Présidentielle: François Fillon ne voit pas comment il pourrait être mis en examen
Le candidat LR à la présidentielle rejette l'idée d'une mise en examen dans les affaires d'emplois fictifs présumés qui touchent ses plus proches. En voyager à La Réunion jusqu'à lundi soir, François Fillon n'imagine donc pas se retirer de la course alors qu'il a nettement baissé dans les sondages d'intention de vote en février.
François Fillon, candidat à la présidentielle dans la tourmente des emplois présumés fictifs de son épouse, a déclaré lundi que "juridiquement", il ne voyait pas comment il pourrait être mis en examen, lors d'une visite à Saint-Denis de La Réunion. "Juridiquement, je ne vois pas comment ça peut se produire. On serait dans une quasi voie de fait", a argué M. Fillon devant des journalistes, alors qu'il avait réitéré dans le Journal du Dimanche son engagement à se retirer en cas de mise en examen. Le PNF toutefois a indiqué dimanche qu'"aucune décision n'(était) prise à ce stade de l'enquête" et qu'"aucun calendrier (n'était) fixé à ce jour".
Selon le candidat de la droite à la présidentielle, "depuis le début, l'option est claire: éliminer le candidat légitimé par la primaire" de la droite. "Il y a un problème judiciaire absolument considérable", a-t-il assuré à propos de l'autosaisine de cette affaire par le Parquet national financier (PNF), dont ses avocats contestent la "légitimité" dans ce cas de figure. "Ca pose un problème institutionnel si la justice peut aller jusqu'à contrôler la nature du travail parlementaire!", a également affirmé M. Fillon.
L'ex-Premier ministre estime être visé "par une injustice profonde". Cette "situation est totalement anormale", a-t-il également affirmé, regrettant avoir réagi au début de l'affaire en parlant de "misogynie", "une formule pas très heureuse". "Je suis parlementaire depuis 1981. Beaucoup de parlementaires travaillaient avec leur famille. J'ai peut-être pris plus de temps que d'autres à prendre la mesure de la défiance que ça suscitait chez les Français", a-t-il concédé. Mais "c'est parfaitement légal dans le cadre du fonctionnement parlementaire".
- "Une injustice profonde" -
"Cette affaire, quelle que soit son origine, n'est pas arrivée tout seule. Et ça ne va pas s'arranger avec le travail des journalistes", a-t-il grincé, en dénonçant "un tribunal médiatique". Pour autant, "je ne fais pas siffler les journalistes", a-t-il tenu à réaffirmer. Assurant que "le socle de l'électorat est solide", en dépit du "trouble dans l'opinion", il a assuré que "les gens choisiront (en fonction de) ce qu'il ont ressenti en moi: sincérité, courage et détermination". "Ma détermination est un gage de solidité", a-t-il insisté. "C'est d'abord une élection entre moi et les Français. A partir du moment où j'ai lancé ma campagne, c'est un train qui ne s'arrête pas".
"La situation politique est extraordinairement dangereuse. Le pays va mal. Dans ce contexte où la gauche est discréditée, avec un président qui n'a même pas pu se représenter, vous pensez que ça va bien se passer si on dit aux Français qu'ils ont le choix entre l'extrême droite et la gauche?" a-t-il demandé, en rangeant Emmanuel Macron, qui le devance dans les intentions de vote, à gauche.
"Dans l'hypothèse où Marine Le Pen gagnerait - on n'en sait rien - elle n'a aucune chance d'avoir une majorité", a-t-il souligné, se moquant par ailleurs de l'idée d'Emmanuel Macron de trouver des candidats au Parlement "sur internet". A propos de François Bayrou, qui soupèse une éventuelle candidature, M. Fillon a estimé qu'il n'avait "pas de compatibilité avec les électeurs de droite. On en a parlé ensemble. Sa candidature prendra des voix à d'autres" a-t-il tranché alors que le président du MoDem doit se positionner d'ici le 20 février prochain quant à une possible concurrence.
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