Macron veut 120 000 fonctionnaires en moins et les rémunérer "au mérite"
Le candidat d’En Marche! à la présidentielle a précisé son programme économique vendredi dans la presse et à la télévision. Emmanuel Macron entend réduire le nombre de fonctionnaires et les rémunérer au mérite.
Dans une interview publiée dans "Les Echos" vendredi, et sur BFMTV, le candidat détaille ses propositions en matière d'impôts, d'investissement, de travail ou encore de réduction des dépenses. Il prévoit notamment la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires. Le candidat d'En marche ! estime qu'il est "possible de ne pas renouveler 120 000 postes de fonctionnaires, 70 000 venant des collectivités et 50 000 de l'Etat". Il précise que ces chiffres ne sont pas "un objectif, mais un référentiel. Ce sera aux ministres de faire des arbitrages". Plus tôt dans la campagne, le candidat avait évoqué des "non renouvelements" sans en préciser les contours tout en précisant que ces réductions dans la fonction publique ne touchera pas l'Education nationale, la police et la justice, l'hôpital.
Ce vendredi sur BFMTV-RMC, il a précisé qu'il souhaitait également dissocier les trois fonctions publiques, et qu'il croyait au paiement "au mérite". "Les protections légitimes des fonctionnaires ne justifient pas d'avoir des droits exorbitants", a-t-il affirmé ajpoutant qu'il allait "bien sûr, je restaure un jour de carence dans la fonction publique".
Par ailleurs, Emmanuel Macron a dit viser 15 milliards d'euros d'économies sur l'assurance-maladie, grâce notamment à une réorganisation du système de soins et à une modernisation de l'hôpital, et "10 milliards d'euros d'économies sur l'assurance-chômage grâce aux réformes structurelles". "Le taux de chômage peut raisonnablement atteindre 7% en 2022", dit-il. Emmanuel Macron ajoute 25 milliards d'euros d'économies dans le fonctionnement de l'État, et promet "un mode de gouvernance totalement nouveau" et des "souplesses" dans la fonction publique. Les collectivités locales seront appelées à baisser leurs dépenses de 10 milliards d'euros. Durant le quinquennat de François Hollande, les communes, les départements, régions et regroupements de villes ont déjà dû réduire de 11 milliards d'euros leurs dépenses via la baisse des dotations de l'Etat.
- Moins de fonctionnaires dans les collectivités locales -
Le candidat Les Républicains François Fillon quant à lui propose de supprimer 500 000 fonctionnaires en cinq ans, proposition toujours d'actualité depuis qu'il a défendu son projet durant la primaire de la droite et du centre en novembre. Les autres candidats, Marine Le Pen, Benoit Hamon ou encore Jean-Luc Mélenchon ne prévoient pas de baisse du nombre de fonctionnaires dans leurs programmes.
M. Macron a également indiqué qu'il entendait baisser la fiscalité des Français à hauteur de 20 milliards d'euros. Emmanuel Macron promet "une politique fiscale plus réaliste, plus juste et plus équilibrée, avec des baisses d'impôts réparties équitablement entre ménages et entreprises", excluant toute hausse de la TVA et promet aussi des réductions d'impôts spécifiques à destination des classes populaires et des classes moyennes, engagées au début du quinquennat.
Il souhaite notamment exonérer de taxe d'habitation 80% des "ménages modestes et de classe moyenne" qui acquittent cet impôt "injuste". Une mesure qui représenterait 10 milliards d'euros sur le prochain quinquennat. Il n'y aura pas de hausse d'impôt durant le quinquennat, sinon pour aligner la fiscalité du diesel sur l'essence et faire «monter en charge» la taxe carbone. Un nouveau prélèvement forfaitaire unique sera créé "au taux de l'ordre de 30%, prélèvements sociaux inclus, pour tous les revenus du capital". Les droits de succession ne seront pas relevés. Enfin, parmi les mesures à destination des entreprises, l'ancien ministre de l'Économie dit vouloir ramener l'impôt sur les sociétés de 33,3% à 25% sur la durée du quinquennat.
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