16/03/2011 15:40 |
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« Le nucléaire est une activité à risque, on ne peut pas le nier »déclarait hier le directeur de la centrale de Cattenom lors d’un point presse improvisé. Les dirigeants EDF de la centrale aux 4 réacteurs tentent de rassurer la population. En effet, cette dernière, au vue des évènements cataclysmiques du Japon s’inquiètent de la sécurité de la centrale lorraine. Selon Stéphane Dupré-la-Tour, directeur de la centrale, la centrale a été « préparée pour tous les scénarios catastrophes. Explosion, attentat, tremblement de terre, panne, chute d’avion… Nous avons imaginé le pire pour mieux nous préparer en cas de problème ».
La situation au Japon empire de jour en jour et face à ces évènements imprévus, la France s’inquiète et les associations de lutte contre l’énergie atomique mettent en doute la sécurité et la fiabilité des centrales nucléaires françaises. « Les inspections décennales des réacteurs les ont jugés aptes pour dix nouvelles années et n'ont pas décelé le moindre danger » précise le directeur de Cattenom. Tous les scénarios ont été imaginés, dont certains tous droit sortis de films de science-fiction. « Même dans le cas d'un attentat, il y a une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la centrale et l'armée de l'air procède à une surveillance constante de la zone et se tient prête à agir à la moindre alerte ». D'après une étude, la centrale résisterait même au choc d'un airbus A380. »
Des risques sismiques « faibles »
Par ailleurs ce qui agite l’opinion public ce sont les risques sismiques et de tsunami qui peuvent exister en France. En effet la catastrophe japonaise est due à un fort tremblement de terre de magnitude 9 suivi d’un énorme tsunami qui a de ce fait inondé la centrale. Du côté de la Moselle, les risques sont faibles et ne seraient pas comparables à la situation qui se déroule au pays du soleil levant. « Du fait de la zone de sismicité dite faible du département, le risque sismique est également faible, mais pas nul. Toutefois, lors de la construction de la centrale, ces risques ont été envisagés. » précise toujours le responsable de la centrale de Cattenom. D’ailleurs la centrale a été étudiée pour résister de 5,4 sur l'échelle de Richter puise le plus fort tremblement de terre qui a eu lieu dans la région était de 4,9.
Enfin du côté de la protection de la population habitant à proximité de la centrale, tout serait préparé en cas de catastrophe nucléaire. En avril dernier, un plan pour l'évacuation, le confinement ou la prise d'iode par la population a été mis en place. Si un nuage radioactif venait à s’échapper, plus de 50.000 foyers ont ainsi reçu des pastilles d'iode dans un rayon de 10km autour de la centrale. A noter également que Cattenom sera inspecté par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) en novembre prochain.
TEMOIGNAGES
« Laisser toute une vie au Japon ne se décide pas en 24h »
L’inquiétude est grandissante chez les français ayant de la famille ou des proches résidant au Japon. Avec les évènements de ces dernières heures l’inquiétude gronde. « Nous connaissons de nombreux membres qui sont actuellement au Japon » précise Annie Hommel, trésorière de l’association « Lorraine-Japon » installée à Metz. « Les dernières nouvelles de nos adhérents remontent à lundi, sinon certaines informations proviennent d’intermédiaires, à intermédiaires. Certains font tout pour partir, mais d’autres souhaitent réfléchir avant un départ précipité. Laisser une vie entière derrière soit ne se décide pas en 24h » confie Annie, visiblement émue par la situation japonaise. Un pays qu’elle affectionne beaucoup. « Nous allons d’ailleurs organiser une grande journée de soutien au peuple japonais dimanche 3 avril à l’Arsenal à Metz. L’occasion de collecter des fonds et de faire découvrir l’art traditionnel du pays » conclut Annie Hommel de l’association Lorraine-Japon.
Lorraine : Une députée PS en colère
Aurélie Fileppitti, députée PS de Moselle a déclaré à propos du débat sur le nucléaire en France: "Dire que la France est plus protégée que le Japon -pays ultra-préparé mais débordé- est totalement faux. C’est nous refaire le coup du nuage de Tchernobyl qui devait s’arrêter aux frontières en 1986!", s’insurge la députée. Qui rappelle: "Même la présidente d’Areva estime qu’on doit en tirer des conséquences".
Les anti-nucléaires se sont réunis à Metz
A l'appel de plusieurs associations écologistes, une cinquantaine d'opposants au nucléaire étaient réunis hier soir au plan d'eau de Metz. A la tombée de la nuit, ils ont allumé des lampions en souvenir des victimes du séisme. Le rassemblement était aussi l'occasion d'afficher une revendication politique ferme : la fin du nucléaire civil en France.