon qui est passée derrière elle dans les sondages après une dynamique en novembre-décembre, Mme Le Pen n’a pas hésité à attaquer le candidat de la droite sur France 2 jeudi soir. "Que ce soit pour M. Fillon ou que ce soit pour M. Macron", a-t-elle attaqué, "il y a derrière tout ça une sale odeur de trafic d'influence peut-être, de conflit d'intérêts à tout le moins." a-t-elle attaqué. Lors de son lancement de campagne dimanche, la présidente du FN avait déjà fustigé la "gauche et la droite du fric" en opposition à sa candidature, celle "du peuple".
"Quand je vois que M. Fillon a été payé par Axa, je demande si, dans son programme, la suppression de la Sécurité sociale qui va évidemment bénéficier aux compagnies d'assurances, ça n'est pas aussi la contrepartie des sommes qui lui ont été versées", a-t-elle lancé" sur le plateau de l’Emission Politique de France 2 devant plus de 3,5 millions de téléspectateurs – meilleur score d’audience depuis le lancement de l’émission.
Mise en difficulté sur l’affaire des emplois fictifs présumés au Parlement européen d’assistants parlementaires, elle s’est défendue en renvoyant la faute à l’Europe qui lui livre une guerre politique, a-t-elle assuré. Elle a défendu le "travail" réel de sa secrétaire et de son garde du corps, employés comme assistants parlementaires au Parlement européen, ce que cette institution juge indu et qui lui a demandé par conséquent le remboursement de 300.000€ de salaires.
- Bons sondages -
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Le moment fort de l’émission a été un débat animé avec la ministre de l’Education nationale Najat-Vallaud-Belkacem. "Vous empêchez les élèves étrangers d'accéder à l'école laïque, publique et gratuite, vous les jetez dans les bras de l'obscurantisme ou des ennemis de la république" a accusé Mme Vallaud-Belkacem. Marine Le Pen lui a renvoyé son "bilan dramatique", selon elle, et la "situation déplorable" de la France.
Sur l'économie, point faible de son programme avec notamment une sortie de l'euro rejetée par les Français, Mme Le Pen a défendu son "protectionnisme intelligent" et son "patriotisme économique". Elle a reproché aux journalistes leur "vision comptable". Elle a été mise en difficulté par les journalistes et par une cheffe d’entreprise sur la sortie de l’euro et de l’espace Schengen qu’elle prône mais aussi sur les dépenses supplémentaires et le paiement de la dette.
Mme Le Pen s’est efforcée de détailler son programme – 144 propositions qu’elle a détaillé à Lyon ce week-end – sans toutefois rentrer dans le détail de sa mise en œuvre et de son financement.
- Difficultés sur le programme économique et les "affaires" -
L’audience de l’émission, selon Médiamétrie, a été au beau fixe. L’Emission Politique de France 2 a réunit plus de 3,5 millions de téléspectateurs jeudi soir, soit plus que les prestations de François Fillon, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, Benoit Hamon ou Arnaud Montebourg. Dans les sondages d’intentions de vote, la présidente du Front national est sans arrêt donnée en tête au premier tour (24-26%) devant Emmanuel Macron et François Fillon mais battue au second quel que soit le candidat en face d’elle.
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Marine Le Pen veut être la "candidate du peuple" face à la "droite et la gauche du fric"
Le sondage de fin d’émission, réalisé en temps réel par Harris Interactive, a dû satisfaire Marine Le Pen. Elle a convaincu 41% des Français téléspectateurs interrogés, un meilleur score que M. Fillon et un point seulement derrière Benoit Hamon. Elle a convaincu un sympathisant de droite sur deux (49%), seulement deux sympathisants de gauche sur deux (18%) et a séduit massivement ses électeurs (97%). Pour 76% des Français elle sait faire preuve d’autorité, 75% est dynamique, 68% courageuse, 62% sait où elle va, 57% comprend les préoccupations des Français, 50% capable de tenir ses engagements en cas d’élection.
Elle a toutefois séduit une minorité de Français sur sa compétence (47%), son honnête (43%), sa sympathie (42%), sa capacité à réformer (40%), a un bon projet (39%), ferait une bonne présidente (38%), est rassurante (37%) et sa capacité à représenter la France à l’étranger (35%).
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