En meeting, Macron qualifie Le Pen "d'héritière" et fustige son "protectionnisme" qui provoquera "la guerre"

France - 26/04/2017 20h54 - mis à jour le 26/04/2017 21h32
Lu 16 043 fois -   LORACTU.fr La Rédaction
En meeting, Macron qualifie Le Pen "d'héritière" et fustige son "protectionnisme" qui provoquera "la guerre"
Politique
Emmanuel Macron, lors d'un meeting dans les Bouches-du-Rhône, avant le premier tour.

Le candidat d'En Marche a tenu mercredi soir son premier meeting de second tour dans le nord de la France à l'issue d'une journée folle où il a affronté à distance Marine Le Pen se disputant les ouvriers de l'usine Whirlpool​​. En meeting, il a beaucoup attaqué son adversaire la qualifiant "d'héritière". Le protectionnisme, c'est la guerre" a lancé Emmanuel Macron. 

En meeting à Arras dans le nord, Emmanuel Macron est revenu sur la soirée électorale de dimanche: "Je veux nommer ce qui s’est passé dimanche dernier. Les Françaises et les Français ont décidé de tourner une page de la vie politique, qu’ils ne se reconnaissaient plus dans les deux grands partis de gouvernement. Ils ne peuvent plus structurer la vie politique française d’aujourd’hui et de demain." Il a ajouté: "Ceux qui parlent déjà des législatives n’ont pas compris que la refondation est profonde."

Il a également vivement reproché à Jean-Luc Mélenchon de ne pas se prononcer en sa faveur en vue du second tour de la présidentielle. Il a ainsi lancé: "Un quart des françaises et Français se sont exprimés dans des votes plus contestataires. Il faut aussi entendre ce qu’ils ont dit, et surtout ceux qui ont voté pour Jean-Luc Mélenchon. Il a soulevé une attente et une adhésion dans le pays qu‘il faut entendre. Mais depuis dimanche, il n’est pas à la hauteur et ses électeurs méritent mieux que lui". Depuis dimanche, Mme Le Pen et M. Macron se disputent les 19,58% de Jean-Luc Mélenchon. Dans la journée, l'un de ses porte-parole a confirmé que le candidat de la France Insoumise n'a pas l'intention de donner de consigne de vote d'ici le 7 mai.

- "Tourner une page de la vie politique" -

Macron face à des ouvriers n’est pas venu faire de "fausses promesses"

Duel surprise entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron à l’usine Whirlpool​

Emmanuel Macron est revenu sur son déplacement délicat sur le site de la société Whirlpool à Amiens aujourd'hui. Il a raillé Marine Le Pen, qui s'y aussi déplacé, tout en défendant à son public de la siffler: "Elle est venue passée un quart d’heure. Elle a fait des images. Elle veut faire vivre la fracture politique". "Le Front national se nourrit de la fracture démocratique, il a les pires pratiques de l'Ancien régime. Marine Le Pen se prétend du peuple et est une héritière" a-t-il attaqué, dans une envolée face à ses partisans qui étaient entre 3 et 3 500.   "J'ai d'abord vu les syndicats car depuis des mois l'intersyndicale a joué un rôle considérable pour préserver les emplois et l'image de l'entreprise. J'ai passé une heure et quart avec eux puis je leur ai demandé s'il voulait que je vienne voir les ouvriers. Deux m'ont dit oui, et m'ont dit que ce ne serait pas facile. Et j'y suis allé". 

"Dans le même temps, nous avons appris que Marine Le Pen est allé sur le parking. Mme Le Pen, elle est venu passer un quart d'heure sur un parking avec pour moitié des militants du FN et elle est repartie. Et ce soir, elle a fait des images, donc les gens ont trouvé ça formidable. Ce soir, elle a fait un communiqué pour donner ses solutions et a redonné son programme pour les PME, qui n'a, par ailleurs, rien à voir. Elle n'est pas dans le réel", a déploré le candidat. "Elle a dit que s'il fallait, on nationaliserait Whirlpool. Alors, ça, je l'ai vécu de près et comme dirait Audiard : "Y'en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes"", a-t-il ajouté.

- "Le protectionnisme, c'est la guerre" -

Le candidat d'En Marche a attaqué la volonté de Marine Le Pen de sortir de l'euro, et plus largement, des institutions européennes: "Sortir de l’Europe, qu’est-ce que ça veut dire ? Le protectionnisme, c’est la guerre (…) c’est le nationalisme. Le FN ce n’est pas le parti des patriotes mais des nationalistes et le nationalisme, c’est la guerre !" a-t-il dit lors de son meeting qui a duré moins d'une heure. "J’ai mal dans ma chair et dans mon sang de voir le score du Front national ici. A quelques kilomètres d’ici, la moitié de ma famille est enterrée. (…) Ce pays a connu toutes les guerres de l’Europe. Au nom de quoi les victimes des guerres sont tombées ? A cause des discours de haine." Il a alors porté ses coups à nouveau contre sa rivale: "Madame le Pen et ses amis seront réfugiés au château du Montretout mais c’est vous qui la ferez la guerre. Ceux qui ont décidé de faire les somnambules du 21e siècle, honte à eux !" a continué à attaquer M. Macron.

Au moment de parler du tissu urbain, a rendu hommage à Jean-Louis Borloo, ancien maire de Valenciennes: "Je veux qu’on aille encore plus loin dans l’ambitions dans ces territoires urbains comme l’avait fait un enfant du pays, Jean-Louis Borloo, avec l’ANRU. Il faut refaire de beaux quartiers pour y vivre dignement et en même temps permettre de la mobilité géographique et sociale."

Selon un sondage Ifop pour Paris-Match, CNews et Sud Radio, Emmanuel Macron est donné gagnant à 60,5% face à Marine Le Pen à 39,5%  d'intentions de vote au second tour. 

A Amiens, Marine Le Pen "a tenté de profiter de la misère"

Interrogé par BFMTV avant son meeting à Arras, Emmanuel Macron a commenté la venue de Marine Le Pen à Amiens aujourd'hui : "Elle a essayé de venir de manière opportuniste à Amiens. Elle a dit qui elle était. Elle est venue faire des selfies sur un parking. Elle n'a pas parlé du fond. Elle a tenté de profiter de la misère. Moi je suis d'abord venu à l'intersyndicale dans une séance de travail. J'y suis allé voir les gens, c'était chahuté et difficile. Mais je ne suis pas monté sur une camionnette pour dire aux gens que j'allais changer leur avenir", a-t-il répondu. "Elle a décidé de faire un coup de communication. Le tempo, c'est moi qui vais le donner maintenant", a-t-il ajouté.

Quant au projet de Marine Le Pen de nationaliser Whirlpool, Emmanuel Macron estime que "cela ressemble beaucoup à des engagements pris par d'autres qui n'ont pas été tenus. La réponse c'est de trouver un vrai repreneur. L'État n'est pas industriel, n'est pas là pour faire des sèche-linge". 

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